Pour nettoyer un talus ou couper l’herbe, on n’a pas toujours besoin d’une débroussailleuse thermique. Parfois, une faux suffit. Encore faut-il savoir la manier et l’entretenir.
Une faux rouillée ne coupe pas. Pour qu’elle soit efficace, poncez les deux faces de la lame avec de la toile d’émeri. Portez des gants en cuir épais afin de ne pas vous blesser. Vous éviterez toute oxydation en passant un chiffon imbibé d’huile à moteur sur l’acier. Ne battez pas la faux avec un marteau de menuisier à panne plate. Utilisez un marteau de mécanicien à panne légèrement bombée.
Utilisée en France depuis le XIIe siècle pour couper l’herbe, la faux remplace la faucille pour récolter les céréales à partir du xvie siècle. Disparue avec l’arrivée du tracteur (monde agricole) et de la débroussailleuse thermique (particuliers), elle s’achète aujourd’hui dans les magasins de coopératives agricoles (Point vert…) et les enseignes de bricolage (Catena…). Déniché dans une grange, notre outil ne nécessite qu’une légère remise en état pour reprendre du service.
La faux est constituée d’une lame effilée et courbée (60 cm environ) fixée perpendiculairement sur un long manche en bois. Ce dernier est muni de deux poignées : l’une à mi-hauteur et l’autre à l’extrémité opposée à la lame. Le manche d’origine a été remplacé ici par un tube en métal plat, cintré pour faciliter la fauche.
● La lame est en acier trempé. La nervure côté extérieur est attachée au manche par le talon (une sorte de crosse en métal). La partie incurvée de la lame se termine par un bord tranchant. L’affûtage se pratique selon les méthodes traditionnelles.
La lame est reliée au manche par un boulon qui traverse la crosse coudée du talon. Cet assemblage est renforcé avec une douille serrée par deux vis à tête carrée creuse. Pour actionner ces vis : une clé carrée mâle est fabriquée à partir d’un bout de fer à béton coudé à chaud. Les quatre pans sont façonnés à la lime. Pour déposer la lame, il suffit simplement de dévisser.
La lame d’une faux ne s’affûte pas en meulant le tranchant : elle doit être « battue » au marteau. Procurez- vous une enclume enfichée sur un support en bois. Le tranchant s’appuie sur la partie plate et reçoit un ou deux coups de marteau. Faites glisser la lame sur l’enclume, puis continuez à battre pour tasser le métal qui devient ainsi plus dur.
● Poursuivez en travaillant l’acier à la pierre à effiler trempée dans l’eau. Frottez-la plusieurs fois en suivant la longueur du tranchant et en pressant légèrement. Après chaque utilisation, affûtez la lame pour améliorer la coupe.
La technique de fauchage requiert un apprentissage auquel on s’initiait autrefois en regardant les anciens : les deux bras balancent à un rythme régulier, la lame est maintenue bien horizontale. Le manche décrit un arc de cercle qui s’accompagne d’une torsion du buste et d’une flexion des jambes. Le talon de l’outil rase le sol : le bout de la lame ne doit pas être trop relevé, ni piquer en terre. À chacun de s’exercer !
La faux se compose d’une lame fixée au bas du manche par une crosse. Une clé coudée permet de serrer les vis à tête creuse qui unissent lame et manche via une douille munie d’une coquille.
Pour remonter la lame, vissez un boulon dans le trou de la crosse (talon), puis dans celui du manche. La queue de la crosse possède un téton qui se place sur le manche.Positionnez la douille au préalable glissée sur le manche. Placez la coque entre le manche et la douille, puis serrez les deux vis.
La poignée centrale (fendue) est fixée sur le manche par serrage. Elle se règle selon la longueur du bras de l’utilisateur.
Battez la faux en posant une partie de la lame sur l’enclume. Des coups mesurés et répétés sont portés avec un marteau pour amincir le tranchant. Déplacez la lame au fur et à mesure.
La pierre à eau est choisie en fonction de son grain, ici 220 grains par cm2 (texture moyenne). Vérifiez attentivement les préconisations du fabricant au dos de l’emballage.
L’affûtage se poursuit en aiguisant le tranchant avec la pierre à eau. Faites glisser la pierre de haut en bas en appuyant légèrement. Passez plusieurs fois sur le fil de la lame.
Une faux bien affûtée coupe bien. Exercez-vous au mouvement entraîné par le balancement des bras. La faux décrit un arc de grande amplitude, le corps suit en souplesse.