Économe en énergie, ce type de chaudière est voué à devenir la référence dans le cadre de la réglementation thermique 2012. Quelques clés pour faire le bon choix.
Le fonctionnement d’une chaudière à condensation est presque similaire à celui d’une chaudière classique ou basse température. La différence : avec une chaudière traditionnelle, les fumées issues de la combustion du gaz naturel et la vapeur d’eau qu’elles contiennent sont rejetées dans l’atmosphère sans exploiter leurs calories. Ce n’est pas le cas avec une chaudière à condensation qui récupère cette chaleur dite « latente » et réinjecte ensuite cette énergie dans le circuit de chauffage. Au final, cette technique génère de 30 à 40 % d’économies par rapport à une chaudière de plus de 15 ans, et de 15 à 20 % par rapport à un modèle standard récent.
Chaudière à condensation : une installation sous trois conditions
Pour installer ce type de chaudière, il suffit de disposer d’un circuit de chauffage central.
Mais pour garantir une mise en œuvre conforme et obtenir les performances souhaitées, il faut que l’eau de retour du chauffage arrive à la chaudière à une température inférieure à 60 °C, afin de profiter pleinement de l’avantage que procure la condensation.
Pour cela, trois facteurs sont indispensables. Tout d’abord l’installation d’émetteurs de chaleur basse température (radiateurs à chaleur douce ou planchers chauffants).
Ensuite, tout dispositif ayant pour effet de réchauffer cette eau à l’entrée de la chaudière est à éviter (vannes mélangeuses 4 voies et robinets thermostatiques 3 voies sur les radiateurs). Enfin, il faut prévoir une régulation par sonde extérieure et/ou tout système permettant d’ajuster constamment la température de départ de la chaudière aux besoins en chauffage.
Une sonde d’ambiance et une programmation du chauffage et de l’eau chaude sanitaire (ECS) améliorent encore les performances.
Mix énergétique : la combinaison gagnante
Les chaudières à condensation peuvent être couplées à une énergie renouvelable. Elle peut ainsi être combinée à une pompe à chaleur et/ou à des capteurs solaires. Des « solutions systèmes » complètes sont aujourd’hui proposés par les fabricants ; les chaudières à condensation sont ainsi équipées de tous les composants nécessaires à ces nouvelles combinaisons : chaudière, ballon d’eau chaude, circulateurs et conduites sont intégrés et entièrement prémontés dans un appareil peu encombrant.
Si vous disposez de peu de place, mieux vaut opter pour une chaudière murale. Faciles à intégrer dans la cuisine, certains modèles ne font que 40 cm de large. Une chaudière au sol nécessite une emprise plus importante (60 cm) : elle s’installe donc plutôt dans un garage ou un sous-sol.
LA PRODUCTION D’EAU CHAUDE AUSSI
Une chaudière double service est un appareil qui assure à la fois le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire (ECS). Elle regroupe donc dans un seul élément le corps de chauffe et un échangeur délivrant de l’eau chaude. Seul problème : le délai de latence pour obtenir de l’eau chaude au robinet. Pour résoudre ce problème, certaines chaudières mixtes intègrent un ballon d’accumulation. On obtient alors le même confort et la même rapidité de réponse qu’avec un ballon d’eau chaude électrique. À noter qu’il existe aussi des chaudières dites « simple service » : la chaudière est alors couplée à un ballon d’eau chaude sanitaire séparé pouvant aller jusqu’à 300 litres.
Pour la production d’eau chaude sanitaire, ce type de chaudière peut être idéalement associé au solaire. Durant les périodes froides ou nuageuses, l’eau du ballon du chauffe-eau solaire individuel (Cesi) est préchauffée puis l’énergie classique (gaz, fioul…) prend le relais jusqu’à atteindre la bonne température. Un Cesi couvre de 50 à 80 % des besoins annuels en eau chaude.
Pour qu’une chaudière condense réellement, l’eau à la sortie des radiateurs doit être suffisamment froide pour autoriser une réduction de l’ordre de 20 % de la consommation de gaz.
Le brûleur
Une condensation efficace exige de faire fonctionner les équipements de chauffe avec un faible excès d’air. C’est le cas avec le brûleur modulant : il sert à faire varier la puissance continûment (entre un réglage minimal et maximal) tout en maintenant une combustion continue. Avec le brûleur à prémélange total, la totalité de l’air primaire est prémélangée au gaz à l’intérieur du brûleur, ce qui assure un haut rendement et des émissions polluantes réduites.
La régulation
La sonde extérieure règle automatiquement la température de l’eau de sortie de la chaudière en fonction de la température extérieure. Son intérêt????: diminuer la température moyenne de l’appareil sur l’ensemble de la saison de chauffe et améliorer son rendement saisonnier. La prise en compte d’une sonde de température de compensation intérieure permet d’obtenir une régulation optimale.
ATTENTION À L’ÉVACUATION DES CONDENSATS
Les condensats proviennent de la condensation des gaz de fumées qui, au contact de l’échangeur de la chaudière, alimenté par le retour froid du circuit de chauffage (température inférieure au point de rosée), provoque de la condensation.
Le conduit de fumées doit donc être constitué d’un matériau résistant à l’acidité des condensats : acier inoxydable, céramique, matériau de synthèse ou verre. Si votre maison dispose d’un conduit de cheminée, il faut le tuber (le doubler) pour évacuer les gaz brûlés. Leur évacuation doit par ailleurs être absolument libre (pas dans une courette fermée ou semifermée, par exemple) et à distance des logements voisins.
• En l’absence de conduit, vous pouvez faire installer une « ventouse » composée d’une double tuyauterie : l’une apporte l’oxygène nécessaire à la combustion, l’autre évacue les gaz à l’extérieur de l’habitation.
• Le conduit d’évacuation des fumées doit avoir une pente d’au moins 3 % (à l’inverse d’une chaudière classique) pour rabattre les condensats vers la chaudière. Les condensats sont évacués par un siphon raccordé au réseau d’évacuation des eaux usées.
• Si vous possédez déjà une ventouse, vous pouvez la conserver, sous réserve qu’un professionnel s’assure de son bon fonctionnement et de sa compatibilité avec la nouvelle chaudière. Il devra également vérifier que le nouveau type de chaudière est en conformité avec la ventilation du local dans lequel elle est installée.
• Le traitement des condensats est obligatoire, avant leur évacuation dans les eaux usées. Il existe pour cela des filtres épurateurs (type « Neutralizer » de Polar, adaptés aux chaudières au gaz et fioul, à recharger lors de l’entretien annuel de la chaudière. À noter que certains appareils sont autonettoyants.
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