Indispensable lorsque le terrain est en pente ou comporte plusieurs niveaux, l’escalier doit être avant tout praticable. Il est construit en harmonie avec la nature.
Espace de transition, l’escalier de jardin doit mener le promeneur à la porte d’entrée, à la terrasse ou à la piscine sans fatigue excessive et en toute sécurité. Quant à son intégration dans l’environnement, vous trouverez un large choix d’implantations et de matériaux (pierre, carrelage, brique, rondins de bois ou traverses de chemin de fer…).
Souvent moins important en dénivelé qu’un modèle intérieur, l’escalier de jardin peut être conçu en prenant quelques libertés avec les règles de construction et de dimensionnement des marches. Des croquis illustrant les différentes possibilités d’implantation sont vivement conseillés.
Le nombre de marches et leurs dimensions sont déterminés par la taille de l’escalier (la différence de niveau entre le bas de la première marche et le haut de la dernière). Dans un jardin, la hauteur d’une marche se situe entre 12 à 15 cm (15 cm étant la limite à ne pas dépasser). Cette hauteur doit rester constante pour éviter les faux pas !
La profondeur de marche (le giron) est déterminée par la longueur au sol du futur escalier. Plus le pied a de place pour se poser, plus l’escalier est confortable à monter et sécurisant à descendre. Dans un jardin, privilégiez un giron de 35-40 cm pour pouvoir s’arrêter en chemin sans risquer de tomber. Il doit posséder une légère déclivité de l’ordre de 1 cm/m pour évacuer les eaux de pluies.
La largeur de l’escalier (emmarchement) est comprise entre 100 et 150 cm pour permettre à deux personnes de l’emprunter ou de se « croiser ». Plus large, il sera beaucoup plus difficile à intégrer dans la végétation.
La construction d’un escalier de jardin s’effectue de différentes manières. La plus classique est la pose d’un revêtement sur une assise en béton. Elle constitue un support solide, stable et résistant aux poussées de la terre. Le béton peut recevoir tout type de revêtement : carrelage en grès ou en terre cuite, dallage en pierre naturelle ou reconstituée…
La profondeur du terrassement est tributaire de l’épaisseur du béton (ou de tout autre matériau) et de celle du revêtement. Pour un ouvrage classique n’ayant pas à supporter d’énormes contraintes (passages fréquents, poussées de terrain importantes…), il faut compter 10 cm pour l’assise.
Délimitez d’abord l’escalier en traçant son emplacement sur le sol (en déposant un cordon de plâtre, par exemple). Prévoyez un peu plus large de façon à bien ancrer l’assise dans le terrain. Le surplus sera dissimulé par un remblai ou une bordure… Creusez à la bêche pour arriver à la profondeur requise.
En partant du bas, matérialisez sur des piquets enfoncés dans le sol le bord supérieur (et le giron par voie de conséquence) de chaque marche de l’assise. N’oubliez pas de soustraire l’épaisseur du revêtement. Disposez un ferraillage pour armer le béton.
Réalisez le coffrage des marches avec des planches mises de niveau, calées et bloquées à leurs extrémités dans la terre ou clouées sur les piquets enfoncés dans le sol. Dans le coffrage, coulez un béton dosé à 350 kg/m, en commençant par le haut. Lissez le béton horizontalement à la règle ou à la truelle pour créer le giron des marches en prenant le bord haut de chaque planche comme repère.
Posées horizontalement, les traverses de chemin de fer sont bordées par d’autres traverses verticales. Leur poids très important permet une mise en œuvre sur un lit de sable damé.
Des cordeaux matérialisent les bords de l’escalier. Un épais lit de sable est étalé sur le terrassement. La marche supérieure s’ajuste au même niveau que la terrasse.
L’avant-dernière marche se compose d’une rangée de dalles en béton gravillonné, bloquées par une traverse servant de nez de marche. Pour poser les suivantes, creusez le sol sur une épaisseur égale à la hauteur de la future marche. Nivelez le sable au râteau, puis damez avant de caler la traverse contre la base de la précédente et contre les traverses de bordure préalablement à demi-enterrées.
Vérifiez l’horizontalité au fur et à mesure de la mise en place.
Le dénivelé important de la pente du jardin a conduit à réaliser des paliers. Ces derniers rendent non seulement la pratique de cet imposant escalier plus confortable, en offrant la possibilité de marquer des arrêts pour admirer la végétation, mais ils permettent également de le faire tourner en douceur.
Rustiques et chaleureuses, les briques qui recouvrent les paliers et les marches ont été choisies avec soin. Elles sont cuites à plus de 1 000 °C, ce qui atténue leur porosité, améliore leur résistance à l’usure et au gel. Elles sont scellées sur une assise en béton armé, avec un mortier bâtard (1 volume – 2/3 ciment CEM II 42,5 R, 1/3 chaux NHL 3,5 – pour 4 de sable).
Les briques sont humidifiées avant la pose jusqu’à saturation (trempage pendant plusieurs heures). Il est impératif de donner aux paliers et aux marches une légère pente de manière qu’elle évacue les eaux pluviales (et d’arrosage). Si celles-ci stagnent, elles représentent un danger potentiel pour les promeneurs. Elles compromettent aussi la cohésion de la construction en s’infiltrant dans la maçonnerie. En gelant l’hiver, elles exercent des pressions importantes sur les marches et les paliers qui risquent de s’affaisser.
Dénichées chez un récupérateur de matériaux (ou en s’adressant directement à la SNCF), les traverses de chemin de fer qui bordent l’escalier et retiennent les terres existent en différentes longueurs. Leur forte section (20 à 26 x 12 à 15 cm) et les traitements qu’elles ont subis leur donnent une longévité exceptionnelle mais semblent poser aujourd’hui des problèmes environnementaux (risque de pollution du terrain). Elles sont posées côte à côte, verticalement. Leur base est alors enterrée d’un tiers de leur hauteur ou scellée sur au moins 30 cm de profondeur dans un lit de béton armé. Leurs sommets sont alignés pour réaliser des volées successives de hauteurs différentes. Avant remblaiement, un film géotextile est agrafé pour empêcher l’infiltration de la terre entre les traverses.
Très simple dans sa conception, mais parfaitement intégré dans l’environnement du jardin, cet escalier mélange pavés et graviers. L’absence d’une assise en béton armé sur toute la longueur de l’escalier est rendue possible par le sol naturel parfaitement stable.
Le terrassement impose de matérialiser le bord de chaque marche par des cordeaux tendus entre des piquets pour creuser tout d’abord l’ébauche de l’escalier. Il faut ensuite repositionner de niveau les cordeaux à la hauteur exacte de chaque marche (celle des pavés en l’occurrence) et fouiller si nécessaire avant de compacter le sol.
Derrière chaque cordeau, creuser sur toute la largeur de la marche une tranchée de 15-20 cm profonde de 10-15 cm environ. Du béton est coulé sur une armature pour réaliser une semelle de fondation. Les pavés en grès qui font office de contremarches sont scellés dessus au mortier de ciment.
Le gravier choisi est un gravillon de rivière roulé, plus agréable à la marche qu’un gravier concassé. Il s’étale sur une épaisseur de 7 à 10 cm. Un film géotextile (un feutre de jardin) est interposé pour faciliter le drainage, éviter une migration du gravier dans la terre et la pousse de mauvaises herbes.