La récupération de morceaux de bois provenant de démolition ou de chantiers est un moyen peu coûteux pour réaliser des limites de massif, créer un espace à aménager ou border une allée. La mise en œuvre est d’une simplicité enfantine.
L’idée est ici de créer une
bordure courbe destinée à délimiter un massif composé de végétaux et de fleurs avec pour toile de fond une haie de lauriers surmontée d’un palmier. La bordure vise aussi à retenir la terre du massif qui a tendance à se répandre sur l’allée. Sa forme n’est pas le fruit du hasard : elle permet de guider les visiteurs vers la maison.
Une bordure faite pour durer
Initialement, une première séparation entre la terre et les gravillons avait été réalisée en utilisant des bordures à base de
demi-rondins de pin liés par du fil de fer. Bien que traités en autoclave classe 3, la partie enterrée de ces rondins avait très vite pourri. Les propriétaires ont donc décidé de les remplacer par une essence plus résistante, comme
le chêne. Des chutes de bois de sections différentes, récupérées sur divers chantiers, ont été redécoupées en section d’environ 35 cm de longueur pour réaliser une bordure en bois de bout.
Rendre le bois imputrescible
Bien que le chêne soit un bois dur, sa tenue dans le temps implique un
traitement, au moins sur la partie enterrée. Il existe des produits pour les bois enterrés que l’on applique au pinceau ou au rouleau (Julien, Spado,Oxi…). Ils évitent le pourrissement du matériau dû à l’humidité. On trouve ces produits sur Internet, en coopérative agricole ou en GSB. Ils sont prévus pour une
protection longue durée des clôtures, piquets, abris de jardin…, mais peuvent néanmoins avoir des effets néfastes sur les organismes aquatiques. Ici, pour limiter les effets de ce type de produit, l’idée a été d’
isoler de la terre les bouts de bois traités en coulant un mortier maigre dans la tranchée. Le second avantage de cette solution est de bloquer les éléments de la bordure.
Réalisation pas à pas de la bordure en bois
- Commencer par tracer les limites du massif, qui forme ici une courbe.
- Creuser ensuite à la pelle une tranchée d’environ 20 cm de profondeur.
- Pour que les sections de bois s’ajustent parfaitement sur les côtés, les rectifier à la tronçonneuse ou à la scie égoïne à grosse denture.
- Appliquer l’hydrofuge sur la partie enterrée.
- Il est inutile d’attendre le séchage du produit.
- Ainsi, fixer les piquets directement dans le béton au fur et à mesure.
- Préparer un mortier assez fluide composé d’une part de ciment, deux de sable et trois de gravillon.
- Positionner au départ une section de bois assez large et l'enfoncer dans le mortier.
- Placer un deuxième élément contre le premier en le frappant à la massette pour qu’il s’enfonce dans le mortier.
- Les éléments doivent tous être bien jointifs.
- Progresser en respectant l’arrondi de la tranchée.
- De temps en temps, ajouter une truelle de mortier de part et d’autre des bois et tasser avec la tête de la massette.
- Contrôler régulièrement l’horizontalité de la bordure à l’aide d’une règle de maçon sur laquelle poser le niveau.
- Rectifier au besoin l’alignement des têtes à la massette.
- Vérifier que tous les bois sont bien à la verticale avant de laisser sécher le mortier pendant une journée.
- Après séchage complet, ramener de la terre contre la nouvelle bordure.
Conseils pratiques pour bricoleurs
- Pour fabriquer la bordure, choisir un bois dur (chêne, châtaignier…). Les bois tendres comme le pin ou le sapin craignent les intempéries. L’acacia, même sans traitement, peut résister à la pourriture plusieurs dizaines d’années.
- Si certains morceaux de bois sont à retailler, les fendre de préférence à l’aide d’une hachette et d’une massette. En effet, un bois fendu présente une meilleure tenue dans le temps qu’un bois scié.
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