Une façade se dégrade au fil du temps. Mais ce n’est pour autant que l’on est capable d’en comprendre les raisons. Une analyse minutieuse est alors souvent indispensable.
1 Nuançage
Altération ou modification de teinte due à une forte exposition aux UV d’une peinture claire ou de mauvaise qualité.
2 Farinage
Substance blanchâtre et poudreuse apparaissant sur une peinture soit trop pigmentée, soit de mauvaise qualité, soit non prévue pour l’extérieur.
3 Décollement
Le revêtement se décolle, gondole, cloque ou sonne creux du fait d’un mauvais accrochage lors de l’application (support trop sec, liant mal dosé).
4 Faïençage
Microfissures de moins de 0,2 mm de largeur formant une toile d’araignée et causées par un excès de talochage ou un séchage trop rapide lors de l’application de l’enduit ou du revêtement.
5 Fissures obliques
En angle de mur, elles sont dues à une instabilité du terrain ou de l’assise de la construction entraînant des mouvements de structure. Dans l’angle des baies, elles proviennent d’un défaut de chaînage vertical.
6 Spectre de maçonnerie
Les ombres de la maçonnerie apparaissent à travers la peinture de finition, souvent en raison de l’inadéquation du type de peinture appliqué avec la nature du support.
7 Petites fissures
Elles sont généralement dues à des éléments de maçonnerie de nature hétérogène ayant un comportement hygrothermique différent.
8 Fissures verticales
Situées aux angles de la construction, elles trahissent un défaut de chaînage vertical.
9 Microfissures
Au niveau des joints de maçonnerie, elles résultent de l’utilisation de blocs mal stabilisés ou d’un mauvais montage (joints trop larges, mauvais dosage, séchage trop rapide).
10 Fissures horizontales
Situées au droit du plancher de l’étage ou légèrement au-dessus, elles sont dues à une déformation ou une rotation du plancher sur le chaînage horizontal périphérique.
11 Éclatement des angles
Une protection insuffisante est à l’origine de l’apparition des armatures que l’humidité corrode (carbonatation du béton).
Avant toute rénovation, un diagnostic s’impose. Les désordres les plus courants tels que faïençage, farinage ou nuançage (voir ci-contre) sont dus à l’usure du revêtement (peinture, enduit ou crépi). Ils sont les plus simples à traiter. En revanche, certaines dégradations sont plus graves : salissures autour des appuis de fenêtre, rouille et cassure des scellements de garde-corps, efflorescences ou remontées capillaires, traces de fuites… sont plus complexes à traiter. Enfin, certaines pathologies trahissent des problèmes structurels : fissures horizontales ou obliques, éclatement des angles… Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à faire appel à un professionnel (architecte ou bureau d’études structure) pour réparer avant de ravaler.
Le nettoyage des salissures, mousses et moisissures est une premiére étape facile à réaliser. Le plus simple est d’utiliser un nettoyeur à haute pression, en prenant soin de travailler à plus de 20 cm des parois. Sur les façades en pierre ou en brique, l’ajout de produits nettoyants est indispensable. En revanche, sur un support friable ou poreux, il convient d’éviter la haute pression et de lui préférer le nettoyage à la brosse. Enfin, pour des supports fragiles ou très encrassés, il est conseillé là encore de faire appel à un professionnel, qui sera capable d’apporter les réponses adaptées au problème, du type gommage, compresses, etc.
Les produits d’impression et les fixateurs de fond permettent l’accrochage de nouvelles peintures sur de nombreux supports anciens.
La dégradation des joints fait partie des désordres les plus courants sur les façades en pierre et en brique. Il convient de dégarnir au burin les joints existants sur 2 à 3 cm, puis de réaliser un joint, à base de ciment si la façade doit être imperméabilisée, à base de chaux si elle doit être perméable à la vapeur. Si après cela la façade reste poreuse, il est possible de pulvériser sur les parois un hydrofuge incolore, qui s’infiltre dans l’épaisseur tout en laissant respirer les matériaux.
Toutes les fissures ne nécessitent pas le même traitement. Une fissure de moins d’un millimètre et noire de poussière, est ancienne et ne bouge plus. Il faut l’ouvrir sur toute sa longueur à la meuleuse puis la reboucher avec un mastic spécial façade. Une fissure de plus de 2 mm est une lézarde : il vaut mieux qu’elle soit auscultée par un professionnel. Boursouflures, décollements et faïençages indiquent que l’enduit n’adhère plus. Il faut donc éliminer les parties qui ne tiennent plus, avec un riflard ou un maillet, puis appliquer un antimousse avant de reboucher.
Avec le temps, la pierre se couvre d’une couche de protection : le calcin. Travaillez à distance avec juste assez de force pour décrasser la pierre sans le détruire.
Avant de rénover une façade, vous devez déposer une déclaration préalable en mairie (simple formulaire à remplir). La demande sera instruite dans le mois qui suit. Si elle est acceptée, vous devez débuter vos travaux dans les deux ans. Dans un « secteur sauvegardé », le plan local d’urbanisme (PLU) détermine les conditions dans lesquelles les travaux doivent être effectués (matériaux, couleurs, techniques peuvent être imposés). Si votre maison est classée monument historique, un permis de construire est nécessaire, et vous devez consulter l’Architecte des bâtiments de France (ABF). En contrepartie, des aides peuvent vous être accordées pour financer vos travaux.