Offrant une bonne résistance mécanique, la soudobrasure est recommandée pour l’assemblage de pièces de forte épaisseur (+ de 4 mm).
Matériel nécessaire
- Étau
- Mètre pliant
- Scie
- Lime queue-de-rat
- Lime demi-ronde
- Chalumeau
- Produit dégraissant
- Baguette de laiton
Ouverture Gueule-de-loup
Les tubes en acier galvanisé servent surtout aux conduites d’eau sous pression, dans les installations de chauffage central par exemple.
L’acier galvanisé, tout comme la fonte ou les aciers doux, doit être assemblé par soudobrasure. Cette technique tient de la soudure autogène (soudure de deux pièces de métal jointurées par fusion, avec l’apport éventuel d’un métal de même nature) et de la brasure (assemblage de pièces, qui se recouvrent ou s’emboîtent, par infiltration - capillarité - d’un métal d’apport). La soudobrasure requiert une température d’au moins 2 500°C et demande l’apport de laiton (en baguette).
- Couper le tube à la longueur voulue à l’aide d’une scie à métaux, en attaquant le métal sur le repère tracé.
- Pour travailler dans de meilleures conditions, immobiliser le tube horizontalement entre les mâchoires d’un étau. Utiliser au besoin des mordaches spéciales.
- Le maintien de la pièce est très important : des vibrations rendraient la coupe imprécise, voire impossible.
- Pour éviter au tube de vibrer, scier le plus près possible de l’étau. Tenir fermement la scie avec les deux mains : l’une placée sur la poignée, la seconde à l’extrémité de la monture.
- L’extrémité découpée doit ensuite être préparée à l’assemblage avec l’autre tube.
- Pour joindre deux tubes perpendiculairement (avec ou sans communication entre eux), il faut courber légèrement l’extrémité du tube vertical, en contact avec le tube horizontal. En raison de sa forme, cette ouverture incurvée porte le nom de “gueule-de-loup”.
- Commencer par nettoyer les bords découpés, en les affinant et en les ébarbant avec une lime queue-de-rat.
- Dégraisser ensuite toutes les parties à limer.
- Fixer le tube dans l’étau et tenir la lime demi-ronde horizontalement, des deux mains : une main sur la poignée l’autre à l’extrémité, pour diriger et maintenir la lime.
- Adopter un mouvement assez fort : un coup de lime à la seconde, environ ; sinon, la lime chauffe et ses dents se détrempent.
- Les tubes communiquant entre eux, il faut maintenant ouvrir le tube horizontal, à l’endroit où se fera la communication.
- Après avoir immobilisé le tube entre les mâchoires de l’étau, pratiquer l’ouverture à l’aide de la lime demi-ronde.
- Donner une pression régulière à chaque coup de lime. Il faut toujours limer en poussant et relâcher la pression au retour de l’outil.
- Le profil de l’ouverture doit correspondre à celui de la gueule-de-loup, afin que le contact se fasse correctement.
Soudobrasure
- Effectuer ensuite deux pointages diamétralement opposés.
- Le pointage est une fixation localisée, qui tient provisoirement l’assemblage, assurant le maintien des pièces entre elles lors des opérations de soudobrasure.
- Chauffer les tubes, et déposer une goutte de métal d’apport.
- Ce dernier se présente sous la forme de baguette de laiton enrobée, contenant un décapant.
- Le pointage terminé, passer à la soudobrasure.
- Coucher les pièces sur une plaque en brique réfractaire.
- Approcher la lance de sorte que le dard de la flamme se trouve à 3 mm environ des pièces à assembler.
- Incliner la lance selon un angle de 450 par rapport au point chauffé.
- De l’autre main, tenir la baguette de métal d’apport (laiton).
- L'incline aussi à 45 degrés, à l’opposé de la flamme.
Attention,
il ne faut jamais chauffer directement le métal d’apport : la chaleur des pièces chauffées par la flamme le fait fondre.
- Une goutte de métal se détache de la baguette et tombe sur le joint.
- Chauffer jusqu’à ce que le métal d’apport “mouille” (les professionnels emploient ce terme pour dire que la goutte de métal d’apport s’étale sur le joint).
- Relever la flamme et renouveler cette opération de proche en proche, pour former un cordon continu.
- Laisser refroidir, puis éliminer les résidus ; aplanir les aspérités en brossant le cordon de soudure à l’aide d’une brosse métallique.
- Compléter le brossage par le passage de toile émeri.
- Le raccord obtenu, parfaitement lisse, passe tout à fait inaperçu sous une couche de peinture.
Assemblage en bout
- Pour un assemblage de deux tubes en bout, il faut, au préalable, en chanfreiner les extrémités, c’est-à-dire abattre les bords à 45°.
- De cette façon, les pièces jointives présentent un espace suffisant pour former le joint dans lequel coulera le métal d’apport.
- Pratiquer le chanfreinage à l’aide d’une lime queue-de-rat.
- Nettoyer ensuite les pièces (en les dégraissant).
- Placer les extrémités des tubes à réunir en contact sur la brique réfractaire.
- Effectuer ensuite le pointage, comme précédemment, pour les tubes assemblés perpendiculairement.
- Tenir la baguette de métal d’apport verticalement pour obtenir un pointage plus précis.
- Tourner progressivement les tubes sur la plaque réfractaire et pointer à intervalles réguliers.
- Le pointage est maintenant terminé.
- Finir la soudure en réalisant un cordon aussi régulier que possible.
- L’exécution de cette opération différencie le professionnel de l’amateur : il s’agit de déplacer, d’un mouvement régulier, le chalumeau d’une main et la baguette de métal d’apport de l’autre.
- Cette opération est délicate, car il faut régler le rythme du déplacement sur le temps de fusion ; toute surchauffe provoque la désintégration de la soudure.
- Pour les "peu expérimentés", relever la flamme à chaque fois : le cordon sera moins régulier mais aussi solide.
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