Cinq choses que vous ne savez (peut-être) pas sur l'impression 3D :
Après Nike, c'est au tour d'Adidas de travailler sur des chaussures de sports utilisant l'impression 3D. A terme l'objectif est de réaliser des baskets sur mesure d'après un scan des pieds. Lors du Super Bowl 2014, des athlètes arboraient déjà une chaussure dont la semelle avait été imprimée en 3D.
De l'accessoire au cyborg, il n'y a qu'un pas. Cet été, Maxence 6 ans a été le premier enfant français à recevoir une prothèse de la main imprimée en 3D. Cette technologie en a réduit le coût de fabrication à 50 euros. Grâce au projet mondial, e-Nable, des particuliers en recherche de prothèse sont mis en relation avec des imprimeurs volontaires.
(Illustration : YouTube)
Egalement en recherche d’une prothèse et fin bricoleur, Nicolas Huchet a fait la une du magazine Make avec la prothèse pilotable qu'il a conçue pour lui-même. Il ambitionne avec le soutien du FabLab de Rennes de créer une main robotisée pour 300 € contre 30 000 à 70 000 € la prothèse poly-digitale aujourd’hui.
L'impression 3D ne se limite pas à des projets de petites dimensions. Elle a produit une voiture en 2011, dix maisons en 2014. L’entreprise chinoise a construit ces dix logements de 200 m en 24 heures. Elle utilise une machine de 32 mètres de long par 10 mètres de large et 7 mètres de haut. Le coût de l'exploit ? C’est 100 fois moins cher qu'une maison traditionnelle, de l'ordre de 4 300 euros l'unité contre 2150 € le m². Cette réduction du coût de construction est liée au matériau employé : un béton à base de ciment et de fibres de verre issues de déchets de construction.
A Amsterdam, les architectes de Dus ont eux construit leur propre imprimante à partir d'un container de récupération. Ils sont en train d'imprimer en plastique une maison de forme typiquement néerlandaise, livraison prévue pour 2017.
(Illustration : Dus Architects - 3D Print Canal House)
3D Print Canal House from 3D Print Canal House on Vimeo.
Les architectes n'impriment pas que des maisons, ils passent aux desserts. Information toute aussi croustillante, le concept est né du piratage d'une imprimante 3D.
Liz et Kyle von Hasseln voulaient imprimer en sucre sur le gâteau d'anniversaire d'un ami, pour cela ils ont dû changer des pièces de leur imprimante.
Ça a fonctionné et donné naissance à leur entreprise puis au modèle d'imprimante ChefJet. Présentée en janvier 2014 à Las Vegas, elle a su produire des bonbons appréciés des journalistes.
La machine a également séduit Chuck Hull, dont l'entreprise 3D Systems assurera bientôt la commercialisation.
Charles Hull, surnommé "Chuck" par ses amis, a déposé dès 1984 un "appareil pour la production d’objets en trois dimensions par stéréo-lithographie". Il se réjouit "ce sont les applications autour de la santé qui m’ont le plus étonné".
Une machine comparable avait été brevetée trois semaines avant la sienne par une équipe française (Alain le Méhauté, Olivier de Witte et Jean Claude André ). Mais Alcatel et CILAS, détentrices du brevet, l’abandonneront rapidement, faute de pouvoir identifier un avenir à cette invention… Quelques années plus tard, Chuck Hull fonde sa société, aujourd'hui leader de l'impression 3D avec un chiffre d'affaire de 500 millions de dollars.
(Illustration : YouTube)
Plus étonnant, en 1860 un photographe et sculpteur français, François Willème, pionnier de l'art numérique, met au point une méthode permettant de reproduire le réel à partir de ces deux domaines. Il photographie sous différents angles un objet pour le reproduire par strates. De 1863 à 1869, les Parisiens ont pu s'offrir grâce à la photosculpture leur buste sculpté en un temps record (ce procédé a été récemment reconstitué).
(Illustration : Antiq-photo.com)
Le plastique est principalement utilisé dans le cadre de l'impression 3D, sous différentes formes (PLA, ABS, résine, polymère). Pour l'imprimante 3D personnelle, il se présente sous forme de bobines et ressemble à des fils de scoubidou.
(Illustration : DREMEL)
Le professeur Tournesol, dans le film d'animation "Tintin et le Lac aux requins" (1972) invente une photocopieuse tridimensionnelle, capable de reproduire n'importe quel objet. Le "Grand Requin" projette de s'emparer de l'appareil afin de reproduire des faux d’œuvres d'art volées dans les musées.
La fiction n’aura précédé la réalité que d’une quarantaine d’années. Il est aujourd'hui possible d'acquérir légalement des copies d'œuvre de Van Gogh, Matisse, ou encore Turner. Ces chefs-d’œuvre imprimés en 3D reviennent à environ 200 €.