Une façade maçonnée en brique ou en parpaing doit être protégée par un enduit, monocouche ou hydraulique traditionnel. Ce revêtement s’applique en plusieurs passes et se distingue par la variété de ses finitions.
Matériel nécessaire
- Cutter
- Lessiveuse (ou seaux)
- Malaxeur
- Truelle
- Platoir ou lisseuse en Inox
- Couteau à lame de 60 cm
- Échafaudage (en location)
- Bâches
- Adhésif de masquage
- Mortier hydraulique pour couche de base armée (sous-enduit)
- Résille d’armature
- Enduit organique (dégrossis et finition)
Remerciements à Vicente Dos Ramos Camara (façadier) et à la société Phénix Évolution.
Difficulté : 3/4
Coût : 55 à 75 €/m
Temps : deux semaines
Aucune maçonnerie extérieure en brique ou en parpaing n’est conçue pour rester nue après l’achèvement du gros œuvre. C’est notamment le cas des façades et pignons qui ont reçu une isolation thermique par l’extérieur (ITE). Ici rehaussée d’un étage, l’ossature de cette maison est habillée de panneaux minces recouverts d’un isolant qui doivent impérativement être protégés par un enduit.
Une mise en œuvre en deux ou trois couches
Pour le bâti ancien, c’est l’
enduit hydraulique traditionnel à base de ciment qui prédomine, à appliquer manuellement ou par projection en deux, voire trois passes : gobetis, dégrossi et finition. Mais on le trouve aussi dans le commerce en
version "mixte" neuf/ancien : c’est le cas de l’enduit utilisé pour ce chantier de surélévation, avec la création d’un étage supplémentaire éclairé par des chiens-assis et une fenêtre de toit.
Le
gobetis (ou "sous-enduit") d’un enduit traditionnel sert de couche d’accrochage et son épaisseur ne dépasse pas 10 mm. Vient ensuite le
dégrossi (corps d’enduit) de 15 à 25 mm d’épaisseur. Ce dernier peut éventuellement servir de finition. L’enduit ne compte alors que deux couches. Dans la plupart des cas, la
finition fait l’objet d’une passe distincte, assez mince.
Deux passes, deux produits
D’une couche à l’autre,
les produits peuvent être les mêmes, mais appliqués différemment : première passe dressée et serrée (mais non lissée), seconde projetée sur la précédente en début de prise.
Les deux passes peuvent aussi, comme ici, être
réalisées avec des produits différents. Le premier est un
enduit hydraulique pour systèmes d’ITE (en poudre), mis en œuvre avec un treillis en fibre de verre et préparé dans un seau en ajoutant 5 l d’eau pour un sac de 30 kg de mortier. Option recommandée lorsqu’un risque de fissures ou décollements apparaît. C’est le cas pour cette maison compte tenu de la nature hétérogène des parois.
Une finition talochée, roulée ou projetée
La seconde passe fait appel à un
enduit organique structuré souple. Prêt à l’emploi, il est destiné aux supports extérieurs neufs n’assurant pas eux-mêmes leur imperméabilisation (maçonneries brutes en brique ou parpaing) après mise en oeuvre d’un sous-enduit.
L’
aspect final dépend de l’outillage utilisé : taloché (à la lisseuse ou taloche en plastique), roulé (au rouleau de mousse alvéolée ou structurée), projeté (machine à basse pression, pot de projection).
Info +
La
surélévation de la charpente est réalisée avec des éléments métalliques similaires à ceux de l’ossature. Les parois verticales sont habillées de panneaux doublés d’un isolant mince qui sert de support à l’enduit.
Application du gobetis
- Malaxer 5 min le mélange (eau + mortier) pour obtenir une pâte souple et homogène, sans grumeaux.
- Laisser reposer 5 à 10 min. À 20°C, le mélange reste utilisable pendant 1 h maxi.
- Lorsqu’elle s’effectue manuellement, l’application suppose d’utiliser une truelle ordinaire, par exemple un modèle carré.
- L’épaisseur de la couche doit atteindre 10 mm au plus.
- Après avoir couvert quelques m, égaliser la surface du gobetis au platoir ou à la lisseuse en Inox. Le geste est plus ample, plus rectiligne et moins appuyé qu’avec la truelle.
Conseil pratique
Avant d’enduire, il est possible de
fixer des "témoins" (des tasseaux) d’épaisseur équivalente à celle de l’enduit recommandée par le fabricant. Ils sont à placer tous les 2 m environ à l’aide de pointes à béton et à retirer sitôt l’enduit appliqué.
Pose du treillis
- En travaillant à deux, le second commence à couvrir une autre zone.
- Une bande de résille est disposée de part et d’autre de l’arête du pignon.
- Protéger la corniche.
- Le treillis en fibre de verre est déroulé, puis coupé pour correspondre aux zones enduites.
- L'appliquer sur l’enduit frais, auquel il adhère facilement, et maroufler.
- Toute la surface à enduire est couverte par le treillis d’armature sans exception. Ce qui suppose par endroits, comme ici au niveau de la corniche, de tailler des pièces de résille d’une dizaine de centimètres. Elles peuvent se chevaucher sans inconvénient.
- La mise en œuvre de l’enduit se poursuit jusqu’en haut du pignon.
- Selon la saison il faut tenir compte de la température, qui doit rester en dessous de 35°C.
- La pose de l’armature reprend dans la foulée.
- Mesurer, couper et afficher les pièces dans l’enduit frais.
- Le treillis étant noyé dans l’épaisseur de l’enduit, les chevauchements des lés ne se verront pas après égalisation de la surface.
- Près des tuiles de rive, soigner l’application : l’enduit doit monter jusqu’au ras des tuiles, sans surépaisseur excessive…
- L'étaler au platoir de haut en bas.
- Aucune restriction d’emploi pour ce type de résille. Elle s’applique dans tous les sens : à l’horizontale, à la verticale et à l’oblique.
- Terminer l’entoilage en remontant vers le faîtage, les zones à nu étant encore bien visibles.
- Faire se chevaucher les pièces sur plusieurs centimètres pour couvrir toute la surface.
- Dès que les surfaces le justifient, repasser aux grandes pièces. L’entoilage avance alors beaucoup plus vite, surtout en travaillant à deux, voire plus : l’un coupe, les autres appliquent et marouflent.
- Un complément d’enduit et une égalisation font disparaître les manques et grosses irrégularités.
- Utiliser un couteau à lame de 60 cm.
- Le passer de haut en bas.
Astuce
Toujours avant application, penser à
repérer les trous (prises, fixations, robinets…). Utiliser des
tiges souples en plastique ou en Nylon : elles se courberont au passage de la règle avant de se redresser, conservant ainsi le repère.
Passe de la couche de finition
- Appliquer l’enduit le long de l’arête du pignon.
- Utiliser toujours truelle et platoir ou taloche, mais en couvrant une surface plus réduite.
- Aplanir ensuite l’enduit et estomper les traces de son application à l’aide d’un platoir.
- La lame plaquée sur le support, effectuer des cercles d’amplitude moyenne.
- Retirer l’adhésif de masquage sans attendre le séchage de l’enduit. Sinon l’adhésif sera beaucoup plus difficile à retirer proprement.
- Le coup de main s’attrape assez vite. Ce qui permet d’enduire des surfaces plus importantes (1 m ou davantage).
- Dans l’absolu, travailler à deux au minimum ou plus selon la surface.
- Ainsi, le premier applique la dernière couche et le second s’occupe de la finition.
Conseil pratique
Il est vivement conseillé de démonter l’
échafaudage dès la fin du chantier, avant le séchage définitif de l’enduit. Sous l’effet du soleil, l’enduit reste plus sombre à l’ombre de l’échafaudage et des traces risquent de demeurer visibles une fois ce dernier retiré.
Enduire une façade : les conditions à respecter
- Si elle ne se limite pas à une petite construction de plain-pied, l’application d’un enduit de façade représente un chantier d’envergure. Pas question d’opérer sur des échelles, il faut louer un échafaudage. Des bâches doivent aussi protéger le sol à l’aplomb des façades.
- Selon l’importance des surfaces et leur état initial (nettoyage, reprise des fissures…), on doit aussi disposer de suffisamment de temps libre (une à deux semaines voire plus) et de l’aide d’une autre personne : l’un prépare l’enduit pendant que l’autre l’applique, puis les deux peuvent talocher ou bien l’un des deux se consacre aux points singuliers (autour des baies, au ras du toit…) tandis que l’autre avance sur la zone centrale. Cette aide est également indispensable pour l’entoilage.
- Enfin, il faut attendre une météo clémente : pas trop chaude, sans vent fort ou risque d’averse, vu qu’il est préférable de ne pas s’interrompre en cours de travail (surtout lors de la finition).
Toutes ces conditions à réunir – en plus du coût de location d’un échafaudage pour au moins une semaine (470 €) – incitent souvent à s’adresser à une entreprise.
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