Installer une serre dans son jardin est a priori banal. Sauf pour la famille Robert qui aime les défis ! Père et fille se sont lancés dans la construction d’une structure unique en son genre.
Quel rapport y a-t-il entre la réalisation de Christian et Morgane Robert, et la Géode, gigantesque sphère d’acier installée dans le parc de La Villette à Paris ? Réponse : la serre, qu’ils ont imaginée et construite dans leur jardin, repose sur le même principe architectural, celui du dôme géodésique*. « Après quelques recherches sur Internet, nous avons imprimé un plan, puis réfl échi à la méthode et aux matériaux à utiliser », explique notre lecteur. Il fallait aussi s’affranchir de la problématique du vent… qui n’a pas de prise sur une sphère, rappelle Morgane. Pour s’assurer de la faisabilité de leur projet, ils réalisent une maquette et défi nissent alors les principes constructifs : « Nous avons opté pour des connecteurs en PVC dans lesquels sont vissés les montants en bois de la structure. »
*Destinée à l’origine au tracé des cartes, la géodésie est la science qui s’est attachée à résoudre les problèmes de dimensions, puis de la forme de la planète terre. Source : Wikipédia
« Avant de nous lancer dans une telle réalisation, nous avons préféré réaliser une maquette en moabi et tuyaux PVC ». Un modèle réduit, devenu la niche de Diouka, la chienne de la maison !
La serre est constituée de montants en bois reliés entre eux par des connecteurs pour former les triangles de la structure : au total, 60 connecteurs de 4 types différents composent la structure de la serre. Pièces maîtresses, ils sont réalisés dans des tubes PVC haute densité de Ø 110 mm (54 pièces de 9 cm).
Les montants (section 88 x 44 mm) sont découpés en 5 longueurs différentes, et en biseau pour obtenir une inclinaison de 10° ou 12° en fonction de leur emplacement. Ils sont ensuite retravaillés à la scie, pour que leurs extrémités épousent la forme arrondie des tubes PVC.
L’assemblage commence une fois tous les connecteurs percés et les pièces de bois découpées et numérotées.
Montants et connecteurs sont ensuite vissés (vis à bois de 6 x 70 mm).
La structure est montée en une demi-journée. Amis et famille sont venus en renfort !
La base en forme de cercle repose sur de dalles en béton solidement ancrées dans sol. L’assemblage des triangles peut alor commencer. Famille et amis sont au ren vous pour monter la structure.
Une fois la résistance de l’ossature testée, la bâche horticole translucide est solidement fixée à l’aide d’une agrafeuse électrique. Pour dissimuler les plis inesthétiques et les agrafes, mais aussi pour assurer l’étanchéité, des tasseaux sont cloués sur toutes les jonctions. « La bâche laisse passer la lumière et les bons ultraviolets. Elle a même résisté à la tempête Joachim de décembre 2011 ! »
Assemblée à mi-bois, la porte (2,10 x 1,05 m) en sapin autoclave est protégée par un auvent et habillée de panneaux de polycarbonate (ép. 4 mm). Elle est aussi équipée de charnières va-et-vient qui autorisent une ouverture dans les deux sens.
L’aménagement intérieur a été particulièrement soigné. Un îlot octogonal (Ø 210 cm, 53 cm de haut), posé sur des dalles de béton, permet de travailler sans trop se courber. Il est entouré de lames de terrasse en bois qui facilitent l’accès aux futurs fruits et légumes.
Après l’assemblage des éléments de structure dans l’atelier, c’est le moment du montage de la géoserre dans le jardin. Sur le sol dur et aplani, notre lecteur commence par tracer à la bombe aérosol un cercle correspondant au diamètre de la serre (6,20 m). Puis il pose des dalles de béton qui supporteront le premier rang de connecteurs, « pour éviter qu’ils ne s’enfoncent dans la terre ».
Ensuite, père et fille mettent en place les premiers éléments « comme dans un jeu de Mécano : que des bonnes surprises, la maquette nous a bien aidés ! » Dernière étape, la sphère est recouverte par une « bâche de maraîcher » en polyane.
« Nous aurions pu choisir des panneaux de polycarbonate, mais leur coût était trop élevé ! » Pour ventiler et éviter les surchauffes en été, la serre est dotée de trois châssis ouvrants : un en partie haute et deux en partie basse.
Ces deux derniers sont équipés d’un système pneumatique qui actionne l’ouverture et la fermeture automatiquement selon la température intérieure.