L’agrandissement de la maison a engendré une différence de niveau importante entre le sous-sol existant et son extension. Quelques marches maçonnées ont résolu le problème du franchissement. C’est simple à réaliser, peu coûteux et d’une solidité à toute épreuve.
La communication entre les deux parties de la cave se fait par un large passage ouvert dans le mur d’une ancienne soute à charbon. Une chape couvre chacun des sols qui présentent un dénivelé de 72 cm. Hauteur difficilement franchissable dans des conditions normales…
La largeur de l’extension (et du passage) détermine celle de l’escalier, soit 120 cm de mur à mur. Afin que celui-ci soit aisé à monter et à descendre, la hauteur de ses marches doit être comprise entre 16 et 20 cm. Dans le cas présenté ici, il en comporte quatre de 18 cm (72 : 4), valeur quasiment idéale. La marche supérieure étant formée par le sol de la cave existante, trois seulement sont donc à construire.
Autre critère de confort, le giron (ou profondeur de marche) qui se situe habituellement entre 22 et 35 cm. La cote retenue est 26 cm. En fonction de ces données, le contour de l’escalier est tracé au feutre sur les parois d’appui, en y faisant bien figurer marches et contremarches.
La quantité de béton à couler serait trop conséquente, s’il fallait remplir tout le volume de ce petit escalier. Aussi a-t-on décidé d’alléger cette quantité en installant un plan incliné (le tremplin), en contreplaqué CTB-X de 16 mm, qui fera office de coffrage perdu.
Ce panneau de 120 x 60 cm repose, à son sommet, sur un épais tasseau, fixé sur le muret de dénivellation à une quarantaine de centimètres du niveau supérieur. Son extrémité basse est vissée sur un second tasseau, solidement ancré dans le sol de l’extension.
Trois planches en sapin (ép. 27 mm) sont débitées à la distance de mur à mur, prise au niveau de chaque marche dessinée, pour plus de précision. Larges de 18 cm, elles sont choisies bien planes, non vrillées ou cintrées, car le fini de l’escalier en dépend.
Positionnées sur chants, les planches prennent appui de part et d’autre sur deux tasseaux supports, prépercés de deux trous Ø 5 mm pour l’ancrage mural. Elles sont clouées sur leurs supports avant fixation. La plus haute planche est installée en premier, alignée sur les traits verticaux correspondant aux contremarches. Maintenue d’aplomb, ses points de fixation sont percés directement à travers les trous des tasseaux. Elle est déposée pour agrandir légèrement le diamètre des perçages puis, après chevillage, vissée en place.
Les deux autres planches se fixent de la même manière, en prenant soin d’aligner leur bord supérieur sur le chant inférieur de la planche précédente. La plus basse doit, bien entendu, toucher le sol.
Le coffrage terminé, un treillis d’armature à larges mailles est mis en place, constitué de fers à béton Ø 6 mm liés au fil de fer à chaque intersection. Coupés un peu longs, les fers horizontaux sont placés en force entre les murs et sont maintenus ainsi en pression, deux ou trois centimètres au-dessus du tremplin. On pourrait également surélever l’armature à l’aide de gravats non plâtreux.
Le béton est préparé en mélangeant 45 litres de sable et 70 litres de gravillons pour un sac de 35 kg de ciment. L’eau est ajoutée jusqu’à obtention d’une pâte suffisamment épaisse afin qu’elle ne coule pas d’un coffrage à l’autre. Le remplissage s’effectue marche par marche, à la truelle, en veillant à garder le treillis soulevé. De gros cailloux sont disposés à mesure, sans toucher les planches, pour constituer un blocage.
Une fois le coffrage rempli à ras bord, le béton est homogénéisé en tapotant les planches à la massette. La surface est ensuite lissée à la taloche, après avoir été saupoudrée de ciment pur. Enfin, pour éviter la fragilisation des nez de marche, leur arête est abattue en passant, juste derrière la planche, un “fer” cornière muni d’une poignée. Trois jours plus tard, l’escalier peut être décoffré et les imperfections retouchées au mortier fin.
La réalisation de l’escalier est imposée par la différence de niveau entre les parties du sous-sol. Après calcul du nombre de marches et de leur hauteur, leur profilé est esquissé sur les murs d’appui.
L’idée d’un pan incliné permet d’alléger la construction et de limiter la quantité de béton à utiliser. Pour le soutenir en partie haute, un tasseau de 30 x 30 mm est chevillé-vissé dans le soubassement.
Les dimensions du panneau sont calculées en fonction de la largeur de mur à mur et de la pente de l’escalier. Pour le bloquer dans le bas, il est vissé en biais sur un second tasseau ancré dans le sol.
À l’aide d’un feutre et d’un niveau, dessinez ensuite le tracé définitif des marches sur les deux murs opposés. Les traits horizontaux matérialisent le giron et les traits verticaux les contremarches.
Préparez les planches de coffrage en clouant leurs extrémités sur un tasseau prépercé de deux trous de Ø 5 mm. Positionnez chaque planche sur son tracé, bien à l’horizontale, et percez les points d’ancrage.
Élargissez les trous d’ancrage avec un foret de Ø 7 m, enfoncez des chevilles adaptées et vissez chaque planche. Le bord supérieur doit se situer sur le même plan que le bas de la précédente.
Pour armer le béton, confectionnez un treillis à larges mailles avec des fers de Ø 6 mm solidement ligaturés aux intersections. Découpez les fers horizontaux de façon à les placer en force entre les murs.
Préparez un béton assez consistant et remplissez-en les marches de bas en haut. Répartissez-le à la truelle en ayant soin de soulever légèrement l’armature, sans toutefois lui faire toucher le bois.
Vous pouvez déposer dans la masse des pierres de blocage. Recouvrez-les complètement puis vibrez le mortier, pour chasser les bulles d’air, en tapotant à la massette l’extérieur des planches.
Les marches remplies, saupoudrez de ciment pur afin d’absorber l’excédent d’eau et durcir ainsi la surface au séchage. Lissez ensuite à la taloche, en maintenant toujours votre outil à l’horizontale.
Pour adoucir les nez de marche, utilisez un fer spécial constitué d’une cornière et d’une poignée. Tirez-le d’un bout à l’autre en le faisant glisser juste derrière la planche de coffrage.
Attendez trois jours avant de décoffrer l’escalier, en dévissant les tasseaux supports des planches. Si le béton laisse apparaître des petits défauts ou des cavités, vous les reboucherez au mortier fin.