Le logement est le premier poste de dépense d’énergie des Français. Le chauffage représente 75 % de cette charge et la production d’eau chaude 12 %. Choisir la meilleure source d’énergie en fonction de ses besoins est donc essentiel pour réaliser des économies importantes. Quelques conseils pour bien se chauffer.
Faire des économies
La France, comme tous les pays ayant signé le protocole de Kyoto, s’est engagée à réduire sa production de gaz à effet de serre en général et de dioxyde de carbone (CO2) en particulier. Désormais, il faut économiser pour protéger la planète… et limiter le budget énergie de la maison.
En moyenne, chaque logement produit près de 2 tonnes de CO2 par an. Or, un système de chauffage performant permet de réduire fortement la consommation : on fait des économies sur chaque facture et on limite son impact sur le réchauffement de la planète, tout en améliorant son confort.
Bilan comparé des énergies de chauffage
Il n’existe pas de source d’énergie parfaite, ce qui n’aide pas à comparer. Pour y voir plus clair, voici les applications, l’origine et la disponibilité à moyen terme, les avantages et les inconvénients de chaque énergie.
À noter : du point de vue de l’environnement, toutes ont un bilan négatif.
Il assure le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire (ECS). Il a l’avantage d’être stockable, ce qui en fait une énergie «tout terrain». Son inconvénient majeur est son prix (4,79 € par kWh au 15/01/2005), qui ne peut que fortement augmenter à l’avenir. Les chaudières fioul sont moins polluantes qu'auparavant, et les premiers modèles à condensation (aux rendements maximaux) acceptent tous les types de fioul.
- Le GPL ou gaz de pétrole liquéfié (propane principalement)
Il couvre toutes les applications (chauffage, eau chaude sanitaire, cuisson). C’est également un produit de raffinage. Sa disponibilité est identique à celle du fioul et, comme lui, il est stockable en citerne. Son prix (9,74 € par kWh au 15/01/2005), l’un des plus élevés parmi les énergies conventionnelles, ne peut qu’augmenter.
Distribué en réseau, il permet le chauffage, l’eau chaude et la cuisson. Majoritairement constitué de méthane, il provient de gisements souterrains (comme le pétrole), mais les réserves prouvées mettent à l’abri de tout risque de pénurie. C’est l’une des énergies conventionnelles les moins chères (4,23 € par kWh au 15/01/2005, abonnement compris), même si, indexée sur le cours du pétrole, elle est promise à l’augmentation. Son inconvénient principal est son manque de disponibilité : pour en profiter, il faut habiter dans une zone desservie par le réseau. Si, du point de vue de l’environnement, son impact est négatif, sa combustion est toutefois moins polluante que celle du fioul. Notez que ce bilan s’améliorera le jour où le méthane sera produit à grande échelle, à partir de la décomposition des matières organiques (déchets agricoles, décharges, stations d’épuration, biomasse…). C’est ce qu’on appelle le biogaz.
À la différence du fioul et du gaz, ce n’est pas une source mais une énergie à part entière, produite principalement par les barrages et les centrales (thermiques et surtout nucléaires). Ce qui justifie en grande partie son coût élevé (11,06 € par kWh, incluant le prix de l’abonnement 12 kVA double tarif), malgré une taxation plus faible que les autres énergies de chauffage.
Les énergies renouvelables
Les sources d’énergies renouvelables se distinguent des autres car elles ne mettent pas en péril les ressources, et leur impact environnemental est faible. En matière de chauffage et de production d’eau chaude, les techniques utilisant le soleil, le bois ou la terre (géothermie) sont efficaces. Elles peuvent même parfois remplacer un système de chauffage standard (bois et géothermie) ou constituer un appoint très appréciable (solaire).
Elle est valorisée par le chauffe-eau solaire individuel (CESI) ou le système solaire combiné (SSC) qui permet le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Actuellement, elle sert principalement à la production d’eau chaude, en couvrant jusqu’à 50-70 % des besoins.
Brûlé dans une cheminée à foyer fermé, un poêle ou une chaudière, le bois est aussi une énergie renouvelable. Des équipements performants permettent de l’utiliser comme source de chauffage principale.
Ce procédé, qui consiste à récupérer l’énergie stockée dans la terre au moyen d’une pompe à chaleur (PAC), assure le chauffage de la maison et, dans une moindre mesure, la production d’eau chaude.
- Les systèmes de cogénération individuels
Dans un avenir lointain, on pourra compter avec ces systèmes qui permettent de produire en même temps de la chaleur et de l’électricité, à partir de l’hydrogène. Des expérimentations en taille réelle sont en cours, mais il faudra encore attendre quelques années pour que des équipements soient commercialisés.
Les clés pour bien se chauffer
Il n’est jamais facile de choisir une énergie, d’autant que le choix engage à long terme. Du point de vue financier, il est important de toujours mettre en parallèle l’investissement initial (fourniture et pose des radiateurs, chaudière…) et le prix au kWh de la consommation (qui détermine le montant de la facture de chauffage).
- En pratique, il faut tenir compte des possibilités locales : raccordement à un réseau (gaz), proximité de l’approvisionnement en bois (zone rurale ou périurbaine)…
- De façon pragmatique, il faut privilégier les solutions réversibles de façon à pouvoir changer d’énergie le cas échéant, sans refaire toute l’installation. Dans cette hypothèse, le chauffage central à eau chaude est imbattable.
- Penser aussi à combiner les énergies, en intégrant dès le départ la possibilité d’utiliser ou de mettre en œuvre des solutions alternatives comme le bois (prévoir un conduit d’évacuation des fumées) ou le chauffe-eau solaire.
- Dernier élément non négligeable : le crédit d’impôt. Selon les zones concernées, les aides régionales sont de véritables leviers de décision.
- Pour suivre les prix des énergies qui évoluent rapidement, deux sources fiables : le site du Ministère du développement durable et l'Ademe.
- Voir aussi http://www.acqualys.fr et, au passage, le bilan énergie de la France pour 2012 édité en juillet 2013.
Une évolution radicale des modes de chauffage
- Depuis plus de vingt ans, le type d’énergie primaire de chauffage a radicalement évolué dans les résidences principales des Français. Le charbon a quasiment disparu. La part de l’électricité a été multipliée par 9, celle du gaz par 5 (c’est aujourd’hui la principale énergie pour le chauffage). La consommation de fioul a été divisée par deux et celle du bois s’est à peu près maintenue.
- Sur l’ensemble des maisons anciennes et récentes sans chauffage central, 52 % utilisent le bois, 18 % l’électricité et 16 % le fioul. (source : Observatoire de l’énergie, 2004)
Chauffage au bois
- Le rendement est le premier critère de choix pour tous les appareils de chauffage au bois.
- Foyer fermé, insert ou poêle fonctionnent souvent en appoint d’une autre énergie (l’électricité en général) dont ils permettent de limiter la consommation. Le rendement des deux premiers varie de 40 à plus de 70 % (vitre hermétiquement fermée).
- Par ailleurs, plus le poêle est lourd, plus il demande de temps pour chauffer, mais meilleur est le confort.
Doc. Cheminées Richard Le Droff et SB Thermique.
Chauffage central à basse température
- Le chauffage central à basse température (entre 40 et 65°) permet des économies d’énergie et ménage le matériel.
- Il offre aussi plus de confort : les émetteurs de chaleur ayant une surface en contact avec l’air plus importante, la température est plus douce à la maison.
- Il peut fonctionner au fioul, au gaz ou avec des énergies renouvelables via une pompe à chaleur.
Doc. Chappée.
Chauffage électrique
Le chauffage électrique constitue l’investissement le moins lourd. Il doit être installé dans une maison bien isolée car sa consommation est plus chère. Le matériel doit être doté d’une régulation.
Doc. Airelec.
Chaudières fioul à condesation
Les chaudières fioul à condensation possèdent des systèmes qui récupèrent la chaleur des fumées de combustion pour obtenir des rendements supérieurs à 100 %. Elles fonctionnent avec toutes les qualités du fioul domestique et sont moins polluantes que les chaudières traditionnelles.
Doc. Viessmann et Buderus.
Chaudière à gaz
Issu du sous-sol, le gaz naturel est une énergie fossile peu polluante. C’est l’un des nombreux avantages offerts par la large gamme de matériel qui l’utilisent.
Doc. De Dietrich.
Citerne GPL
La citerne GPL enterrée reste invisible et protégée de toute corrosion.
Doc. Butagaz.
Citerne à propane
Le propane est stocké à l’état liquide dans des citernes aériennes ou enterrées.
Doc. Antargaz.
Capteurs solaires
Les capteurs solaires avec un appoint produisent l’eau chaude sanitaire toute l’année.
(Voir la "Réalisation lecteur" de panneaux solaires de chauffage central)
Doc. Velux.
Géothermie
Très économique, la géothermie consiste à extraire les calories contenues dans le sol pour les utiliser sous forme de chauffage ou d’électricité grâce à des sondes ou un réseau de tubes enfouis sous terre.
Doc. Sofath.
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