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Appliquer un enduit à la chaux pour remettre à neuf une façade

Pour préserver le cachet de cette demeure, la restauration de la façade a nécessité l’application d’un enduit traditionnel en trois couches, des savoir-faire maîtrisés… et un temps sec.

Appliquer un enduit à la chaux pour remettre à neuf une façade

Conseils pratiques

Niveau : Confirmé
Coût : environ 80 €/m (incluant les trois couches, les matériaux - sable  et chaux -, le matériel et l’échafaudage)
Temps : 4 à 6 semaines
Équipement : truelles, taloches, lisseuses, seaux, brouette, poulie, bétonnière, pelle, échafaudage…


Les règles à respecter
 - Le contrôle de l’épaisseur des différentes couches évite tout risque d’empâtement. Il suffit de prévoir en bordure des murs et dans l’ébrasement des fenêtres des lattes verticales (ou « guides »). Après avoir contrôlé leur aplomb, faire glisser une règle de maçon sur chaque couche (surtout la 2e et la 3e), pour racler l’excédent de mortier et dresser l’aplomb.
 - Le dosage du mortier dépend des indications portées par le fabricant et de la nature du support. Chacune des trois couches doit offrir une résistance  décroissante compatible avec celle des maçonneries pour éviter les microfissurations.

Enduit à la chaux en trois couches

Refait dans les règles, cet enduit à la chaux en trois couches protège et embellit pour de longues décennies cette maison d’un style courant en périphérie des grandes villes.

Le choix du liant s’est porté sur une chaux hydraulique naturelle, plus facile à mettre en œuvre que le plâtre employé initialement. Les modénatures (corniches, encadrements, chaînes d’angle…) sont « fabriquées » à l’identique (en plâtre), à partir de profils relevés préalablement.
La chaux est le seul liant qui (avec le plâtre) laisse respirer les maçonneries et autorise les mouvements de dilatation.
Son aspect décoratif n’est plus à démontrer : elle accroche la lumière, donne vie et relief aux façades, et laisse de belles nuances ocrées.

Des relevés indispensables

Avant de démarrer le piquetage du vieil enduit, il est vivement conseillé de prendre des photos pour conserver des vues des moulures et d’effectuer un relevé d’ensemble (façades et pignons). Ceci pour déterminer leurs mesures respectives (longueur, largeur et épaisseur) ainsi que leurs emplacements (distance entre deux encadrements de fenêtres, hauteur par rapport au sol des bandeaux de corniche…).

Il est également indispensable de prélever des fragments de moulures et d’en relever le profil pour garantir une restitution à l’identique

Débuter proprement

La première intervention consiste à piqueter la façade avec une pointerolle et un burin pour mettre la maçonnerie à nu.
Toutefois, la grande surface à déposer nécessite ici l’utilisation d’un perforateur-burineur.
Ceci fait, les fragments de plâtre et de mortier friable des joints encore en place sont ôtés à l’aide d’un piochon.
La maçonnerie apparente est lavée au jet d’eau (ou nettoyeur haute pression réglé au minimum), avant l’application de la première couche de l’enduit.

Un grillage à mailles hexagonales est fixé à l’aide de pointes en acier galvanisé.
L’intérêt de ce treillis : faciliter l’accroche de la première couche (épaisse de 8 à 12 mm au lieu de 5 à 8 mm habituellement).
Cette surépaisseur est rendue nécessaire par la surface irrégulière des parements.

De l’humidification des maçonneries dépend la bonne tenue du revêtement.
Elle a pour but d’éviter que les moellons ne pompent excessivement l’eau contenue dans l’enduit.
Il faut donc arroser jusqu’à ce que la surface des pierres soit saturée.
En cas de grosse chaleur, il peut être nécessaire de renouveler l’opération.

Trois couches, trois fonctions

Le nouvel enduit est exécuté en trois couches.
Chacune présente une fonction et un dosage précis.
La couche d’accro­chage (gobetis) est un mortier riche en chaux, très fluide, et projeté vigoureusement à la main.
Il fait corps avec le support et sert de surface d’appui à la couche suivante.
Son épaisseur est ici un peu supérieure à la normale, les maçonneries un peu hétéroclites ne pouvant être aussi rigoureusement d’aplomb qu’un mur de briques !
Sa composition est d’environ 35 kg de chaux pour 80 kg de sable.

La deuxième couche (corps d’enduit) constitue l’épaisseur du revêtement et en assure la planéité.
Elle lui donne sa forme définitive en gommant les inégalités de surfaces.
Elle favorise surtout l’imperméabilité de la maçonnerie.
Elle est compacte et homogène, avec un dosage moins riche que le gobetis (environ 35 kg de chaux pour 110 kg de sable) et elle forme une épaisseur de 6 à 8 mm.
Elle s’applique environ une semaine après la première couche.

La troisième couche (finition) apporte la coloration définitive.
Moins riche en liant que le corps d’enduit (soit environ 35 kg de chaux pour 140 kg de sable), elle est aussi plus fine (6 mm d’épaisseur).
L’application s’exécute à la truelle deux à cinq jours après le durcissement du corps d’enduit.
Elle est finalisée à la taloche, pendant le début de la prise (à tester par pression avec la pointe d’un outil).
Enfin, des passages circulaires avec une éponge humide permettent de faire légèrement ressortir les grains de sable.

Préparer le mortier

Le liant utilisé pour les deux premières couches est la chaux hydraulique naturelle (chaux blanche pure « Cesa NHL 3,5 » de Saint-Astier).
En finition, le choix s’est porté sur une chaux de même nature mais colorée (« Colorchaussable » de Saint-Astier).
Ce liant prêt à emploi est formulé à partir de chaux pure, de sable très fin et de colorants.
Il se gâche donc sans sable, uniquement par ajout d’eau (environ 7 litres par sac).

Additionné de sable, il se gâche d’abord à sec avant d’ajouter l’eau.
Le malaxage en bétonnière permet d’approvisionner le chantier en quantités régulières (pâte homogène).
Le sable et la chaux sont chargés à sec dans la cuve en rotation, en utilisant le même récipient ou outil (seau ou pelle), pour ne pas fausser les dosages.

L’eau est ajoutée progressivement (ici avec l’aide d’un tuyau).
Pour faciliter le mala­xage, il est conseillé de viser les parois plutôt que le centre.
Le mortier doit être onctueux et tenir sans couler sur la truelle.
Un mortier trop sec est peu résistant et à tendance à s’effriter.

En revanche, s’il est trop humide, il occasionne un retrait important.

La préparation : fastidieuse mais incontournable

Appliquer un enduit à la chaux pour remettre à neuf une façade

Un marteau-burineur facilite la mise à nu.
À défaut, le vieil enduit est ôté avec une pointerolle et une massette.
Les restes de plâtre sont éliminés au piochon (petit pic).

Favoriser l'accroche

Appliquer un enduit à la chaux pour remettre à neuf une façade

Un grillage à mailles moyennes, fixé avec des clous galvanisés, favorise l’accroche de la première couche (assez épaisse pour couvrir les moellons).

Arroser la maçonnerie

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La veille de la première couche, la maçonnerie est arrosée à grande eau, jusqu’à saturation.
Juste avant le début des travaux, elle sera réhumidifiée rapidement.

L’application, par travées d’un mètre cinquante maximum

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Dans la bétonnière, 30 kg de chaux et 50 kg de sable sont mélangés à sec cinq minutes environ.
Le mélange est progressivement humidifié jusqu’à l’obtention d’une pâte fluide.

Projeter le gobetis

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Le gobetis (1ère couche) est projeté d’un geste sec et précis pour bien adhérer au support.
L’opération débute toujours par le haut du mur, par travées d’1,5 m de largeur environ.

Racler le mortier

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À l’aide d’une planche munie d’une poignée, comme une grande taloche, le mortier est raclé de bas en haut.
Puis il est resserré avec le dos de la truelle.

Appliquer le corps d'enduit

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Le corps d’enduit (2e couche) forme l’épaisseur du revêtement.
Il gomme les inégalités de surface.
Il est appliqué par projection ou en plaquant le mortier avec le dos de la truelle.

Égaliser le mortier

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Des mouvements circulaires et verticaux (de bas en haut) avec la taloche permettent d’égaliser le mortier.
Cette opération facilite le dressage et la mise d’aplomb à la règle.

Dresser le mortier

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Appuyée sur les cadres en tasseaux fixés entre les baies, la règle de maçon glisse sur la surface du mortier pour le dresser bien d’aplomb.

La couche de finition : tout en finesse... ou presque

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Des tasseaux (6 mm d’ép), placés entre les fenêtres et maintenus par des plots de mortier, serviront de guide pour dresser la couche de finition.
Ils doivent tous être parfaitement d’aplomb.

Projeter le mortier de finition

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Le mortier de finition (3e couche) est projeté à la truelle ou plaqué contre la surface avec le revers de l’outil ou avec une lisseuse sur une épaisseur de 6 mm environ.

Resserrer et égaliser le mortier

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Pendant le début de la prise, le mortier est resserré et égalisé avec le bord de la taloche. 
Elle est tenue inclinée pour remonter le mortier de bas en haut.

Racler à l'aide d'un morceau de tasseau

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Lorsque la surface est trop étroite pour utiliser la grande règle en aluminium, on utilise un morceau de tasseau aux chants bien plans pour racler et égaliser le mortier.

Déposer les tasseaux

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Une fois la finition appliquée et égalisée, les tasseaux-guides sont déposés en veillant à ne pas endommager la surface.
Le vide est comblé avec du mortier et l’excès raclé avec une règle.

Appliquer la couche de finition

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Le chantier à mi-parcours de l’application de la couche de finition, réalisée du haut vers le bas en avançant par tra­­vées verticales successives.

Égaliser le mortier

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Le mortier est égalisé et resserré avec une lisseuse métallique trempée régulièrement dans l’eau pour garder une surface propre, et maniée par mouvements circulaires.

Effectuer la finition lissée

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La finition lissée s’effectue avec une large spatule en inox.
Elle glisse sur la surface pour éliminer les petites aspérités et égaliser l’ensemble.


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