Né d’une explosion accidentelle, le PER est aujourd’hui largement utilisé.
En mars 1933, à Londres, une violente explosion détruit un laboratoire de l’Imperial Chemical Industries, aujourd’hui l’une des plus grandes entreprises chimiques au monde. La présence de 8 grammes d’un dépôt blanc intrigue les chercheurs. En effet, ses caractéristiques particulières ont révélé à la fois résistance, souplesse, imperméabilité et isolation. Il s’agit là du futur polyéthylène. Deux années ont été nécessaires pour retrouver la formule exacte de la réaction de l’éthylène et du benzaldéhyde, à l’origine de l’explosion. Sir Robert Wattson, ingénieur écossais et inventeur du radar, joue alors un rôle crucial dans ces recherches. En 1939, le polyéthylène sert d’isolant aux câblages électriques des sous-marins de la Navy américaine. Les Allemands en étudient des fragments, trouvés sur des bombes larguées sur Berlin en 1944. Après la guerre, c’est en Allemagne que les firmes BASF et Hoechst mettent au point le polyéthylène réticulé, encore plus résistant et plus durable. Les échanges scientifiques entre l’Allemagne (BASF) et les États-Unis (Phillips Petroleum) ouvrent alors la voie, vers 1964, à une fabrication destinée à la grande consommation. Au début des années 1980, la résistance exceptionnelle à la corrosion de ce matériau permet son utilisation en plomberie. Les entreprises chimiques de nombreux pays (France, Danemark, Israël…) participent aux améliorations. Aujourd’hui, trois méthodes (dont la plus importante est celle mise au point en 1971 par le Professeur Thomas Engel dans le cadre d’un partenariat États-Unis/Suède) permettent la production industrielle de tubes PER (polyéthylène réticulé haute densité) ou PEX pour son appellation internationale.