Esthétiques et résistantes, les terres cuites fabriquées artisanalement offrent une belle variété de formats et de teintes. En plus, elles donnent du caractère à vos sols intérieurs !
Les carreaux en terre cuite habillaient autrefois autant les sols des châteaux que ceux des maisons. Conséquence de leur image vieillissante, ils ont cédé progressivement la place, depuis les années 2000, aux revêtements en grès, au béton ciré et aux sols souples.
Pourtant les fabricants ont poursuivi la modernisation des produits, amélioré les savoir-faire et mis au point de nouveaux procédés de traitement de surface…
Résultat, on n’« encrasse » plus les carreaux avec un mélange odorant d’essence de térébenthine et d’huile de lin pour les rendre résistants : on les traite au même titre qu’un parquet massif. Les terres cuites ternies, c’est du passé !
Les terres cuites : une histoire de savoir-faire
La fabrication d’un carreau de terre cuite est une histoire d’artisan.
Même lorsqu’il est produit par des industriels ou de grands briquetiers- tuiliers, sa qualité dépend toujours de la terre utilisée et de la méthode de cuisson.
Issu d’un mélange d’argile et de sable, il trouve son aspect et sa teinte grâce à la couleur de la terre et son taux d’oxyde de fer. Plus la matière est oxydée, plus le carreau est rouge ; dans le cas inverse, la teinte ocre domine.
Le mélange des argiles permet d’obtenir des coloris différents (brun, blanc, noir…). La cuisson est également une étape décisive, qui donne au carreau sa résistance et son aspect de surface plus ou moins structuré.
Le temps de cuisson au four varie de 12 à 48 h selon les argiles, la température augmentant progressivement jusqu’à atteindre 900 °C, voire plus de 1 000 °C avant refroidissement.
Terre cuites : des formats de carreaux à la demande
Le carreau de terre cuite existe en différents formats, selon les époques et les identités régionales.
Carré ou rectangulaire (20 x 20/30/40 ou 30 x 30 cm), il est aussi proposé sur mesure.
Son épaisseur varie généralement de 15 à 25 mm selon sa taille, ce qui lui assure résistance et planéité, mais en fait un produit moins bien adapté à la rénovation qu’au neuf. En effet, sa mise en oeuvre exige la dépose totale du sol d’origine.
Il existe toutefois des carreaux moins épais (9 mm) qui se posent sur un ancien carrelage, après ragréage ou sur une chape maigre.
Une pose à la portée de tous
Posés traditionnellement bord à bord (leurs chants étaient autrefois biseautés) sur un lit de sable et de chaux, les carreaux sont aujourd’hui jointoyés pour en faciliter l’entretien.
Leur mise en oeuvre nécessite un certain savoir-faire mais reste à la portée de tous. Ils sont en général posés en respectant un joint de 5 mm de large minimum.
Enfin, il faut savoir que leurs caractéristiques (porosité, forte capacité d’accumulation et de conduction de la chaleur…) les rendent compatibles avec un chauffage par le sol.
Un traitement hydrofuge et antitache en profondeur
La terre cuite étant poreuse et donc sensible à l’eau et aux salissures, un traitement hydrofuge et antitache est indispensable pour protéger les carreaux neufs.
Afin de conserver leur éclat dans le temps, l’application de l’hydrofuge (ou d’une cire pour terre cuite) est à renouveler une fois par an. Ces produits sont disponibles directement auprès des fabricants. Mais on peut en trouver aussi (bien que plus difficilement) en grandes surfaces de bricolage et dans les négoces.
Quel traitement des carreaux ?
Les terres cuites étant vendues à l’état brut, la majorité des fabricants propose des traitements hydrofuges accompagnés de produits de finition (cire incolore, lait de brillance…).
L’hydrofuge s’applique en une couche sur un sol parfaitement sec, suivie de deux à trois couches pour la finition. Effectuée dès la pose du revêtement, cette opération est à prendre en compte dans la durée du chantier : elle se déroule sur trois jours minimum.
Attention, en plus du prix des carreaux, il faut compter celui de ce traitement. Soit, en moyenne, de 15 € à plus de 18 € le litre d’imperméabilisant et environ 18 € à plus de 20 € le litre de cire.
Intemporelle, la terre cuite se marie avec tous les styles d’intérieurs, rustiques ou contemporains.
Très résistante, elle peut être posée dans les pièces à fort passage, et se nettoie facilement au savon noir liquide ou avec tout autre détergent doux pour sol.
Accessoires de finition
Proposées par les fabricants, les plinthes, nez de marche et autres frises coordonnés au revêtement de sol, permettent des finitions soignées. Mais ces accessoires font grimper la facture ! Compter 10 à 30 €/m selon le modèle.
Quel outillage ?
Pour recouper les carreaux de terre cuite*, équipez-vous d’un coupecarreau électrique (en location). Une meuleuse à disque diamant est nécessaire en cas de bords à rectifi er. Il vous faut également un malaxeur pour gâcher le mortier, une règle de maçon, une taloche crantée, une raclette, un maillet en caoutchouc et une éponge.
Le prix du fait main
Les différences de prix observées chez les fabricants sont souvent liées aux techniques de fabrication utilisées et donc au rendement. Certains proposent essentiellement des produits artisanaux, faits main du façonnage au séchage. D’autres font appel à des moyens de production en partie automatisés (mouleuse, etc.).
Huit carreaux de sol en terre cuite
Tableau comparatif de 8 carreaux en terre cuite pour sol
Attention, article paru en 2014, certaines données peuvent être devenues obsolètes !
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