Pour qu’un escalier soit pratique et confortable, sa conception doit être faite dans les règles de l’art… tout comme sa construction qui impose une grande minutie. Explications pas à pas :
Difficulté - Coût - Temps - Équipement pour la création de cet escalier en béton chez soi
Difficulté : 3/4
Coût : 900 €
Temps : 3 jours à 2 personnes (hors séchage)
Équipement : mètre, équerre, cordeau à tracer, règle de maçon, niveau à bulle, truelle, pelle, pioche, chevillettes, burineur, tenailles, scies égoïne et circulaire, marteau de couvreur, brouette, bétonnière, étais…
Déposer l’escalier existant pour un ouvrage plus praticable
Dans cette grange réhabilitée datant du XVI siècle, l’ancien escalier droit, accessible par une trappe et particulièrement raide, descendait au sous-sol.
Pour les propriétaires qui souhaitaient aménager le sous-sol, la seule solution était de déposer l’escalier existant afin de reconstruire un ouvrage plus praticable.
Bien concevoir un escalier à partir de l'existant
Repenser un escalier est une opération qui exige du temps et s’avère contraignante puisqu’il faut tenir compte du bâti et de la trémie existants.
Les calculs du dimensionnement doivent être extrêmement précis et la mise en oeuvre rigoureuse. Avec 16 marches dont un quart tournant, pour une hauteur de 2,60 m à monter, la solution a été de couler un escalier en béton, avec 15,5 cm de hauteur de marche pour un giron de 30 cm.
Le muret haut est en pierre de tuffeau, le mur côté gauche en pierre de pays.
Sur le mur opposé, un doublage en plaques de plâtre facilite l’encastrement de points lumineux.
1) Collet (variable)
2) Paillasse
3) Limon
4) Remplissage tou venant tassé
5) Reculement de départ
6) Emmarchement
Comment dimensionner un escalier ?
Les marches sont ici recouvertes d’un dallage en pierre reconstituée posé au mortier-colle.
Mais le béton peut être laissé brut, simplement verni ou habillé de peinture, bois, carrelage, métal…
Un escalier tel que celui-ci est déterminé par le nombre de marches, leur hauteur et la valeur du giron (distance horizontale entre le nez de deux marches consécutives). La hauteur de marche doit être comprise entre 16 et 20 cm.
Le giron, lui, doit être supérieur à 24 cm, sans excéder 35 cm. Pour que l’escalier soit pratique et confortable, il faut appliquer la formule dite de Blondel : 2 hauteurs de marche + 1 giron = entre 60 et 64 cm. Quant à l’échappée (le passage libre au-dessus de l’escalier), elle doit être comprise entre 1,90 et 2,10 m.
Mesures et tracés de l'escalier
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Creuser le sol jusqu’à ce que l’espace nécessaire à l’escalier soit dégagé.
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À l’étage, repérer le niveau du sol fini.
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Reporter cette mesure à l’aplomb du départ du futur escalier.
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Mesurer la hauteur entre les deux paliers.
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Calculer le nombre de marche nécessaire pour relier les deux niveaux.
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Mesurer la trémie existante : sa largeur, le reculement d’arrivée et de départ et l’échappée.
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Reporter ces mesures au sol, à l’échelle 1, à l’aide d’un cordeau à tracer.
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Pour représenter la ligne de foulée*, prendre comme référence la moitié de la largeur de l’escalier, si elle est inférieure à 1 m.
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Tracer le rayon de courbure au moyen d’un crayon placé à l’une des extrémités du cordeau.
* Ligne fictive qui se trouve à l’endroit où l’on passe.
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Tracer le balancement des marches à l’aide d’un mètre et d’une équerre.
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Veiller à conserver la même distance de giron au niveau de la ligne de foulée.
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Tracer ensuite au cordeau l’ensemble des marches.
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Ce dessin servira de plan de référence et de plan d’exécution pour réaliser les coffrages à installer en périphérie.
Mise en place des coffrages et fondations
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Positionner et clouer les premières planches de coffrage sur des tasseaux.
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Vérifier que la largeur est constante par rapport au mur.
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Après avoir découpé les planches à dimension à l’égoïne et selon l’inclinaison voulue, reporter sur le coffrage le tracé des futures marches.
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S'aider d’un niveau et d’une grande règle calée contre le mur d’en face.
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Niveler et tasser la terre pour terminer la pente de l’escalier.
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Poser des treillis soudés et les ligaturer entre eux avec du fil métallique.
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Positionner les bastaings pour coffrer les premières marches.
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Utiliser des cales en bois fixées à l’aide de chevillettes ou clouées contre la planche de rive.
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Vérifier l’aplomb au niveau, le giron et la hauteur au mètre.
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Après avoir découpé à la bonne longueur le premier bastaing formant le début du quart tournant, le clouer à des cales interposées à enfoncer jusqu’au niveau du bastaing précédent.
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Poursuivre la mise en place des bastaings pour former l’arrondi.
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Laisser un retrait d’environ 2 cm sous les repères, pour la pose du revêtement de finition (à droite).
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Placer quelques étais en bas de l’escalier contre la planche formant la première marche, pour retenir le béton.
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Faire de même sur le côté droit, dans la descente d’escalier afin de stabiliser la structure bois.
Coulage du béton et finitions
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Gâcher du béton à l’extérieur.
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Veiller à ce que le mélange soit bien homogène.
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Travailler à deux pour plus d’efficacité.
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Après avoir fait passer les réseaux électriques (sous la structure bois…), combler entièrement les vides entre tous les éléments de coffrage, avec du béton.
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Étaler le béton avec une truelle ronde, puis le lisser sommairement.
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Le laisser « tirer » quelques minutes avant de le reprendre à la truelle pour peaufiner le lissage des marches.
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Après un mois de séchage minimum, décoffrer l’escalier : retirer les étais et l’ensemble de l’ossature bois à l’aide d’un marteau et d’un pied-de-biche si nécessaire.
Astuce pour faire un escalier en béton
Pour faciliter le déplacement de la brouette remplie de béton jusqu’aux marches du bas, poser un chemin de planches au centre de l’escalier.
Fournitures pour construire son escalier en béton
• Treillis soudés
• Sable, ciment et gravillon (béton)
• Bobine de fil de fer à ligaturer
• Bastaing de bois
• Cales et planches de coffrage
• Clous
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