La qualité de l’eau du robinet est devenue une préoccupation importante. On peut distinguer la qualité “technique” de l’eau, qui a des répercussions sur l’état d’un certain nombre d’appareils domestiques (chauffe-eau, chaudière, robinetterie, cafetière, fer à repasser, etc.), et sa qualité sanitaire, aujourd’hui préoccupante dans certaines régions.
La qualité “technique” de l'eau du robinet
Le
calcaire est souvent une menace pour l’installation sanitaire de la maison : il colmate les canalisations, abîme les robinets, entartre les appareils, notamment ceux où l’eau est chauffée.
Rien ne démontre cependant, à ce jour, que le tartre soit dangereux pour la santé, alors qu'il est prouvé qu'une
eau trop douce peut induire des pathologies. Une eau trop douce est également corrosive : elle peut générer des micro-fuites au niveau des soudures à l'origine de proliférations bactériennes dans les canalisations. Elle est aussi abrasive, et peut aggraver la teneur en métaux lourds dans l'eau, notamment en plomb si les canalisations sont anciennes et encore dans ce matériau.
Le TH (titre hydrotimétrique) indique la
dureté de l'eau, en clair la quantité de calcaire dissoute dans l'eau :
1° TH = 10 mg de calcaire/litre d'eau. Il y a peu d’endroits, en France, où le degré de TH est inférieur à 5 (dans les zones granitiques) ; on observe plus souvent des valeurs de l’ordre de 25 à 30° TH, voire de 45° dans le nord de la France, dans les Alpes-Maritimes ou dans le Languedoc : les installations sont alors menacées.
On estime cependant qu'une valeur de 7 à 15° TH signale une eau sanitairement optimale pour la consommation (l’absence totale de calcaire peut même avoir des conséquences négatives).
Le dépôt de tartre résulte de la combinaison du calcium ou du magnésium avec l'hydrocarbonate qui se trouve naturellement dans l'eau.
On peut combattre le calcaire de deux façons :
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en éliminant purement et simplement le calcium et le magnésium au moyen d'adoucisseurs à résine ionique et sel ;
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en contenant le tartre dans le flux d’eau par différents moyens (inhibiteur électronique de tartre, filtres à cristaux anti-phosphates, adoucisseur au C02, systèmes qui évitent la fixation du calcaire sur les surfaces métalliques, dans les canalisations, les robinets et sur les appareils chauffants. Certains appareils "miracles" relèvent de la fantaisie et non de techniques avérées.
La qualité sanitaire de l'eau du robinet
La confiance dans l’eau du robinet est aujourd’hui parfois contestée. Quelle que soit la qualité du traitement des eaux, il ne manque pas d’exemples de débordements de centrales d'épuration, avec pour conséquence des interdictions répétées de boire l'eau du robinet lors d'inondations importantes ou de gros orages. Les compagnies des eaux n'ont souvent d'autre solution que d'augmenter la dose de désinfectants à base de chlore donnant ainsi un goût désagréable à l’eau, même quand on limite son utilisation à la cuisson des aliments.
Les agents pathogènes (donc dangereux pour la santé) sont malheureusement nombreux.
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Les micropolluants, visibles à l'œil nu, puisqu'ils colorent l'eau jusqu'à la rendre “chocolat” (boues, rouille, algues, hydrocarbures) révèlent des installations (ou des réseaux publics) sanitaires vétustes. Ils peuvent pratiquement tous être éliminés par un filtrage efficace.
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Les bactéries résultent de contaminations accidentelles du système d’alimentation en eau potable (quand une station d’épuration saturée déborde, quand se produit une contamination d’origine animale, etc.) ; les services des eaux sont alors conduits à augmenter le taux de produits désinfectants à base de chlore.
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Les pesticides, les herbicides et les nitrates (substances classées “indésirables” dangereuses à partir de 50 mg/l ; le taux maximum conseillé par l'OMS étant de 15 mg/l pour les femmes enceintes) sont liés à l’agriculture hyper-intensive.
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Le plomb est longtemps passé inaperçu dans l'eau du robinet ; c'est pourtant devenu une grave menace en raison du vieillissement des installations sanitaires domestiques dont les canalisations étaient traditionnellement en plomb (aujourd'hui interdit à l'installation). Là aussi une filtration adaptée s'impose, mais plus encore le remplacement des vieilles canalisations en plomb par des neuves, en cuivre, en acier, en PER, en multicouche ou encore en PVC-pression.
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