Comment ce pied de table est-il arrivé en vente sur un stand de brocante à un euro ? Nul ne le sait, et après tout peu importe… En lui fabriquant un socle, il devient un élégant pied de lampe cannelé.
Le câblage ne présente pas de difficulté. La douille utilisée (un modèle avec bague de fixation pour l’abat-jour) est reliée au pied de lampe par un tube fileté. L’interrupteur est ici une olive disposée sur le cadre. Il existe aussi des douilles intégrant l’interrupteur.
Pour fixer au pied le tube support de la douille, l’idéal est de fileter directement le bois. Mais les tarauds de Ø 10 mm x 1 mm (pas de vis standard en électricité) sont peu répandus. À défaut, le perçage est élargi à 10 mm, et le tube fixé avec une colle époxy (Araldite).
Ce pied de table en acajou a été tronçonné au ras de sa masse carrée. Retourné tête en bas et équipé d’un socle, il se transforme en pied de lampe. Seule difficulté : trouver une pièce de bois assortie pour tourner le socle. Un morceau de sipo, prélevé dans une tablette de récupération, fera l’affaire. Le pied de lampe sera percé de part en part pour faire passer le fil électrique à l’intérieur, plutôt que de le laisser pendre sous la douille.
Les vestiges de l’ancienne masse carrée sont enlevés à la main, avec un ciseau à bois guidé contre la partie cylindrique du pied. Après repérage des centres, le pied est monté sur le tour pour usiner l’épaulement de liaison au socle. L’extrémité tronçonnée, si elle avait été trop irrégulière, aurait été dressée dans la foulée.
● À défaut d’un fleuret traditionnel, le perçage du pied est effectué à partir des deux extrémités. Utilisez un foret à métaux, puis une mèche longue ordinaire de Ø 8 mm (le perçage n’excède pas deux fois la longueur de celle-ci). Le mandrin de perçage est installé côté moteur. Le pied, centré en appui sur la contre-pointe de la poupée mobile, est progressivement poussé sur la mèche en rotation.
● La situation inverse (pièce en rotation, mèche fixe) est à éviter : la mèche, relativement souple, pourrait dévier, tandis qu’en rotation elle se centre d’elle-même. Pour notre pied long de plus de 60 cm, la déviation totale n’atteint pas 2 mm à la jonction des deux perçages : le câble passe donc sans la moindre difficulté. Ressortez souvent la mèche pour éliminer les copeaux qui bourrent : ils pourraient brûler le bois, voire bloquer la rotation.
● Après perçage, le pied, devenu colonne de la lampe, est décrassé avec une popote d’antiquaire (Clearnet). Ne prenez pas un décapage violent : l’objet perdrait sa patine, et la lampe son intérêt.
La pièce de sipo, dégrossie à la scie à ruban, est percée en son centre à la perceuse à colonne. Ce perçage sert tout d’abord à installer l’ébauche sur le tour avec une queue-de-cochon et ensuite à passer le câble électrique. Ce premier montage sur le tour permet de dresser la circonférence du socle et, si nécessaire, sa surface inférieure. Puis d’y creuser une empreinte pour le reprendre par la face opposée.
● Le socle est alors retourné et pris sur mandrin en extension par cette empreinte. Les diamètres extérieurs et d’épaulement de la colonne y sont reportés. La mortaise centrale est creusée au bédane. À l’approche du diamètre extérieur, les passes se font plus fines, en présentant régulièrement la colonne jusqu’à obtenir un emboîtement précis. Le socle est ensuite mis à la forme souhaitée en veillant à créer une transition harmonieuse avec la colonne.
● Après un léger ponçage, les finitions sont effectuées sur le tour. Fraisez alors à la défonceuse le passage du câble sous le socle et collez ce dernier à la colonne, avant d’installer l’équipement électrique.
L’ex-pied de table doit être centré sur le tour pour usiner son épaulement. À la base, le centrage d’origine subsiste. Côté masse carrée, le nouveau centre est repéré avec une équerre à centrer.
Le pied est installé sur le tour, côté large vers la poupée fixe pour limiter les vibrations. L’épaulement est dégagé au bédane. Peu importe son diamètre exact, le socle sera adapté en conséquence.
Le perçage est effectué à partir d’une extrémité puis, de l’autre, avec une mèche à bois longue. Cette dernière est assez souple, et il est prudent d’ébaucher le perçage avec un foret ordinaire.
L’ébauche du socle, dégrossie à la scie à ruban, est d’abord montée sur queue-de-cochon pour en dresser la périphérie et le dessous, et y creuser l’empreinte permettant ensuite la prise sur mandrin.
Le diamètre de l’épaulement du pied (devenu colonne) est relevé avec un pied à coulisse de bas de gamme : ses pointes permettent le report direct sur le socle en rotation, avant usinage au bédane.
Le socle est mis en forme à la gouge à creuser. Pour obtenir une continuité de courbe avec la colonne, le diamètre extérieur de cette dernière est préalablement reporté (toujours au pied à coulisse).
Les finitions du socle se font sur le tour en rotation. Plusieurs couches de brou de noix sont nécessaires pour approcher la teinte de la colonne, suivies de deux passes de vernis à la gomme laque.
Le passage du fil électrique dans le socle est une rainure usinée par-dessous. Avec une pièce plus épaisse, il aurait été possible de percer un trou par le côté, à l’intérieur de la masse de bois.