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Brasure par capillarité, à flamme nue

La brasure consiste à assembler par recouvrement deux pièces (de même métal ou de métaux différents) à l’aide d’une baguette de métal d’apport. La température de fusion de celle-ci reste inférieure à celle des métaux à assembler. Il n’y a donc pas à proprement parler de fusion des métaux : seule la baguette fond et s’infiltre entre les deux pièces, dans le joint, par capillarité. La brasure présente plusieurs avantages : simplicité d’exécution, bonne résistance mécanique, étanchéité garantie. Par contre, elle exige une préparation soigneuse des pièces. Attention, si les tubes de cuivre ainsi assemblés sont destinés à des canalisations de gaz, le Gaz de France impose des normes : la baguette de métal d’apport doit avoir une teneur minimum de 40 % d’argent. Plusieurs appareils permettent de braser des tubes de cuivre. Mais le métal doit toujours subir des préparations avant le travail, afin de mieux recevoir la brasure.

Brasure par capillarité, à flamme nue

Matériel nécessaire

  • Coupe-tube
  • Chalumeau Turbogaz
  • Lampe à souder à gaz
  • Chalumeau Cercoflam
  • Tampon émeri
  • Pâte décapante
  • Baguette d’étain
  • Flux décapant
  • Baguette à l’argent
  • Tubes
  • Coudes

Découpe

Brasure par capillarité, à flamme nue 1. La coupe des tubes de cuivre se fait au moyen d’un outil spécifique, le coupe-tube. Glissez le tube entre les rouleaux et la molette, en plaçant le repère de coupe face à celle-ci. Vissez pour coincer le tube, puis tournez. Le cuivre est entamé par la molette en acier, ce qui donne du jeu au tube. Serrez à nouveau, puis tournez. Répétez successivement ces deux opérations jusqu’à la coupe totale. Brasure par capillarité, à flamme nue 2. Le tube laisse apparaître à son extrémité des irrégularités dues à l’écrasement provoqué parla coupe. Pour les éliminer, placez l’extrémité du tube dans le manche du coupe-tube. Brasure par capillarité, à flamme nue 3. Tournez plusieurs fois pour ébarber correctement le tube, en éliminer toute aspérité.

Préparation

Brasure par capillarité, à flamme nue 4. À l’aide d’un tampon abrasif, frottez le bout du tube sur tout son pourtour, afin de le nettoyer et de préparer le métal à recevoir la brasure. En effet, pour effectuer un travail correct, il faut que le métal soit dégraissé et décapé afin de favoriser l’accrochage. Cette opération peut aussi se faire à l’aide de laine d’acier ou d’une lime douce. Brasure par capillarité, à flamme nue 5. Il faut maintenant enduire le métal de pâte décapante afin de le protéger de l’oxydation provoquée par la chaleur. Déposez la pâte autour du tube, à son extrémité, et sur quelques centimètres de longueur, du bout des doigts. Brasure par capillarité, à flamme nue 6. Après avoir nettoyé au tampon abrasif, puis enduit de pâte décapante le coude à assembler, introduisez-le dans le tube droit.

Brasure classique

Brasure par capillarité, à flamme nue 7. Immobilisez l’assemblage tube droit-coude, ici entre les deux parties d’un établi, ou dans les mâchoires d’un étau. Ne serrez pas trop fort pour ne pas écraser le tube. Chauffez le métal des deux tubes à leur jonction. Quand le cuivre prend une couleur rouge sombre, présentez la baguette d’étain au contact de l’assemblage, à l’opposé de la flamme, puis écartez le chalumeau. La chaleur du métal chauffé suffit à faire fondre la baguette : L’étain se répand alors dans le joint, filant autour comme de l’eau qui coule. Brasure par capillarité, à flamme nue 8. Si la baguette ne fond pas, c’est que le métal n’a pas atteint une température suffisante. Chauffez à nouveau les pièces. Il est parfois difficile, dans de mauvaises conditions, en plein air ou pour un bricoleur inexpérimenté, de déterminer le moment où le cuivre est suffisamment chaud. Plutôt que d’essayer de reconnaître la couleur rouge sombre caractéristique qu’il prend à ce moment, il vaut mieux se fier aux réactions du flux décapant. Au début de la chauffe, celui-ci blanchit puis devient incolore. Quand il commence à fondre, cela indique que les pièces ont atteint la bonne température pour le brasage. Brasure par capillarité, à flamme nue 9. Voici l’aspect d’une brasure terminée : le métal d’apport s’est répandu uniformément autour du tube. Si tel n’est pas le cas, cela signale un défaut d’exécution : Peut-être les tubes n’ont-ils pas atteint une température suffisante (voir plus haut) ; peut-être le métal n’a-t-il pas bénéficié d’une préparation suffisante ? Dans ce cas, il faut reprendre toutes les opérations préliminaires : nettoyage à l’abrasif, passage de pâte décapante. Brasure par capillarité, à flamme nue 10. Il est possible de réaliser la même opération de brasage avec un autre appareil : la lampe à souder à gaz. Celle-ci, qui a pour ancêtre la lampe à souder à essence, fut créée en 1955, après l’invention de la cartouche de gaz butane. Ces lampes reçoivent des becs interchangeables et peuvent donner une température de 600 à 1 850°, selon les modèles et le brûleur utilisé (pointe normale, fine ou superfine). Elles permettent, outre le brasage, des travaux de décapage des peintures ou de thermocollage.

Brasure à l'argent

Brasure par capillarité, à flamme nue 11. Il est possible d’effectuer des brasures à l’argent sur des tubes de cuivre. L’assemblage ainsi réalisé, beaucoup plus solide, présente en outre une sécurité plus grande. Après avoir poncé le métal avec de la toile émeri, badigeonnez le bout du tube avec du flux décapant à l’aide d’un pinceau, sur plusieurs centimètres de longueur. Introduisez ensuite le coude dans le tube droit. Brasure par capillarité, à flamme nue 12. Après avoir immobilisé l’ensemble de l’assemblage (afin de garder les mains libres pour les travaux de brasage), chauffez le joint avec le Cercoflam. Ce chalumeau à gaz, particulièrement adapté aux travaux sur tubes et profilés à cause de sa forme semi-circulaire, entoure la canalisation à braser. Il présente l’avantage d’éviter les déperditions de chaleur, en la concentrant sur le pourtour du joint. Brasure par capillarité, à flamme nue 13. Quand le cuivre chauffé prend une couleur rouge sombre, présentez la baguette de métal d’apport en reculant légèrement la flamme du chalumeau Turbogaz. Le métal d’apport fond, grâce à la chaleur des pièces à assembler ; il se répand dans le joint, tout autour du tube. Brasure par capillarité, à flamme nue 14. Laissez refroidir le métal. La brasure, une fois terminée, présente cet aspect. Rincez à l’eau claire pour éliminer toute trace de flux.

Raccord sur un mur

Brasure par capillarité, à flamme nue 15. Il est parfois nécessaire d’effectuer des raccords sur des tubes déjà en place près d’un mur. Pour protéger le revêtement, qu’il s’agisse de peinture ou de carrelage, placez entre les tubes à assembler et la paroi une plaque pare-flamme. Constituée de fibres de kaolin, elle isole le revêtement de la chaleur dégagée par la brasure. Disposez cette plaque pare-flamme la face aluminium contre le mur, la face blanche tournée vers les tubes : celle-ci joue un rôle de réflecteur, renvoyant la chaleur de la brasure. Du bout du doigt, enduisez de pâte décapante l’extrémité des tubes à raccorder, sur plusieurs centimètres de longueur. Brasure par capillarité, à flamme nue 16. Mettez ensuite en place le raccord coudé en l’enfilant dans les deux tubes placés à angle droit. Enfoncez bien le coude dans chacun d’eux pour immobiliser correctement l’assemblage. Brasure par capillarité, à flamme nue 17. Le brasage ici est réalisé à l’aide d’un chalumeau Turbogaz. Ce chalumeau à gaz, de conception particulière, donne une flamme à température homogène atteignant 1 700°. Le chalumeau à gaz se branche directement sur la bouteille de propane ou de butane, sans nécessiter l’intermédiaire d’un détendeur. Chauffez le joint entre le tube et le coude. Dès que le cuivre devient rouge sombre, approchez la baguette d’étain tout en écartant la flamme. Le métal d’apport fond au contact des pièces chauffées, et se répand dans le joint par capillarité. Laissez refroidir ; éliminez les résidus de flux par brossage ou lavage.
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