Bien que l'eau du robinet soit déclarée potable donc buvable, nombre de Français lui préfèrent l'eau en bouteille ou se laissent tenter par des appareils destinés à en abaisser le degré de concentration en calcaire.
Un récent rapport du Sénat rappelle qu’en 1950, la moitié des Français n'avaient pas « l'eau courante ». Aujourd’hui, la quasi totalité de la population est desservie par une eau potable, traitée, distribuée et consommée mais rarement bue puisque la boisson ne représente que 1 % de l'eau potable distribuée.
Si donc les Français apprécient l'eau du robinet, c’est surtout pour les autres usages que la boisson puisqu’ils boivent de plus en plus d'eau en bouteille !
Le calcaire est-il dangereux ?
En dépit de cette confiance déclarée, un très grand nombre de consommateurs n’en éprouvent pas moins le besoin de corriger la qualité de l’eau par différents moyens de traitement, visant en particulier à en abaisser la teneur en calcaire, souvent sans réelle justification. Certaines entreprises peu scrupuleuses de démarchage à domicile sont passées maître dans l’art de démontrer la prétendue nocivité de l’eau du robinet pour la santé comme pour les matériels.
La plus grande prudence s’impose devant ce genre de démonstration suivie généralement d’une offre promotionnelle personnalisée hors de prix qui s’apparente souvent à une escroquerie pure et simple.
Qu’est-ce qu’une eau dure ?
Une eau dure, ou pour simplifier une eau « calcaire » est sans effet sur la santé (alors qu’une eau trop douce peut être nocive), mais elle entraîne l’entartrage des appareils ou l'eau est chauffée au delà de 65° C. Elle laisse aussi des traces sur les surfaces lavées, elle assèche la peau et les cheveux et accroît la consommation de savon et de détergents, qui lavent moins bien.
Elle est exprimée en degré français (°F), sachant que 1 °F correspond à 4 mg de calcium par litre d’eau. Plus le degré est élevée, plus l'eau est dite « dure ».
On considère généralement qu’une eau gagne à être adoucie à partir de 25 °F, si l’on veut éviter l'entartrage des appareils (renseignez-vous auprès de la mairie sur la dureté de l’eau distribuée). Cet inconvénient peut être réduit en abaissant la température de chauffage de l’eau à 50 °C, température qui doit d’ailleurs être, légalement, celle de l’eau qui sort du robinet dans les salles d’eau.
Le traitement par adoucisseur
C’est le moyen le plus radical pour réduire la dureté de l’eau, par modification de ses caractéristiques chimiques. Le système élimine le calcium et le magnésium et évite ainsi la formation de calcaire et le dépôt de tartre. Il fonctionne en échangeant les ions de calcium et de magnésium contre des ions de sodium (sel) lesquels, contrairement aux premiers, ne sont pas entartrants. Ils augmentent cependant la teneur de l’eau en sodium, ce qui peut avoir des conséquences sur la santé de certains sujets.
Dans l’adoucisseur, on fait circuler l'eau à travers un réservoir qui contient des grains d'une résine spéciale (dite « catiodique »), laquelle est chargée en ions sodium. Les ions calcium et magnésium viennent se fixer sur la résine, qui libère alors du sodium. Le processus est interrompu quand la résine est saturée : il faut alors remplacer la résine et le cycle peut reprendre.
Dans les appareils modernes, le processus est géré automatiquement, de façon volumétrique ou chronométrique. Il est à noter que le processus entraîne une surconsommation d’eau.
En théorie, celle-ci ne devrait pas être destinée à la consommation, mais seulement à l’alimentation des matériels sensibles ou des salles d’eau. Il est encore plus inutile d’adoucir l’eau destinée à l’arrosage du jardin ou au lavage de la voiture.
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