On choisit généralement de carreler ou de daller un sol afin d’en assurer l’étanchéité pour très longtemps et de permettre un entretien facile et fréquent.
Prévoir une assise robuste
Le carrelage a une masse élevée au mètre carré, corollaire de son excellente résistance au poinçonnement. On admet généralement les ordres de grandeurs suivants :
– 12 à 15 kg/m pour le grès pressé ;
– 14 à 20 kg/m pour le grès étiré.
Il convient d’ajouter à ces valeurs 2 à 4 kg/m2 pour le mortier-colle.
Avant de décider de carreler un plancher, assurez-vous de sa résistance, au besoin en demandant à un architecte de l’estimer.
De ce fait, ces revêtements sont principalement destinés aux lieux de passage extérieurs ou donnant directement sur l’extérieur, ainsi qu’aux pièces où règne fréquemment une humidité importante.
Les différents matériaux
Robustesse et étanchéité sont les deux qualités exigées pour le carrelage d’un sol intérieur ; la résistance au gel s’y ajoute pour les dallages extérieurs. Ces exigences éliminent certains carrelages couramment employés pour les murs, comme la faïence. En revanche, il existe des matériaux spécifiques pour les sols situés à l’extérieur.
Carreaux céramiques
Certains matériaux sont utilisés à la fois pour le carrelage des murs et des sols, ce qui permet de réaliser des décors homogènes.
En général, on utilise au sol des carreaux de plus grandes dimensions que sur les murs.
Le grès émaillé (monocuisson) doit être réservé aux usages intérieurs, sauf certains produits garantis non gélifs. C’est le matériau le plus utilisé, car offrant à la fois les produits les plus économiques et les plus vastes possibilités pour créer des effets décoratifs illimités par calepinage :
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des formats classiques en carreaux carrés dans une gamme dimensionnelle très large ;
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des formats spécifiques, en carrés à coins coupés, hexagonaux, en barreaux et plaques rectangulaires, en cabochons et en triangles ;
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une diversité couvrant tous les styles, (ancien, rustique et contemporain) ;
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un grand choix de coloris et de décors, y compris des carreaux à décor en relief (qui ne doivent toutefois pas être posés dans un emplacement à fort passage).
Le grès cérame, est un matériau compact et homogène, non émaillé mais teinté dans la masse et présentant un aspect poli. De ce fait, ces carreaux sont toujours monocolores, et la seule possibilité de décor consiste donc à les agencer en calepinage. En revanche, les qualités de ce matériau le désignent pour les sols les plus sollicités :
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les zones de fort passage et les entrées, car plus dur que l’acier ordinaire, il résiste bien aux chocs et à l’abrasion par les gravillons et grains de sable collés sous les semelles ;
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naturellement insensible au gel, ce carrelage se contente d’un entretien sommaire (à la serpillière humide) ;
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les variantes recommandées pour le carrelage extérieur doivent présenter une porosité de 6 % au maximum.
La terre cuite, dont l’aspect rustique découle de sa fabrication avec uniquement de l’argile naturelle, n’est jamais colorée ni émaillée. Sa teinte résulte de l’application d’une cire spéciale, indispensable d’ailleurs pour compenser sa porosité élevée. Les carreaux de terre cuite sont donc à proscrire pour une application à l’extérieur.
Carreaux en ciment
Fabriqués selon des techniques fort anciennes, les carreaux en ciment ne sont proposés que dans une gamme limitée de dimensions et de formes. En dehors des dalles spéciales pour le pavage des allées (qu’un bon bricoleur peut d’ailleurs réaliser lui-même), il existe deux qualités de produits de carrelage, qui se différencient à l’œil nu par leur finition.
Le ciment naturel, coloré dans la masse, donne des carreaux poreux dont la pose s’effectue uniquement à bain soufflant, avec un produit de jointoiement spécifique. Ils doivent ensuite être imperméabilisés selon une technique particulière nécessitant de bonnes connaissances techniques.
Le ciment émaillé utilise une méthode de fabrication plus moderne, qui élimine les problèmes résultant de la porosité du ciment naturel, mais en conserve l’aspect rustique. La pose des carreaux en ciment émaillé s’apparente à celle des autres matériaux, avec toutefois une préférence pour la technique du bain soufflant.
Briques de pavage
La coloration fluctuante des briques résulte des aléas de l’effet des flammes sur leur surface pendant la cuisson (à 1 200°C) ; mais leur teinte obtenue dans la masse défie tous les outrages du temps. Les produits réalisés avec cette technique traditionnelle se différencient essentiellement par leur forme, chacune d’entre elles étant proposée dans diverses nuances allant du jaune paille au bistre violacé, en passant par toute la palette des rouges orangés aux vermillons.
La brique pleine classique, produite dans une seule dimension standard (5,4 x 10,5 x 22 cm), permet de réaliser des dallages à raison de 45 briques au m. Elles se posent soit sur un lit de sable avec un encadrement rigide, soit sur une forme en béton avec des joints maçonnés.
Le mulot, dont la largeur est la moitié de celle d’une brique ordinaire, couvre à raison de 88 éléments au m. Il permet de réaliser des combinaisons décoratives en calepinage avec des briques. Les mulots avec un bord arrondi servent aux bordures de dallages ou aux nez de marches.
Les blocs autobloquants ont une forme qui assure leur blocage latéral par encastrement, ce qui permet de les poser très simplement sur un lit de sable, sans jointoiement, et de les déposer aisément si nécessaire.
Pierre et marbre
Ces matériaux extraits de carrières et plus ou moins taillés selon leur nature, servent essentiellement pour des dallages de plein air. À défaut d’être assuré de la qualité du matériau, et spécialement de sa tenue au gel, mieux vaut opter pour de la “pierre de pays” provenant d’une carrière proche.
Les calcaires, qui forment la principale famille des dallages couramment employés sur les allées et les terrasses non couvertes, sont connus sous diverses appellations liées simplement à la région d’extraction : Comblanchien, Solnhoffen, Travertin, etc.
Les schistes comprennent plusieurs variétés
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l’ardoise d’Angers, la plus connue, que sa susceptibilité aux rayures doit faire éliminer pour le dallage d’une allée ;
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la quartzite, qui existe en nuances jaunes ou vertes, permettant ainsi des panachages.
Le grès s’emploie en pavés, généralement de petits formats, dont la pose reste du domaine d’un professionnel.
Le granit s’emploie aussi en pavés, mais également en dalles, et certaines qualités présentent un aspect de marbre après polissage (à effectuer avec une polisseuse).
Le marbre s’utilise à l’extérieur en dalles plus épaisses que pour un parement de murs ou sous forme de dalles taillées en parallélépipèdes mais aussi en dalles aux contours variables (opus incertum).
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