Besoin de réaliser de nouveaux branchements, de remplacer sa robinetterie, de réparer une fuite sur un circuit d’eau ? En plomberie, effectuer soi-même ses travaux est la garantie de réelles économies.
Avec de la méthode et du bon sens, la plomberie est souvent très simple. Les raccords mécaniques permettent de faire face à toutes les situations, ou presque, quelle que soit la nature des tuyaux : cuivre et/ou matériau synthétique. Mais, pour les amateurs, rien n’empêche d’utiliser la lampe à souder ou le chalumeau, chaque fois que l’occasion se présente. On dispose également d’un ensemble de solutions prêtes à l’emploi pour réparer rapidement des fuites d’eau.
Intervenir sur un circuit en cuivre
Dans l’habitat existant, les
installations d’eau sanitaire sont communément
en cuivre. La plupart du temps, les tuyauteries sont apparentes et peintes. Si l’on veut créer des dérivations à partir de ces dernières dans la cuisine et la salle de bains, le raccordement soudé est visuellement préférable. Dans les locaux techniques (cave, atelier, garage…), l’aspect pratique passe avant les exigences esthétiques. Il est ainsi possible de repiquer des
tubes PER ou multicouches sur des canalisations en cuivre au moyen de raccords universels à compression.
Intervenir sur un circuit en matériau synthétique
On peut aussi, avec autant de facilité, brancher une machine à laver à l’aide d’un robinet autoperceur et d’un flexible d’alimentation (idem pour l’évacuation). Pour intervenir sur un circuit réalisé d’origine en matériau synthétique, il faut déjà pouvoir y accéder. C’est concevable si l
’installation est
apparente, coffrée ou cachée sous une plaque de doublage qui peut être découpée. Dans le cas contraire, on peut essayer de repartir d’une nourrice et de cheminer à l’air libre (PER gainé, PVC-C, multicouche) ou sous coffrage (PER nu…) jusqu’au nouveau point de branchement
Les préliminaires indispensables à toute intervention
Avant toute intervention, il faut
fermer l’arrivée d’eau et
ouvrir les robinets branchés sur le circuit, afin de vidanger celui-ci. Ensuite, les
colliers de maintien situés de part et d’autre du futur point de branchement sont à dévisser. Cela permet d’écarter le tuyau du mur pour la suite des opérations, quelle que soit la nature du repiquage. En cas de doute sur le diamètre du tuyau en place, servez-vous d’un pied à coulisse ou mesurez la circonférence avec un mètre souple et divisez-la par 3,1416 (Pi).
Réaliser une dérivation 100% cuivre
Une dérivation nécessite de
sectionner la conduite en place à l’endroit du
té de raccordement (à souder, américain, bicône…).
Délimitée par deux traits de crayon ou de stylo-feutre, la partie à enlever correspond à la longueur mesurée entre les épaulements du raccord. Lors de l’achat, attention à choisir ce dernier avec les bons emboîtements ou filetages : mâles et/ou femelles. Au montage, les deux tronçons de tuyau recoupé doivent venir en butée dans le fond des épaulements.
Si la dérivation croise une autre canalisation, plusieurs options s’offrent à vous : cintrer le tube en chapeau de gendarme, prolonger le té par un
raccord clarinette à souder (en forme coudée), utiliser un raccord mécanique de la forme idoine…
Avant l’assemblage, penser à repérer les emplacements des colliers de maintien et à les fixer sur la paroi.
Repiquer sur un circuit PER ou multicouche
La préparation des tubes PER ou multicouches obéit à la même logique que le montage sur une canalisation en cuivre. Toutefois, l’outil de coupe a tendance à écraser les tubes, que le matériau soit souple ou rigide. Pour contrer cet effet indésirable, les extrémités sont alésées et, si besoin, élargies (raccords à glissement…) à l’aide d’une
pince à évaser ou d’un
calibreur-chanfreineur.
Pour une petite installation, ajout d’un lavabo ou d’un lave-mains par exemple, le
raccord automatique à emboîtement est une bonne solution. Il se monte rapidement, sans outil. Seules précautions : nettoyer les débris issus de l’alésage du tube et ôter les couvercles de protection du raccord au dernier moment, afin d’éviter la pénétration de saletés.
Assembler un tube en cuivre avec du PER
Nulle obligation d’employer le même matériau lorsque l’on désire créer un nouveau branchement à partir d’une tuyauterie en cuivre. Par souci esthétique, il faut seulement s’assurer que le montage ne se verra pas : par exemple, en le dissimulant derrière un meuble ou dans un bâti technique (branchement d’un lave-mains, d’une vasque, d’un W.-C…).
Différents types de raccords sont envisageables pour réaliser la jonction : à emboîtement, à glissement, à sertir… En l’absence d’un outillage spécifique, un modèle à visser "double union" bicônique ou à compression convient parfaitement. Le raccord doit comporter
deux entrées de diamètre adapté à celui des tubes à raccorder. Pour l’alimentation d’un lavabo, on peut utiliser du PER de même diamètre nominal (DN) que le cuivre : soit, normalement, DN 12. La très faible différence d’épaisseur entre les deux matériaux (1/10 mm) n’aura guère d’incidence sur le débit. En revanche, si l’on souhaite
remplacer le PER par du multicouche, il faut alors choisir ce dernier en Ø 14 mm.
Effectuer un branchement express
Les
robinets autoperceurs permettent d’alimenter, très rapidement, n’importe quel
appareil électroménager ou sanitaire. Ils se composent d’un croisillon solidaire d’un raccord fileté et d’une bride de fixation en deux parties. Celle-ci se monte sur l’alimentation existante à la manière d’un collier de serrage. En y assemblant le corps du robinet, on actionne une vis pointeau qui perce progressivement le tuyau. Le trou formé est assez large pour laisser passer l’eau.
Avant le branchement, prendre soin de couper l’eau, décaper localement le tuyau et vérifier que le croisillon du robinet est en position fermée.
Un
tournevis et une
clé de serrage suffisent pour le montage.
Repiquer un réseau de plomberie de manière "traditionnelle"
On peut préférer travailler le repiquage ou le prolongement de son circuit d’eau avec du
cuivre et à la
brasure.
Il existe
deux types de brasage : le tendre à l’étain et le fort à l’argent ou au cuivre-phosphore. Le tendre (400°C) s’adresse aux tubes d’eau froide alors que le fort (600-800°C) se destine aux tuyaux d’eau chaude.
Outre le
collet battu, le prolongement d’un circuit peut être effectué par
emboîture, à l’aide d’une pince spécifique équipée d’une douille au diamètre du tuyau. Le tube présente alors une partie femelle.
Isoler des circuits d'eau sanitaire
Le réseau d’eau sanitaire dans l’existant, généralement en cuivre, ne dispose pas de
nourrices. Ces dernières permettent de couper individuellement chaque circuit en cas de fuite (eau chaude ou froide de la douche, de la baignoire, de l’évier, etc.). En l’absence de collecteurs et si le réseau en cuivre ne dispose pas de
vannes d’arrêt, on peut installer des
vannes en amont de chaque pièce (cuisine, salle de bains, buanderie…). Ainsi, on peut couper une arrivée sans priver d’eau le reste des installations.
Soigner l’étanchéité des raccords
Bien que les
raccords pression à visser comportent des joints d’étanchéité, celle-ci demande à être renforcée au montage. On peut procéder de plusieurs façons. La plus propre consiste à enrouler le filetage mâle, dans le sens des aiguilles d’une montre, avec du
ruban de Teflon.
Conseil utile : éviter de souffler sur le ruban au moment de le placer…
Les plombiers de métier préfèrent encore souvent étanchéifier les raccordements d’eau potable à la
filasse.
Avant cela, il faut griffer le filetage avec une lame de cutter, puis les
brins de chanvre sont enroulés (assez serrés) autour du filetage en formant un léger cône : ils doivent laisser apparaître les deux premiers filets du raccord.
On applique ensuite sur le cône une fine couche de
pâte spécifique chargée de faciliter le vissage du raccord. Moins connue, la
résine anaérobie joue le même rôle. Elle durcit (rapidement) au serrage, en l’absence d’air.
Raccorder une évacuation à une chute
L’assemblage de plusieurs tubes d’évacuation à une colonne de chute s’effectue normalement par le biais d’une
culotte de branchement. Sur une chute existante, la procédure demande un certain savoir-faire pour réaliser des découpes précises et des emboîtements étanches. Si l’on n’a qu’un écoulement supplémentaire à créer, il suffit de poser une
selle de raccordement. Plus question de scier, il suffit de percer la colonne à la scie cloche au diamètre de la nouvelle évacuation. La selle est configurée pour s’emboîter sur la chute et s’y fixer par collage.
Après perçage, le bord du trou est ébavuré à la lime douce. Les surfaces de contact sont dépolies à la toile émeri et dégraissées (alcool à brûler, substitut de trichloréthylène…). Les pièces sont ensuite encollées, assemblées et maintenues en pression quelques secondes.
Les accessoires indispensables pour effectuer raccordements et dérivations
Clarinettes à souder ou à sertir
Elles permettent de réaliser des chapeaux de gendarme sur une installation en cuivre, sans les contraintes du cintrage. Ces raccords se vendent entre 4 et 12 €, selon le modèle, dans les diamètres courants. Dans le cas d’une extension en PER ou multicouche, il est plus simple (et plus esthétique) de cintrer les tubes.
Colliers de fixation
On dispose d’un grand choix de colliers de fixation, simples ou doubles, pour tubes PER et multicouches. Les modèles avec tige filetée moulée offrent un gain de temps appréciable. Ils se vissent sans cheviller dans un perçage au diamètre indiqué par le fabricant.
Prix de la version présentée : 31 € le lot de 100 en Ø 16 mm (soit 0,31 € l’unité).
Raccords instantanés
La bague des raccords à sertir comporte des petites fenêtres rectangulaires ou rondes servant à vérifier la justesse du montage. Le tube est bien positionné en fond de butée quand sa couleur apparaît dans la découpe. Si ce n’est pas le cas, il faut l’enfoncer davantage avant d’utiliser la sertisseuse, sous peine de voir le raccord goutter.
10 € l’unité.
Kit de douche pour W.-C.
Dans l’esprit des toilettes japonaises, ce kit douche pour W.-C. se branche sur l’arrivée d’eau existante à l’aide de son robinet autoperceur intégré. Montée sur un flexible de 125 cm de longueur, la douchette "1 jet" est équipée d’un anneau à suspendre sur un crochet mural également fourni.
21 €.
Selles de branchement
Les selles de branchement en PVC sont proposées en plusieurs dimensions. Le fabricant indique toujours le diamètre d’emboîtement correspondant à la chute (80 à 125 mm dans le résidentiel) et celui de la manchette où se raccorde le tube d’évacuation.
3 € pour un modèle Ø 100/40 mm.
Collier pour colmater
Les fuites d’eau ont différentes causes, pas toujours aisées à réparer dans l’urgence. Ce collier en fonte est précisément conçu pour colmater rapidement un tuyau de cuivre percé. Il comprend un manchon de caoutchouc qui se comprime sur le point de fuite au serrage de ses deux demi-coques sur le tuyau.
29 €.
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