D’une grande efficacité, les nettoyeurs à haute pression sont les alliés incontournables des travaux d’entretien à l’extérieur. Souvent cantonnés au lavage de la voiture et de la terrasse, ils offrent bien d’autres possibilités, comme déboucher les canalisations ou décaper une façade.
Parler d’économie lorsqu’on s’offre un nettoyeur à haute pression à 300 ou 400 € peut faire sourire ! Pourtant, un tuyau d’arrosage à pleine puissance ne permet pas d’ôter une peinture écaillée, malgré ses 1 500 à 3 000 litres à l’heure. Un bon nettoyeur à haute pression s’acquitte de cette tâche en consommant trois à cinq fois moins d’eau. Son secret : une pompe qui comprime le volume d’eau (assez faible), afin de lui donner une force impressionnante. Force qui peut être domestiquée par le jeu des lances et des accessoires.
Pour fonctionner, le nettoyeur nécessite d’être raccordé en eau et en électricité.
Branchez d’abord votre tuyau d’arrivée d’eau sur le raccord de l’appareil. Vérifiez que le diamètre de votre tuyau d’alimentation est suffisant (19 mm en général). Certains modèles sont également capables de pomper l’eau d’un bassin, d’une source ou d’un puits peu profond. Un avantage certain pour réduire encore sa facture d’eau.
Pour le raccordement électrique, attention à la puissance du nettoyeur. Les plus gros appareils absorbent des puissances de l’ordre de 3 000 W. Si vous n’avez pas une prise extérieure de bonne puissance, utilisez une rallonge étanche (entièrement déroulée) d’au moins 3 x 2,5 mm2 de section (2P + T), que vous brancherez à une prise protégée par un disjoncteur différentiel à haute sensibilité. Dans tous les cas, les nettoyeurs doivent êtres raccordés à une prise munie d’un conducteur de terre en bon état.
Si la puissance est souvent un atout, il faut savoir l’adapter au matériau à “décrasser”. En effet, le marbre peut supporter les jets les plus agressifs, alors que la pierre de taille risque de s’abîmer et surtout de perdre sa précieuse couche protectrice de calcin. En revanche, rien de tel qu’un jet puissant pour faire sauter rapidement une ancienne peinture de façade partiellement écaillée.
La lance standard d’un nettoyeur permet, en général, de choisir entre haute et basse pression, et de régler la forme du jet. Un jet “crayon” concentre la puissance en un seul point. Alors qu’un jet plat diffuse en éventail, selon un angle de 30 à 40°. Sur certains modèles, une molette permet de régler la puissance de la haute pression, contrôlable en permanence sur le cadran du manomètre. Selon les possibilités de votre appareil, la puissance peut donc être adaptée en agissant sur la forme du jet, sur le réglage au manomètre ou tout simplement en éloignant un peu plus la lance du support à nettoyer.
Avec de l’eau froide, c’est uniquement la force de frappe du jet qui agit. L’efficacité n’est pas toujours au rendez-vous, car il faut souvent modérer la force pour ne rien détériorer. D’où l’intérêt d’utiliser un détergent adapté au travail à effectuer (classique, spécial pour détacher la pierre…). Un réservoir de détergent, intégré ou additionnel, fait souvent partie de l’équipement de base des nettoyeurs. Le détergent est préalablement pulvérisé en réglant la lance sur la basse pression. Laissez agir quelques minutes, mais sans le laisser sécher. Puis lavez à haute pression. La plupart des appareils supportent un raccordement à l’eau chaude, jusqu’à 60° en moyenne. L’efficacité est ainsi optimisée, car la chaleur ramollie les graisses.
Travaillez à l’ombre, éliminez rapidement les boues séchées et autres salissures, puis laissez s’égoutter quelques instants. Pulvérisez ensuite le détergent en basse pression et, de la même façon, laissez-le agir quelques instants. La brosse rotative à poils souples favorise le nettoyage, particulièrement celui des jantes. En revanche, à la longue, le frottement des poils marque la carrosserie de microrayures, surtout visibles au soleil. Rincez sans trop attendre, notamment s’il fait chaud. La haute pression à 30 cm de la carrosserie suffit.
Pour les bas de caisse et les passages de roue, la plupart des fabricants proposent une lance coudée très pratique. Mais le secret d’un bon lavage passe également par un séchage rapide à la peau de chamois humide, fréquemment rincée et pressée.
L’intérêt du nettoyeur passe aussi par les multiples possibilités offertes par les accessoires, livrés d’origine ou disponibles séparément. Le débouche-canalisation se compose d’une buse montée en bout de flexible. Il dissout les bouchons tout en s’autopropulsant dans les canalisations grâce à des rétrojets latéraux. Le kit d’hydrosablage permet de décaper et de supprimer la rouille du métal en pulvérisant eau et sable mélangés. Moins connue, la buse de pulvérisation sur rallonge de lance sert de pulvérisateur pour atteindre des parties hautes.
Lors du montage du flexible et de la lance, serrez les raccords à la main, fermement mais sans forcer. Pour le démontage, débranchez l’appareil et actionnez la gâchette pour ôter la pression avant de dévisser.
Le réglage de la puissance d’une lance standard s’effectue généralement par la rotation de son embout. Réglez-la en dirigeant la lance vers le sol. Surtout ne jamais approcher votre main de la buse de sortie !
Les modèles à puissance modulable disposent d’un manomètre sur l’appareil, situé souvent à proximité de la molette de réglage. Le contrôle sur le cadran se fait lorsque l’appareil fonctionne en haute pression.
Avec le temps, la pierre de taille forme en surface une couche naturelle de protection : le calcin. Travaillez à distance, avec juste assez de force pour décrasser la pierre sans détruire le calcin.
Le réservoir pour détergents, quand il est séparé, facilite les changements de produits. Mais il est moins pratique, car il faut changer d’embout à chaque fois. Évitez le liquide vaisselle qui laisse des traces sur les carrosseries.
Si le réservoir est intégré, rincez-le après usage et quand vous changez de produit. Par exemple, un produit pour détacher le sol d’une terrasse est trop agressif pour laver la voiture. N’en laissez pas de résidus.
Si vous utilisez votre nettoyeur à haute pression sur une zone non équipée d’électricité, vous pouvez opter pour un modèle à moteur thermique (ex. Brigg & Stratton).
Disponible en accessoire chez plusieurs fabricants (Alto, Kärcher, Stihl…), le système de jet rotatif sous capot est antiprojection. Il permet de laver une terrasse en bois ou maçonnée sans éclabousser.
Le débouche-canalisation se propulse dans les tuyaux par la force des rétrojets latéraux. Il peut même remonter le long d’une canalisation de descente d’eaux pluviales obstruée.
L’hydrosablage n’a pas son pareil pour décaper la peinture et dérouiller le métal. À défaut du sable proposé avec les accessoires (coûteux), vous pouvez employer un sable très fin et surtout bien sec.
Certains fabricants prévoient avec le nettoyeur le traitement phytosanitaire par pulvérisation. Le prolongateur et la lance coudée permettent une vaporisation en hauteur sur les arbres et sur les haies.
Avant d’utiliser la petite tige métallique destinée à déboucher la buse, débranchez le nettoyeur et séparez les deux parties de la lance. Ne tentez jamais un débouchage avec une lance sous pression !
À chaque raccord, un petit joint torique assure l’étanchéité. Au moindre signe de fuite, changez le joint. Un peu de graisse silicone permet de les garder en bon état et favorise l’emboîtement.
Les nettoyeurs à haute pression sont équipés d’un filtre d’arrivée d’eau. Prenez une pince pour l’extraire fréquemment et le nettoyer. Les sautes de pressions proviennent souvent d’un filtre bouché.
Pour l’hivernage, votre appareil doit être entièrement vidé de l’eau qu’il contient. Débranchez tous les raccords accessibles (lance, flexible, sortie de pompe) et pressez la gâchette pour vider le flexible.