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Utiliser des chevilles de fixations

Fini les tampons de bois grossièrement taillés pour y loger les vis ou les pitons. Aujourd’hui, à l’intérieur comme à l’extérieur, tout se fixe, s’accroche, se suspend, quels que soient les matériaux et objets concernés. Au-delà du choix des systèmes, il existe surtout des règles de mise en œuvre communes à tous les modèles.

Utiliser des chevilles de fixations

Bien percer

Pour obtenir un perçage régulier dans les supports alvéolaires, matériaux friables et béton cellulaire, utilisez la perceuse à vitesse lente, sans enclencher la percussion.

Percez bien perpendiculairement au support. Tenez la machine à hauteur d’épaule, une main calée dans la forme ergonomique surmontant la poignée arrière, l’autre tenant fermement la poignée latérale ou à la rigueur le corps de la perceuse. Les deux mains participent au maintien et à la poussée.

Après perçage dans un matériau plein, chassez la poussière du trou… Elle gêne l’insertion ou l’ancrage de la cheville. Utilisez un aspirateur ou mieux, une poire en caoutchouc.

Des chevilles par centaines

À parcourir les rayons des grandes surfaces de bricolage, on relève plusieurs centaines de chevilles différentes, sans compter leurs dérivés. Impossible donc de les passer toutes en revue. Mais on peut énoncer quelques règles de pose universelles et approfondir les astuces d’utilisation les plus courantes.

Choisir des chevilles adaptées

Afin de réaliser une fixation sûre, le choix d’un modèle approprié s’opère en fonction du support et du poids à suspendre. Si la charge est en principe mentionnée sur les blisters, il n’est pas toujours aisé de déterminer si ce chiffre concerne la résistance à la traction ou au cisaillement. Et la densité des matériaux ajoute des variables difficiles à prendre en compte.

Choisissez des chevilles de longueur adaptée, afin que le dispositif d’ancrage s’accroche dans la (ou les) partie pleine ou, dans la partie creuse. Cela suppose d’avoir sondé le mur ou achevé le perçage pour déterminer la longueur. Le diamètre dépend lui, de la vis et de la résistance souhaitée. Autant de paramètres qui justifient la possession d’une grande variété de chevilles pour répondre à toutes les éventualités.

Chevilles pour matériaux creux

Constructions préfabriquées, aménagement des combles, cloisons intérieures font souvent appel aux plaques de plâtre cartonnées, aux dérivés du bois, au fibrociment… Sans oublier les complexes isolants ou les panneaux alvéolaires qui se définissent comme des matériaux minces pourvus d’une résistance mécanique assez faible. Cela suppose, non plus d’opérer une fixation en profondeur, mais d’effectuer un ancrage derrière une sous-face. La résistance dépend alors de la surface de contact au dos du matériau.
 

Les chevilles métalliques à expansion (Molly, Fischer, Rawl…) sont composées d’un corps à deux ou quatre ailes qui s’écrasent derrière la cloison lors du serrage. Fournies avec leur vis à métaux ou leur crochet, elles assurent un ancrage solide à écrou permanent que l’on peut visser et dévisser. Choisissez toujours une cheville correspondant à l’épaisseur de la paroi. La pose s’effectue avec une pince spéciale. Sans démonter la vis d’origine, insérez la cheville dans le perçage. Desserrez la vis de quelques tours, saisissez sa tête avec le pied-de-biche de la pince à expanser et actionnez celle-ci jusqu’à résistance de mise en assise. En tirant la tête de la vis, la pince va écraser les ailes de la cheville derrière la paroi. Pour les vis longues, il faut souvent s’y reprendre en plusieurs fois, la course de la pince étant limitée. Dosez la pression, afin de ne pas compresser le plâtre qui serait affaibli à l’endroit de la fixation.

Les chevilles métalliques pour plafonds sont de deux types assez voisins : à segment basculant ou à ressort. Leur avantage réside dans le fait qu’elles s’adaptent à toutes les épaisseurs. Composé d’un manchon décentré, le segment basculant s’abaisse par gravité dès son passage dans le trou. À ne pas employer sur les panneaux isolants, le polystyrène ou la laine minérale qui empêche le déploiement du segment. Celui à ressort est constitué de deux ailes en “V” qui se replient afin de passer dans le trou et s’écartent derrière la paroi. Le serrage de la vis comprime le segment et empêche l’arrachage. Ces deux types de chevilles ne peuvent être démontés. Si la vis est enlevée, le segment tombe dans la paroi creuse. À noter que les chevilles pour matériaux creux offrent une bonne solution d’accroche dans les portes de type isoplanes creuses et s’adaptent aux profils en métal, gaines, tôles, fenêtres et cadres en matière plastique… Pour les fixations légères, des chevilles métalliques plates se plantent directement (“Araypointe” de A. Raymond). Elles s’enfoncent d’un coup de marteau et acceptent des vis jusqu’à Ø 5.

Chevilles pour matériaux pleins

La gamme des chevilles pour matériaux pleins est encore plus étendue. Toutes fonctionnent sur le même principe : la cheville de diamètre approprié est introduite dans un trou et se bloque par expansion lors du serrage de la vis. La plupart sont dotées de languettes ou d’ergots d’ancrage qui les empêchent de tourner et de s’arracher.
Très répandue, la cheville plastique multico­lore s’emploie pour fixer des charges très légères, dans des matériaux sains. On lui préférera la cheville Nylon, reconnaissable à sa couleur grise ou beige. Très dense, elle reste suffisamment souple pour épouser les irrégularités du matériau et absorber les variations climatiques, les vibrations ou les modifications de la charge. Destinée à la fixation de charges légères et moyennes, elle s’emploie aussi bien dans les matériaux denses que légers, friables ou alvéolaires. Plusieurs types sont disponibles : à deux ou quatre ergots, à col long ou court, à fente longue ou à chevrons, droites, fraisées, traversantes (avec clou fileté), etc.

Le goujon à expansion, en fonte ou en acier, supporte les charges lourdes dans le béton, la brique ou la roche. Lors du serrage de la vis, la traction d’un cône métallique à l’intérieur de l’extrémité fendue écarte en force les queues dans le matériau… rendant la fixation inarrachable. Plusieurs modèles sont proposés : à écrou borgne ou ouvert, à deux, trois ou quatre ailettes, à fixer à travers l’élément à suspendre, à simple ou double expansion…

Ne craignant pas la corrosion, la cheville en laiton est idéale pour les fixations lourdes en milieu humide. Son principe est assez voisin des précédentes, l’extrémité fendue s’écarte au fond du trou, sous l’action du boulon. À ne jamais employer avec de la visserie inox, les deux métaux étant incompatibles.

Chevilles pour matériaux friables

Certaines chevilles polyvalentes s’adaptent à la plupart des supports, y compris les plus friables, hétérogènes etc. Fabriquées dans des matériaux très souples, elles épousent le trou ou s’écrasent derrière la paroi.

Le tampon “caoutchouc” est composé d’un écrou associé à un manchon de caoutchouc souple. Au serrage, le matériau est comprimé derrière le mur ou dans le trou, empêchant tout retrait. Avec pour avantage l’absorption des vibrations et l’absence de ponts thermiques ou sonores.

La cheville à injection est destinée aux supports alvéolaires (parpaings, briques creuses…), dans lesquels les fixations traditionnelles trouvent peu de surface d’ancrage. Une trémie en plastique est introduite dans un trou foré à la perceuse ou au perforateur. Un mortier de scellement à deux composants, de type époxydique, est ensuite injecté en force avec un pistolet extrudeur. Débordant des mailles de la trémie, le mortier comble en partie l’alvéole, et bloque le tout. Avant son durcissement total, une tige filetée est noyée dans le mortier pour assurer ensuite la fixation.

Les chevilles chimiques triomphent des cas les plus difficiles : les matériaux friables ou instables. Il suffit de percer le support, de dépoussiérer et d’y introduire la cartouche de verre contenant les matières actives. Montée comme une mèche sur le mandrin de la perceuse, la tige filetée est alors vissée en force dans la cartouche de verre qui est broyée. Son contenu se mélange, forme une pâte de scellement qui durcit en quelques heures et noie la tige filetée.

Les spéciales

C'est en général leur extrémité visible qui crée la différence. On trouve ainsi des chevilles à large collerette pour fixation de panneaux isolants, des brides pour sanitaires, des gonds prémontés, et une infinité de crochets, anneaux, etc.

La plus large d’utilisation est sans doute la cheville traversante (Type S-H-R de Fischer). En principe réservée aux montages définitifs de cadres et ossatures, elle fait aussi merveille dans la consolidation de structures déjà en place, type menuiseries descellées par exemple. Contrairement aux autres, elle est introduite à travers l’élément à fixer ce qui facilite grandement le repérage et la mise en place. D’origine à moitié vissée sur la cheville, la vis permet de la pousser dans son logement et d’effectuer ensuite le blocage.

D’autres chevilles plus simples à mettre en œuvre répondent à des usages courants. Toutes possèdent au moins deux points communs : elles ont une grande surface de contact avec le matériau et sont plutôt réservées à des fixations légères. Certaines, autoforeuses, s’affranchissent même de l’emploi d’une perceuse. Ainsi, l’on trouve des chevilles pour le béton cellulaire, pour les carreaux ou plaques de plâtre, etc.

Chevilles pour matériaux pleins :

Utiliser des chevilles de fixations

A : tampon caoutchouc.
B : chevilles pour béton cellulaire.
C : chevilles Nylon.
D : cheville traversante.
E : boulon d’ancrage.
F : cheville laiton.
G : fixation sanitaire.
H : chevilles longues.

Chevilles pour matériaux creux :

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A : cheville Nylon à expansion
B : cheville plafond à segment basculant
C : cheville métallique à expansion spéciale sanitaire
D : chevilles métalliques à expansion
E : cheville plafond à segment à ressort

Régler la profondeur de perçage

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Réglez la butée de profondeur de la perceuse ou du perforateur en ajoutant quelques millimètres de marge pour un perçage ni trop profond ni pas assez. Choisissez une cheville adaptée au diamètre de la vis.

Insérer des chevilles traversantes

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Les chevilles traversantes s’insèrent directement à travers l’élément à fixer. Contre-percez la pièce et le support avec des forets de même diamètre et enfoncez la vis au marteau ou à la visseuse selon le modèle.

Insérer des chevilles métalliques à segment

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La cheville métallique à segment à ressort se comporte comme un harpon. Ses ailes se déploient automatiquement derrière la paroi creuse, il suffit ensuite de tourner le crochet pour brider la fixation.

Insérer des chevilles métalliques à expansion

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Pour insérer une cheville métallique à expansion, mieux vaut laisser la vis dans le filetage. Autant pour ne pas encrasser celui-ci que pour rigidifier les ailettes qui risqueraient de se tordre.

Tirer, expanser, replier

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En prenant appui sur la collerette afin de tirer simultanément sur la tête de la vis, la pince spéciale expanse les ailettes de la cheville qui se replient comme un parapluie derrière la paroi.

Démonter une cheville à expansion

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Pour démonter une cheville à expansion, il suffit de faire levier sur la collerette avec un tournevis, en prenant appui sur une lame fine pour ne pas endommager le parement. La collerette se détache facilement, et le reste de la cheville tombe dans le doublage.

Suspendre avec un boulon à expansion

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Ce gros boulon à expansion en fonte brute permet de suspendre en toute sécurité les charges les plus lourdes. Le serrage de la vis à six pans fait reculer le cône qui écarte en force les ailes massives.

Fixer avec des chevilles autoforeuses

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Les chevilles autoforeuses pour carreaux ou plaques de plâtre se fixent à la visseuse, sans avant-trou. Il en existe en métal (zamack) ou en Nylon renforcé de fibres. La vis fournie se serre dans le trou central de la cheville.

Kit de scellement par injection :

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A : cartouche longue
B : pistolet extrudeur
C : chevilles-tamis et tige filetée d’ancrage avec écrou
D : cartouche courte de mortier
E : buses d’application et de mélange

Sceller des volets avec des chevilles chimiques

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Pour sceller des volets dans un mur creux, privilégiez les chevilles chimiques. Percez les trous de scellement en biais pour ne pas fragiliser la maçonnerie et introduisez la cheville tamisée.

Remplir les trous de mortier bicomposant

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Lorsque toutes les chevilles sont en place, mélangez le mortier bicomposant. Au début, actionnez la cartouche dans le vide, pour obtenir un bon mélange, et remplissez les trous jusqu’au refus.

Insérer la tige du gond dans la cheville

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Dans le mortier encore frais, insérez aussitôt la tige du gond dans la cheville, jusqu’à ce que l’œil coïncide avec celui de la penture. Enfoncez l’axe du gond et bloquez le tout avec un serre-joint jusqu’au séchage.

Etablir un ancrage sanitaire

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Un ancrage sanitaire un peu particulier, dont la platine arrière se noie dans la maçonnerie. Ainsi, la fixation est optimale, même dans les matériaux friables ou dégradés.


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