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Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter

Certains bricoleurs hésitent souvent à se lancer dans la maçonnerie. Pour se faire la main, il est pourtant facile, avec un peu d’outillage et quelques connaissances de base, de commencer par des petites réalisations.

Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter

Bien maîtriser les coûts

Le choix d’un matériau dépend avant tout du budget disponible. L’option la plus économique reste le classique bloc de parpaing (15 €/m pour des blocs de 20 cm d’épaisseur), suivie de la brique creuse (20 €/m). Le béton cellulaire (30 €/ m) reste le plus cher mais il présente de bonnes propriétés thermiques et il est facile à recouper. Tous ces matériaux autorisent des finitions très variées allant du classique crépi ou enduit, au bardage en clins de bois. La pierre naturelle, solution la plus onéreuse (de 40 à 120 €/ m), se révèle aussi plus coûteuse en main-d’œuvre si l’on souhaite déléguer le chantier. Avantage tout de même : elle ne nécessite pas de finition complémentaire, hormis la réalisation des joints. C’est pour ces raisons qu’aujourd’hui il est fréquent d’utiliser la pierre non plus en élément structurel, mais en parement comme une seconde peau ou une contre-cloison extérieure. Cela réduit alors le coût du matériau dont l’épaisseur est inférieure à 8 cm (dès 30 €/m).

Veiller aux démarches administratives

Si les travaux de maçonnerie correspondent à la construction d’un muret, la mise en oeuvre d’un enduit neuf ou l’ouverture dans un mur porteur, aucune déclaration de travaux n’est généralement exigée. Un métré comprenant le relevé des niveaux de sol doit être reporté sur un tracé à l’échelle. Dessiner dessus le plan et le calepinage du matériau choisi afin d’évaluer les quantités nécessaires. En revanche, si les travaux concernent la création d’un bâtiment (maison, garage, extension…), le dessin du projet doit être soumis aux services d’urbanisme de la commune.

Une mise en œuvre facilitée

Le montage des parpaings sur un lit de mortier est donc le plus simple. Cette mise en oeuvre permet de trouver facilement le bon aplomb et le parfait alignement, contrairement aux blocs à joints minces (briques, béton cellulaire…) qui nécessitent une dalle ou une arase parfaitement plane. Ces joints minces s’appliquent avec une truelle spécifique qui, une fois le tour de main pris, facilite grandement la pose. Certains fabricants proposent même une solution qui consiste à appliquer un liant directement sur les briques à l’aide d’une cartouche et d’un pistolet (comme une mousse expansive). Ces éléments préfabriqués (parpaings, briques, béton cellulaire) se décomposent en famille de composants identiques : bloc creux, micro-alvéolé, plein, d’angle, à bancher, de chaînage, et d’éléments spécifiques : planelle, linteau, coffre isolant. Certains intègrent des isolants (parpaing, briques…), tandis que d’autres, comme le béton cellulaire, disposent de performances thermiques accrues en fonction de leur épaisseur et ne nécessitent que peu ou pas d’isolation rapportée.
Quant à la construction traditionnelle en pierre sèche, elle s’effectue à partir de pierre naturelle de plus petite dimension.
Avantage de ce montage : seul du mortier suffit.

Un jeu de construction

Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter

Polystyrène expansé (PSE)

Les blocs de coffrage en polystyrène expansé (PSE) permettent de réaliser simultanément la structure et l’isolation d’une construction. Le choix dans l’épaisseur du polystyrène s’effectue en fonction du niveau d’isolation thermique désiré. Ce mode de construction permet de maîtriser la température ambiante, en été comme en hiver, grâce à l’absence de pont thermique et une forte inertie. Source d’économie, la mise en oeuvre est assez rapide. Les blocs très légers, entre 6 et 12,5 kg, se montent à sec par simple emboîtage et à joints décalés. Dès leur sortie d’usine, ils intègrent un système d’armature interne et d’entretoise perpendiculaire qui facilite la réalisation des chaînages. Après la pose des blocs à hauteur d’étage, il suffit d’installer des jambes de force entre les parois formées de polystyrène puis d’y couler le béton à doser à 350 kg/m³. Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter

Brique rectifiée

Un liant mono-composant sans COV à séchage ultrarapide est utilisé pour le montage des murs en brique rectifiée de la marque. Un double cordon déposé sur le plat des briques suffit pour assurer un assemblage solide. Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter

Béton cellulaire

Les blocs en béton cellulaire se découpent à la scie égoïne à plaquette de carbure ou mécaniquement à la scie à ruban. Tous les encastrements s’emboîtent au millimètre (pannes de charpente, oeil-de-boeuf…).
Légers et manuportables, certains blocs présentent même des poignées creusées dans la masse qui facilitent leur manipulation. Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter

Rejointoiement

Le rejointoiement de la pierre naturelle et des briques est un des travaux les plus faciles à appréhender par les débutants. D’autant qu’il ne nécessite qu’un outillage restreint : auge, truelle, fer à joint et brosse.

Armature

Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter Les renforts structurels sont des éléments essentiels pour une construction maçonnée durable. Ils sont présents à de nombreux endroits (dalle, chaînage horizontal et vertical, trémie, passage de baie…). Le ferraillage nu est généralement constitué d’acier ou d’acier inoxydable. De forme et d’épaisseur variées (plat en quadrillage, carré, rectangulaire, en U, en triangle, etc.), il s’adapte à toutes les exigences de mise en oeuvre.
On trouve par exemple des treillis soudés pour armer une dalle de béton, des chaînages carrés ou triangulaires pour les poteaux d’angle ou encore un ferraillage de plusieurs formes pour créer des semelles de fondation et des longrines. Le ferraillage permet à la maçonnerie de répondre aux contraintes de traction. Il est fonction des charges reprises, de sa localisation et de la nature du sol (zone sismique, terrain argileux…). Un plan de ferraillage réalisé par un professionnel constitue souvent une base nécessaire. Il garantit une bonne assise et un montage solidaire de l’ensemble de la maçonnerie, ce qui prévient contre de légers désordres ultérieurs (fissures, lézardes…) ou plus importants (affaissement, déchaussement, etc.).

Armer les pierres naturelles

Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter Les renforts structurels concernent tous les matériaux de construction, y compris la pierre traditionnelle. Malgré sa forte épaisseur, il faut parfois ajouter des contreforts maçonnés ou/et des ossatures pour éviter tout fléchissement des murs (maison à étages, façade de grande longueur…). Autrefois, on utilisait des barres métalliques rondes (tirants) qu’on passait dans l’épaisseur des planchers d’étage et que l’on liait à des ancres métalliques apparentes entre deux façades opposées.
Aujourd’hui, les armatures en acier les complètent ou les remplacent. Elles sont posées localement dans l’épaisseur de la pierre et dissimulées par des rangs de pierres moins épaisses. Enfin, spécifiques à la pierre de taille, les armatures composites en fibre de verre et carbone sont particulièrement destinées à renforcer une pierre ayant éclaté sur une console de balcon ou un ouvrage de grande longueur (jusqu’à 30 m). La mise en oeuvre fait appel à une engravure ou un carottage de la pierre dans lequel on insère des broches scellées à la résine.

Outillage : se protéger !

Travaux de maçonnerie : l’essentiel pour débuter Les travaux de maçonnerie ne sont pas sans risque. Mieux vaut donc être bien équipé pour travailler en toute sécurité. En premier lieu, choisir une tenue de travail adaptée (combinaison, pantalon renforcé…). Celle-ci se doit d’être ajustée à sa morphologie, résistante, confortable et appropriée aux conditions climatiques. La manutention de matériaux lourds impose aussi de porter des chaussures de sécurité à bout renforcé et, selon les étapes du chantier, un casque de chantier.
L’autre équipement de protection incontournable en maçonnerie : une bonne paire de gants. Ils sont à choisir en fonction des éléments à manipuler et des tâches à accomplir (montage, découpe, etc.). Sélectionner des gants solides pour la manutention et des gants de maçon pour la manipulation du ciment qui s’avère un produit irritant pour la peau. Les choisir à votre taille pour une bonne préhension des différents objets. Les fabricants ont développé des gammes spécifiques à certains emplois, ils indiquent la résistance à l’abrasion et aux produits chimiques. La découpe de matériaux engendre des éclats qui peuvent atteindre les yeux.
Lors de ces travaux, porter des lunettes. Certaines découpes dégagent également de la poussière en quantité : le port d’un masque s’avère alors très utile pour protéger ses bronches.
De même, certains produits chimiques spécifiques à la maçonnerie (adjuvant, nettoyant, etc.) peuvent dégager des substances volatiles irritantes ou toxiques. Troquer alors le masque antipoussière pour un masque respiratoire à cartouche. Enfin, si le bruit généré est important, les protections auditives comme les bouchons d’oreille ou le casque antibruit rendent bien moins désagréable l’utilisation d’outils tels que marteau-piqueur, découpeuse thermique…

Les fondations

Armature, liant et outillage

Armature 
Ferraillage rectangulaire symétrique pour semelle périphérique (35 x 15 cm Ø7-8 mm) ou semelle en U + chaînage carré centré
Liant 
Béton
Outillage
Scie égoïne pour découpe des coffrages, lieur à armature

Dosage   à 300 kg/m³ du béton

  • 35 kg de ciment
  • 8 volumes* de gravier
  • 6 volumes de sable
  • 14 à 17 litres d’eau
(*) 1 volume = 10 litres = 1 seau de maçon

Mise en oeuvre

  • Excavation du terrain selon les repères posés (chaises)
  • Pose du ferraillage sur terre-plein direct tassé et nivelé ou sur béton de propreté (150 kg/m³ ép. 4 cm) avant coulage du béton
Les précautions à prendre
28 jours de séchage avant élévation des murs, protection des armatures verticales en attente (poteaux, angles…)

Mur en parpaing creux, plein ou à joints minces

Armature, liant et outillage



Armature 
Ferraillage horizontal et vertical triangulaire ou carré (angle, refend, linteau, poteau…) selon hauteur à réaliser
Liant 
Mortier de ciment
Outillage
Massette, burin, truelle, taloche polystyrène, rouleau à mortier (parpaing à joint mince)

Dosage à 300 kg/m³ du mortier de ciment

  • 35 kg de ciment
  • 10 volumes de sable
  • 17 litres d’eau
(*) 1 volume = 10 litres = 1 seau de maçon

Mise en oeuvre

  • Parpaing standard : pose du côté alvéolé sur lit de mortier frais. Remplissage de mortier des joints verticaux
  • Parpaing à joints minces : pose du mortier au rouleau applicateur. Croisement des joints à chaque rang. Emboîtage à sec des blocs à bancher par-dessus le ferraillage vertical avant coulage du béton
Les précautions à prendre
Pose des blocs d’angle à joints croisés, avec un recouvrement égal à l’épaisseur des blocs ou à un tiers de la longueur

Mur en brique creuse, pleine ou monomur

Armature, liant et outillage

Armature
Ferraillage horizontal et vertical triangulaire ou carré (angle, refend, linteau, poteau…) selon hauteur à réaliser
Liant 
Mortier de ciment ; Mortier de chaux
Outillage
Massette, burin, ciseau à brique, truelle, rouleau distributeur de résine, scie alligator ou circulaire stationnaire, cartouche de colle

Dosage à 300 kg/m³ du mortier de ciment

  • 35 kg de ciment
  • 10 volumes de sable
  • 17 litres d’eau
(*) 1 volume = 10 litres = 1 seau de maçon

Dosage à 400 kg/m³ du mortier de chaux

  • 25 kg de chaux hydraulique
  • 7 à 9 volumes de sable
  • 17 litres d’eau
(*) 1 volume = 10 litres = 1 seau de maçon

Mise en oeuvre 

Idem parpaings. Pose par emboîtement sans joint vertical (micro-alvéolé à joint mince) et à la colle polyuréthane pour certains modèles
Les précautions à prendre
En cas de chaleur, humidifier le support d’assise et les briques. Combler au mortier tout joint vertical suite à une découpe

Mur en béton cellulaire

Armature, liant et outillage

Armature
Idem parpaing et brique ; Fenêtre : fer d’allège à engraver dans le dernier rang et débordant de 50 cm de chaque côté ; Chaînage en cas de rampant
Liant 
Mortier-colle
Outillage
Truelle crantée adaptée à la largeur du bloc, scie à ruban ou égoïne à plaquettes de carbure, planche à poncer

Dosage du mortier-colle

  • 25 kg de mortier-colle (spécial béton cellulaire)
  • 5,5 à 6 litres d’eau
(*) 1 volume = 10 litres = 1 seau de maçon

Mise en oeuvre

Pose à joint mince au mortier-colle et à la truelle crantée
Les précautions à prendre
Soigner le démarrage par une arase sèche avec ou non interposition d’un feutre bitumeux ou sur lit de mortier frais

Mur en pierres naturelles

Armature, liant et outillage

Armature
Ancres et tirants si besoin ; Armatures de chaînage au droit des planchers béton ou hourdis ; Ferraillages des linteaux
Liant  
Mortier de chaux ; Mortier bâtard (montage pierre mi-tendre à ferme)
Outillage
Marteau de tailleur de pierre, boucharde

Dosage à 300 kg/m³ du mortier de chaux

  • 1 volume de chaux hydraulique
  • 3 volumes de sable gros ou fin
  • 17 litres d’eau

Dosage à 300 kg/m³ du mortier bâtard 

  • 1/3 de ciment
  • 2/3 de chaux hydraulique
  • 3 volumes de sable gros ou fin
  • 14 à 17 litres d’eau
(*) 1 volume = 10 litres = 1 seau de maçon

Mise en oeuvre

Idem parpaings
Les précautions à prendre
Choix de la chaux hydraulique (NHL 2 /3.5 / 5) selon la dureté des pierres. Attention au séchage du mortier de montage qui ne doit pas être trop rapide (protéger du vent, du soleil direct et des intempéries)

Plancher / Dalle

Armature, liant et outillage

Armature pour dalle sur terre-plein
treillis soudé (150 x 150 x 7 mm)
Armature pour plancher hourdis
treillis soudé (150 x 150 x 7 mm) et renforts ponctuels (épingles, chaînage, etc.)
Liant 
Dalles
Outillage
Disqueuse thermique à disque de maçonnerie et disque métal, coupeboulon ou meuleuse à disque métal, lieur à armature

Dosage à 300 kg/m³ de la dalle

  • 35 kg de ciment
  • 7 volumes de gravier
  • 4 volumes de sable
  • 14 à 17 litres d’eau
(*) 1 volume = 10 litres = 1 seau de maçon

Mise en oeuvre

  • Pose des poutres ou hourdis porteurs à cheval sur les murs selon l’entraxe défini (50, 60 cm…)
  • Pose du ferraillage complémentaire sur hourdis porteurs. Pose du treillis soudé. Recouvrement de l’ensemble par 5 à 10 cm d’épaisseur de béton
Les précautions à prendre 
Plancher hourdis : travail à deux minimum ou location de moyen de levage selon la longueur des poutres. Respect des entraxes indiqués par le fabricant

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