Bricoleur émérite, Jacques Renaud a toujours besoin de nouveaux projets, comme cet abri en bois conçu et fabriqué pour son cousin. Un travail simple en apparence, mais qui cache une grande technicité.
Que ce soit pour lui, sa famille, ses voisins ou ses amis, Jacques Renaud conçoit et réalise souvent des petits projets, de préférence en bois. C’est l’occasion qui fait le larron :
"Mon cousin m’avait demandé si je voulais bien lui construire un abri pour stocker son bois de chauffage. Parallèlement, l’un de mes voisins avait déligné et scié à des dimensions convenables du chêne dont il ne faisait rien. Et comme j’aime travailler le chêne…" Il n’en fallait pas plus à notre lecteur pour se lancer dans l’entreprise, après avoir négocié à un bon prix ce chêne à son voisin.
L’étape suivante a consisté à établir un plan :
"Mon cousin m’a donné les dimensions de la construction. Malheureusement, il était limité par la place. L’abri est donc un peu étroit."
Le projet prend forme, l’abri est construit à partir d’une
structure poteaux-poutre et d’une
charpente traditionnelle.
Petite fierté pour Jacques Renaud :
"Tout est assemblé de façon traditionnelle par tenons et mortaises. Il n’y a aucun assemblage métallique."
Les étapes préliminaires
Jacques Renaud a depuis longtemps troqué la table à dessin pour des
logiciels de conception assistée sur ordinateur.
"J’aime avoir de nouveaux projets, me mettre devant mon ordinateur et les dessiner. Cela me permet de me perfectionner sur mon logiciel de dessin."
Pour travailler plus confortablement, il n’hésite pas à
adapter l’outillage à ses nouveaux projets. Comme ici, avec la table de sortie de la dégauchisseuse qu’il a rallongée.
"Il a fallu également remplacer le guide d’origine par une pièce de bois usinée de façon à faciliter l’équerrage des poteaux et le sciage partiel des entailles à leur sommet."
On reconnaît un bricoleur averti à la qualité de son outillage et à son organisation. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que notre lecteur est équipé et organisé. Rien n’est laissé au hasard…
Préparation et pré-assemblage des pièces de bois en atelier
Jacques attaque la préparation du petit bâtiment. Tout se passe d’abord chez lui :
"Mon cousin n’habite pas tout près, il est à 70 km. J’ai donc préparé et pré-assemblé à l’atelier l’ensemble des pièces nécessaires à la construction de l’abri, avant de les transporter sur place pour le montage." Doté d’un bon outillage et d’une solide expérience, Jacques Renaud travaille avec méthode et précision :
"Pour les pièces les plus petites comme les arbalétriers, les poinçons ou les contrefiches, j’ai utilisé des outils classiques : combinée à bois, scie radiale, perceuse, défonceuse et scie à ruban."
Les
mortaises sont réalisées à l’aide d’une tenonneuse et d’une mèche plate. Quant aux
tenons, ils sont conçus avec une simple scie. "Dans les deux cas, les finitions se font au ciseau à bois de charpentier." Pour plus de facilité, il assemble aussi les
fermes de la charpente à l’atelier avant de les transporter.
Reste à prévoir quelques détails pratiques, comme la porte de l’abri. Ce sera une
porte de récupération :
"Je l’avais mise de côté depuis longtemps." Rien ne se jette… Pour la façade, il choisit un
bardage en douglas bouveté.
La première étape du chantier a consisté à
raboter les pièces de chêne :
"J’ai tout dégrossi avec un rabot à main."
Les premières pièces, comme les
poinçons de la charpente, commencent à prendre forme. Les
mortaises sont soigneusement préparées pour que les tenons puissent être introduits sans trop forcer.
Tous les
tenons, coupes et angles, ont été réalisés avec une scie radiale réglée en profondeur. La finition des tenons a été obtenue avec une lame de scie circulaire montée sur l’arbre de la toupie.
Les
entraits sont taillés dans des bois bruts (150 x 150 mm) :
"Je les ai d’abord rabotés pour dresser les pièces." Pour préparer les
entailles au sommet des poteaux, notre lecteur utilise une scie plongeante, puis effectue la finition aux ciseaux de charpentier. En revanche, les
réservations des arbalétriers sont effectuées uniquement au ciseau à bois.
C’est le moment de vérité, toutes les pièces des
fermes de la charpente sont usinées, l’assemblage peut débuter. Et… tout se passe comme prévu.
Après les fermes, notre lecteur finalise les
poteaux, six en tout, avec la mise en place des pieds métalliques réglables en hauteur.
Tout est prêt, il ne reste plus qu’à charger deux remorques et à se rendre sur place pour le montage.
Montage express de l'abri
Arrivé sur place, Jacques Renaud attaque sans tarder l’assemblage de l’abri. Pendant qu’il était à l’atelier, son cousin a fait couler une petite
dalle en béton par un maçon à l’emplacement dévolu à la construction. La dalle étant sèche, le montage débute par la mise en place des
poteaux, ancrés au sol via leurs platines métalliques.
Après réglages, le cousin et son voisin sont mobilisés pour poser les deux
fermes :
"Le voisin est agriculteur, il nous a bien aidés avec son tracteur pour soulever et présenter les fermes au droit des poteaux." Un jeu d’enfant : bien préparées, structure et charpente s’assemblent sans difficulté :
"Une seule ferme a demandé un peu plus de temps, de 5 à 10 minutes." Modeste notre lecteur, car il ne leur faudra pas plus d’une heure pour monter et solidariser l’ensemble.
Mais ce n’est pas terminé : restent le
clos et le
couvert. D’abord la couverture. Avec une étonnante impression de facilité :
"Pour la pose des tuiles, il suffit de lire la fiche technique." Ensuite le bardage, la porte et le barreaudage, une formalité. L’ancrage à peine terminé, notre lecteur a déjà d’autres projets en tête.
Le montage débute par la mise en place des
poteaux.
"Pour faciliter le perçage des trous de fixations des platines métalliques, je me suis fabriqué un gabarit de perçage."
Une fois les poteaux en place, un travail de réglage de platine, d’équerrage et de mise à niveau est indispensable avant de continuer. De cette étape dépend en grande partie la qualité de l’ouvrage. Les
contreventements notamment sont réalisés avec des montants en chêne, assemblés entre les poteaux par tenons et mortaises.
Soulevées avec la fourche du tracteur du voisin agriculteur, les
fermes ont rapidement trouvé leur place sur les poteaux :
"Pour l’une d’entre elles, il a fallu un peu appuyer avec la fourche et donner quelques coups de massette pour la faire entrer. Mais les positionner ne nous a pas pris plus d’une heure."
La construction continue avec l’
habillage des façades et la
pose des chevrons de la future couverture. Plutôt que des fenêtres, des barreaux sont fichés dans les montants. Ils laisseront passer l’air pour évacuer l’humidité.
"Je me suis fait plaisir en réalisant une petite moulure sur les poteaux. C’est ma signature."
Le
voligeage ainsi que les
tuiles sont posés dans la foulée. La couverture est prévue pour supporter des épisodes de neige :
"Nous sommes à presque 1000 m d’altitude ; j’ai donc prévu une pente de 30 degrés pour la neige. Comme la construction est petite, je trouve que cela nuit un peu à l’esthétique, mais c’est indispensable."
Quelques finitions et il sera temps de ranger l’outillage. Notre lecteur pourra repartir vers de nouvelles aventures… de bricoleur !
Bon à savoir
Les abris de jardin, de piscine ou pour le bois, s’ils ne sont pas attenants et accessibles directement depuis l’habitation principale, ne sont pas couverts par l’assurance habitation. Il convient donc pour les protéger, ainsi que les biens qui se trouvent à l’intérieur, de souscrire une
extension spécifique de garantie. En cas de sinistre, une franchise est appliquée sur les frais de remise en état, son montant doit être indiqué dans le contrat. Les indemnités concernant les biens entreposés sont plafonnées. Attention donc à ne pas stocker d’objets de valeur.
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