Agressés en permanence, les revêtements extérieurs se ternissent, s’écaillent et perdent à terme leur rôle protecteur. Les menuiseries ne sont guère mieux loties… Remise en état des fonds et maçonneries dégradées, reprise des peintures, nettoyage des gouttières : toutes les étapes d’un ravalement bien mené.
Quelle peinture choisir ?
Destinées à protéger et embellir la maison, les peintures de façade comptent trois grandes familles aux aspects de surface et performances spécifiques.
Sous les assauts répétés de la pluie, du soleil et du gel, les façades de ce pavillon se sont dégradées. Les poussières et émissions polluantes ont entraîné l’apparition de salissures et de mousses. En certains endroits, le revêtement plastique épais (crépi souple doté d’une finition en creux) s’est détaché par petites plaques, mettant à nu les panneaux de polystyrène qui isolent la maison par l’extérieur. La peinture des menuiseries a fini par s’écailler et certains scellements se sont délités. Après plusieurs années d’intempéries, il est temps d’intervenir pour redonner tout son éclat à cette habitation et préserver son enveloppe protectrice.
L’adhésion et la longévité d’une peinture dépendent avant tout de la qualité du support qui doit être sain, propre et sec. Le chantier débute donc par un nettoyage “en profondeur” des façades, après installation d’un échafaudage qui permet un accès stable et sécurisé du sol à la toiture.
Ainsi lavé et consolidé, le revêtement plastique conserve ses qualités intrinsèques : étanchéité, élasticité pour absorber les mouvements du support, aspect crépi. Mais défraîchi par les intempéries, il doit être recouvert d’une peinture compatible, c’est-à-dire souple et hydrofuge. Le choix s’est porté sur une “soluxane” à base de résines acryliques et polysiloxanes en phase aqueuse (Astral, en pot de 22,2 kg, rendement 400 g/m2 : 176 € en négoce).
Simple à mettre en œuvre, cette peinture est disponible en blanc mat et peut être teintée selon 290 coloris : ici, ton “pierre”. L’application s’effectue en deux couches croisées par temps doux et sec, une semaine au moins après lessivage des façades. Il est fortement déconseillé de peindre en cas de pluie, de vents forts ou de grosses chaleurs.
La quantité de peinture nécessaire se détermine en fonction des surfaces à traiter et du pouvoir couvrant indiqué par le fabricant (400 g/m2 en l’occurrence). Les surfaces se calculent en multipliant la longueur et la hauteur des murs, moins les ouvertures. Soit pour la façade présentée :
20,9 m2 (L. 9,5 x H. 2,2) - 8,2m2 (3 fois 0,90 x 2 + 1,4 x 2) = 12,7 m2.
Le matériel utilisé se compose d’un rouleau à poils mi-longs et d’une grille d’essorage. Avant utilisation, brasser vigoureusement le contenu du pot afin d’obtenir un mélange homogène.
Pour éviter un séchage trop rapide, une astuce de pro : “tournez avec le soleil” ! Le matin, débuter par les façades orientées au sud et à l’ouest, l’après-midi par celles situées au nord et à l’est. Travailler verticalement par bandes jointives (environ 1 m de haut x 0,8 m de large), afin d’éviter les coulures et raccords. Puis, sans recharger le rouleau, croiser en effectuant des passes horizontales pour uniformiser la peinture.
Le lessivage est suivi d’un décapage mécanique ou chimique. Dans le second cas, il est impératif de rincer abondamment à l’eau claire et de bien laisser sécher. Les lames persiennées, auxquelles la peinture n’adhère plus beaucoup, sont raclées une à une puis passées à la ponceuse vibrante : pour ce travail plutôt fastidieux, une machine dotée d’un patin triangulaire s’avère utile. Les fentes sont enfin mastiquées et les éléments branlants consolidés. Après un dernier ponçage, les menuiseries sont soigneusement dépoussiérées puis recouvertes d’une sous-couche spécifique. Elles reçoivent en finition deux couches d’une peinture microporeuse, entrecoupées d’un égrenage. Travail de pro oblige !
Exposés à l’air et à l’humidité, les gonds et crochets des volets présentent des traces d’oxydation importantes. Les particules de rouille sont éliminées à la brosse métallique, manuelle ou rotative, puis la quincaillerie est dégraissée (au white-spirit par exemple). Elle est ensuite protégée par application d’une peinture “spéciale fer”, de couleur blanche.
Les gouttières sont débarrassées des débris accumulés, puis lavées à grande eau. Après avoir ôté les crapaudines (grilles de protection), les descentes sont inspectées d’en haut. Les bouchons éventuels peuvent être évacués à l’aide d’un furet de plombier ou, plus radicalement (mais avec précaution), au nettoyeur à haute pression. Profiter de ce grand nettoyage de printemps pour vérifier l’état des colliers de fixation et, au besoin, les resserrer.
À l’ouest, la toiture comporte une lucarne rampante à trois fenêtres, dépourvue de système d’évacuation. Elle laisse donc s’écouler l’eau sur sa façade, ce qui favorise sa dégradation. Pour y remédier, un collecteur en PVC est posé au bas du rampant et relié à une petite descente qui se déverse dans la gouttière principale, courant en contrebas. Son emplacement est matérialisé à l’aide d’un cordeau tendu à environ 8 cm du bord extérieur, en respectant une pente de 5 mm par mètre linéaire (indispensable pour l’écoulement de l’eau).
Posé au bas de la lucarne rampante, ce tronçon de gouttière PVC empêchera la pluie de ruisseler sur sa façade. Une petite descente, raccordée par un coude à la naissance, évacuera l’eau vers le collecteur principal de la maison. Pour compléter l’étanchéité, une bavette de plomb est mise en place à la jonction avec le toit. Marouflée pour épouser le profil des tuiles, elle est maintenue par un profilé “porte-solin” fixé dans la maçonnerie.
Préparer le produit de lavage directement dans la cuve du pulvérisateur, en mélangeant 50 grammes de lessive pour 5 litres d’eau. En imprégner les murs et boiseries, et laisser agir quelques heures.
Travailler d’abord volets fermés pour traiter leur face extérieure et l’intégralité des façades. Il faudra les ouvrir ensuite pour lessiver leur face intérieure et le reste des menuiseries.
Frotter au balai-brosse pour éliminer les salissures, en le passant de haut en bas sur les murs. Rincer ensuite au jet d’eau muni d’un pistolet arrosoir réglé entre “pluie fine” et “jet concentré”.
Les menuiseries et éléments maçonnés (tableaux, appuis des fenêtres…) sont d’abord frottés à sec à la brosse métallique, pour éliminer les particules pulvérulentes. Puis ils sont dépoussiérés et lessivés.
Nettoyer l’intérieur des gouttières et, le cas échéant, déboucher les descentes. Enfin, lessiver les faces extérieures et, si elles sont peintes, brosser les parties écaillées.
Pour offrir une bonne adhérence à la peinture, décapet toutes les menuiseries. Sur des volets persiennés, gratter les lames une à une à l’aide d’un grattoir : un travail fastidieux mais indispensable.
Poursuiver à la ponceuse vibrante passée dans le sens des fibres du bois jusqu’à retrouver la teinte naturelle. Reboucher trous et fentes au mastic bi-composant, et remplacer les lames abîmées.
Les angles des appuis de fenêtre épaufrés doivent être légèrement ouverts à la pointerolle et au burin, afin de présenter une surface de ragréage suffisamment large et propre. Ils sont ensuite brossés.
La maçonnerie est humidifiée avant de recevoir un mortier de réparation. Pour reformer l’angle, placer d’une main une taloche contre le bord et, de l’autre main, serrer le mortier à la truelle.
Sollicités, les gonds des volets se sont légèrement descellés. Avant de les consolider, faire pivoter le vantail afin d’en contrôler l’aplomb : il ne doit pas frotter sur l’entourage de fenêtre.
Les murs ayant séché, les zones enduites mises à nu sont ragréées avec un revêtement plastique épais. Élastique, le produit est d’abord appliqué au couteau à enduire puis égalisé à la taloche.
La peinture s’applique au rouleau à fibres mi-longues qui lui permet de bien couvrir dans les aspérités du crépi. Les bordures sont couvertes en premier, à la brosse, sur quelques centimètres.
Les surfaces murales sont peintes de haut en bas, par bandes, pour éviter les coulures et raccords. Sans recharger le rouleau, on croise ensuite horizontalement pour uniformiser la peinture.
Pour éviter un séchage trop rapide, traiter le matin les façades sud et ouest. L’après-midi, quand le soleil aura tourné, vous travaillerez au nord et à l’est. Après 24h, appliquez la seconde couche.
Les tableaux et les appuis des fenêtres se peignent à la suite des murs, pour éviter les raccords. Veiller à ne pas trop charger le rouleau, et le passer de bas en haut en tirant bien.
Lisser les angles et arêtes à la brosse plate. Après séchage, protéger le pourtour des vitres avec de l’adhésif de masquage puis peindre les menuiseries à l’aide d’une brosse à rechampir.
Ne pas oublier les avancées de toiture ! Si elles sont habillées de lambris, utiliser un petit rouleau (pour radiateur par exemple) pour peindre les lames dans leur longueur et peaufiner au pinceau.
Il est plus commode de dégonder les volets et de les peindre à plat sur des tréteaux. Dans la mesure du possible, travailler à l’ombre plutôt qu’en plein soleil pour éviter que la peinture s’épaississe…