Afin de protéger efficacement la maçonnerie des aléas climatiques, les façades des maisons comme des immeubles doivent être entretenues régulièrement. Une opération qui représente un coût non négligeable et qui peut dans certains cas être obligatoire. Explications.
Le code de la construction et de l’habitation stipule que les propriétaires et copropriétaires doivent tenir les façades de leur bien en état de propreté et entreprendre un ravalement au moins tous les dix ans. Une obligation en terme de ravalement peut être imposée, mais uniquement dans les communes qui font l’objet d’un arrêté préfectoral. Dans ce cas, les propriétaires, qui n’ont pas entrepris les travaux de réfection en temps et en heure, peuvent se voir adresser par leur mairie un courrier imposant la réalisation du ravalement dans un délai d’un an… Un délai qu’il est conseillé de respecter, car la mairie peut se substituer aux propriétaires et mandater une entreprise spécialisée pour exécuter les travaux. Les frais restant à la charge des propriétaires, qui peuvent par ailleurs recevoir une amende de 3 750 €…
Financer les travaux de ravalement
Il est donc inutile de retarder l’échéance. D’autant qu’au fil du temps, la maçonnerie risque de se détériorer avec comme principales conséquences l’apparition de fissures ou d’infiltrations d’eau. Cependant, le nettoyage, la réfection des enduits, le recrépissage ou la remise en peinture sont des opérations qui représentent une enveloppe financière élevée. À laquelle il faut, selon les cas, ajouter le remplacement des gouttières et descentes d’eau de pluie, l’entretien des souches de cheminées… Pour faire baisser la facture, il est possible d’obtenir sous conditions une subvention de l’Anah. En revanche, les travaux de ravalement ne donnent pas droit au crédit d’impôt (CITE), à l’exception des travaux d’isolation par l’extérieur (ITE).
Un coût variable selon le type de façade
Chaque construction étant différente, il est difficile de donner un tarif précis (estimé entre 30 et 100 € /m2). Ces coûts prennent en compte :
- La nature du support (pierre, parpaings, brique),
- L’état de la façade (présence de fissure, faïençage…)
- Le type de revêtement (peinture, enduit…).
À ces points, il convient d’ajouter :
- La hauteur au faîtage de la construction
- L’accessibilité
- La mise en œuvre d’un échafaudage
Faire appel à un professionnel
Si certains travaux peuvent être réalisés par des particuliers, il est conseillé de confier le ravalement des façades à un professionnel pour que les travaux soient effectués dans les règles de l’art. Outre l’équipement nécessaire (machine à projeter, échafaudage…), ce dernier est à même de choisir le produit adapté à chaque cas, et planifie au mieux le chantier dans la durée. Passer par un entrepreneur permet également de bénéficier d’une TVA à taux réduit de 5 %. Bien que la garantie décennale ne s’applique pas aux travaux de ravalement (considérés comme esthétiques), l’entreprise peut accorder une garantie contractuelle de 10 ans.
Copropriété, comment procéder
Les propriétaires de logements individuels peuvent faire appel à un façadier quand ils le souhaitent. En revanche, pour les habitations en copropriété, il faut que :
- La question du ravalement des façades doit être mise à l’ordre du jour de l’assemblée générale des copropriétaires.
- Le vote des travaux s’effectue à la majorité des voix des copropriétaires présents ou représentés.
Le syndicat de copropriété doit faire établir un diagnostic de l’état de la façade afin de lister les désordres à réparer, puis demander plusieurs devis (trois minimum) afin de sélectionner le professionnel le plus apte pour mener à bien les travaux. Il est également indispensable de contrôler le coût des travaux et de prévoir les modalités de paiement.
Effectuer les travaux en toute sérénité
Maison individuelle ou copropriété, pour que les travaux de ravalement se passent sans encombre, il est conseillé :
- D’éviter la période de congés.
- De fermer les volets avant que l’échafaudage ne soit monté.
- De souscrire une assurance dommages-ouvrage lorsqu’il y a des travaux d’étanchéité (rebouchage des fissures, application d’un enduit ou d’une peinture étanche).
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