FRFAM.COM >> Famille >> Compétences >> Plancher

Carreler un plan de travail

Rutilante en son temps, cette surface s’est ternie par endroits et a mal vieilli esthétiquement. Pour la mettre au goût du jour, ses carreaux ocre brun sont remplacés par un carrelage blanc mat, éclaircissant du même coup toute la cuisine.

Carreler un plan de travail

Le support est un panneau d’aggloméré hydrofuge (CTB-H) constitué de deux épaisseurs contrecollées. Il est bordé d’une moulure fixée à la néoprène, que l’on a préféré conserver. Si la pose d’un nouveau carrelage présente peu de difficulté, la dépose de l’ancien s’avère parfois laborieuse en raison de la forte adhérence des mortiers-colles. Conjointement au rajeunissement du plan de travail, une nouvelle table de cuisson mixte est installée ce qui entraîne de petites modifications du support.

Dépose et préparation

L’ancien carrelage s’élimine sans trop de peine à l’aide d’un perforateur-burineur ou à défaut, au marteau et au burin plat. En principe destiné à la coupe des briques, ce dernier permet, lorsqu’il est bien affûté, de faire sauter les carreaux d’une seule pièce. Dans la mesure du possible, mieux vaut éviter de les éclater ou de les décoller en arrachant des particules de bois. La préparation du support s’en trouvera simplifiée. Un soin particulier doit être apporté à la dépose des carreaux encastrés sous ceux collés au mur… un coup de burin trop appuyé sur le plan de travail risquant de faire sauter l’émail de ces derniers.

● Le carrelage enlevé, il reste à supprimer les dernières traces de mortier-colle du support. Très résistants, ces résidus sont d’abord attaqués au grattoir, avant d’être grossièrement aplanis avec un vieux rabot à main. Pour améliorer l’adhérence, le support est ensuite poncé avec un abrasif à gros grain (60 ou 80) monté sur une ponceuse vibrante.

● À l’arrière du plan de cuisson, l’humidité a fait gonfler l’aggloméré. Éliminée à la scie sauteuse, la partie endommagée est remplacée par un tasseau de sapin. Autour de l’évier, quelques traces d’infiltrations sont asséchées au décapeur thermique.

Le choix des matériaux

De nombreuses variétés de carrelage sont disponibles, le plus répandu étant le grés émaillé. Les prix s’échelonnent de 50 à 400 F le m2, selon les qualité et dimensions. Plus ils sont grands, plus le prix de revient au mètre carré est élevé. Évitez les produits vendus à très bas prix : ils offrent souvent une résistance moindre et sont d’une rigueur dimensionnelle pour le moins hasardeuse…

● Notre choix s’est porté sur des carreaux blancs mat premier choix de 9,5 x 9,5 cm (Villeroy & Boch : environ 120 F/m2). L’adhésif utilisé pour la pose est un mortier-colle en pâte prête à l’emploi (Céramifix de Desvres).

La pose

Notre carrelage se présente sous forme de plaques regroupant quinze carreaux collés sur une trame synthétique, avec un écartement constant. Inutile de l’ôter, elle se noie dans le mortier de pose.

● En débutant par un angle du support, étalez grassement le mortier-colle puis égalisez son épaisseur avec une spatule à crans. Posez la première plaque contre le guide formée par la moulure et réalignez au besoin les carreaux. À l’aide d’un maillet, tapotez-les pour qu’ils adhèrent bien au mortier et vérifiez leur planéité au niveau à bulle. Progressez en juxtaposant une nouvelle plaque.

● Des coupes sont parfois nécessaires aux abords du mur et de l’encastrement de la plaque de cuisson. Une petite meuleuse d’angle équipée d’un disque diamanté assure une coupe pratiquement sans éclats. Bridez la plaque entre deux tasseaux (rectilignes) maintenus par des serre-joints et coupez-la en suivant ce guide improvisé.

● Laisser sécher vingt-quatre heures avant de procéder au jointoiement. Délayez un ciment-joint blanc ou coloré (ici gris clair), jusqu’à obtenir une “barbotine” fluide. À l’aide d’une spatule, introduisez la barbotine dans les interstices par passes successives, puis égalisez les joints avec une raclette en caoutchouc. Lorsque le ciment commence à prendre, nettoyez les surplus avec une éponge humide en la rinçant souvent.

● Pour terminer, enfilez un gant de caoutchouc, puis trempez-le dans l’eau savonneuse et lissez les joints au doigt. Après séchage, éliminez au chiffon sec le voile blanchâtre qui peut se former de temps en temps. Si nécessaire, imperméabilisez les joints avec un produit spécifique puis appliquez un cordon de mastic d’étanchéité (aux silicones) sur les contours du plan de travail.

Précautions utiles

Assurez-vous que l’épaisseur des nouveaux carreaux corresponde bien à celle des anciens… la hauteur de l’évier, la position de la moulure décorative et les retombées du carrelage mural ne pouvant être modifiées. Sur un support poreux comme l’aggloméré, utilisez un primaire d’accrochage qui augmente l’adhérence entre le support et la colle.

Enlever l'ancien carrelage

Carreler un plan de travail

La dépose de l’ancien carrelage s’effectue à l’aide d’un burin plat en attaquant de biais la base des carreaux. Les résidus de mortier-colle sont ensuite éliminés au grattoir, puis le support est poncé.

Enlever le bois abimé

Carreler un plan de travail

Derrière la table de cuisson, une infiltration d’eau a fait gonfler l’aggloméré, jusqu’à doubler son épaisseur. Pour assainir la surface, la partie abîmée est tout d’abord découpée à la scie sauteuse.

Ajuster et fixer le tasseau sur la traverse

Carreler un plan de travail

Un tasseau de sapin, de l’épaisseur du plateau, est ensuite ajusté dans le logement ainsi préparé. Il est fixé par collage et vissage sur la traverse arrière du meuble supportant le plan de travail.

Eliminer l'humidité

Carreler un plan de travail

En raison de la détérioration des joints d’étanchéité, des traces d’humidité sont visibles autour de l’évier. Il faut les assécher au décapeur thermique pour empêcher le bois de gonfler et de pourrir.

Etaler le mortier-colle

Carreler un plan de travail

Étalez grassement le mortier-colle sur une première partie du support. Chargez toujours un peu plus les bords du plateau.  Uniformisez l’épaisseur du dépôt avec une spatule crantée.

Poser le carrelage

Carreler un plan de travail

Déposez aussitôt la plaque de carrelage sur la colle fraîche en contrôlant la largeur des joints. Tapotez les carreaux avec un maillet de caoutchouc pour mieux les incruster dans la couche de colle.

Garnir de mortier

Carreler un plan de travail

Garnissez de mortier l’espace compris entre le mur et les carreaux déjà en place. Comme on ne peut insérer une plaque entière, mesurez l’écartement en tenant compte de la largeur des joints.

Découper le carrelage

Carreler un plan de travail

Pour découper les carreaux, pincez la plaque entre deux tasseaux de bois maintenus par des serre-joints. En suivant ce guide, un coup de disque diamanté suffit à tronçonner toute la rangée.

Remplir les joints

Carreler un plan de travail

Après séchage du mortier, garnissez les joints en les remplissant de ciment-joint coloré. Tassez bien cette “barbotine” à la spatule de manière à combler totalement les interstices.

Finition des joints

Carreler un plan de travail

Le remplissage des joints s’achève à l’aide d’une raclette à lame caoutchouc. Balayez le plan par mouvements circulaires, puis en diagonale, en insistant sur les joints pour retirer l’excès de barbotine.

Enlever le surplus de barbotine

Carreler un plan de travail

Quand le ciment blanchit, nettoyez la surface à l’éponge humide. Rincez-la souvent et évitez de creuser les joints encore frais. Après séchage complet, éliminez au chiffon les traces blanchâtres.

Installer un joint autour des éléments

Carreler un plan de travail

Pour obtenir une étanchéité parfaite, déposez un cordon de mastic aux silicones autour de l’évier et de la table de cuisson. Lissez-le immédiatement avec un doigt trempé dans de l’eau savonneuse.


[]