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Tout savoir sur les nouveaux enduits de façade

Appliqués sur la façade de la maison pour la protéger et la décorer, les enduits connaissent ces dernières années de nombreuses innovations qui améliorent leurs performances techniques. L’enduit est la touche finale de la construction d’un bâtiment et il assure un rôle de protection de la maçonnerie vis-à-vis des intempéries. Rapidité de pose et de séchage sont aussi des enjeux cruciaux.

Tout savoir sur les nouveaux enduits de façade

Protection de la maçonnerie

L’enduit de finition de la façade est une couche qui vient recouvrir le matériau de base d’un bâtiment. Il est posé soit à l’étape finale d’une construction neuve ou lors de travaux de ravalement ou de rénovation de façade.  Pour choisir et doser l’enduit à appliquer, on se base sur la résistance à la traction du support de base (Rt) et sur sa nature (béton, pierre ou brique).

Au-delà de ses fonctions protectrices et décoratives de base, les rôles de l’enduit sont multiples : il peut servir à reboucher des fissures, à lisser la surface de la façade ou à l’imperméabiliser. Le crépi (le mot est souvent utilisé pour parler de l’enduit) est un enduit de finition à visée principalement décorative. Il y a deux grandes familles de mortier :
  • les mortiers de chantier, qui sont préparés sur site. Ils sont constitués d’un mortier auquel on peut ajouter un adjuvant et parfois de la résine, des colorants et des additifs qui vont modifier la rapidité de sa prise. Le mortier est composé en grande partie de granulats (comme le sable et les gravillons), d’un liant (comme la chaux, le ciment ou le plâtre) et d'eau.
  • les mortiers industriels, qui se présentent sous la forme d’une poudre prête à gâcher avec de l’eau. Certains mortiers industriels sont également disponibles sous la forme de mortiers "frais", en pâte prête à poser.
On distingue plusieurs types d’enduits, dont les caractéristiques correspondent à leur mode d’application ou à leurs propriétés techniques.

Enduit épais, mono ou multicouche ?

Enduit épais

On parle d’enduit épais lorsque le produit est conçu pour lisser les aspérités du matériau de base de la façade. Ce type d’enduit n’est donc pas un crépi à la fonction uniquement décorative, mais bien un mortier qui va venir finir la construction et assurer l'étanchéité de la façade. Un enduit épais traditionnel se pose en trois couches :
  • le gobetis (couche dite "d’accrochage"),
  • le dégrossi ou corps d'enduit (couche souple, mais plus épaisse)
  • la finition, qui est plus mince et moins fortement dosée en liant que le gobetis et le dégrossi. Les nouveaux enduits traditionnels réduisent la pose à seulement deux passages et accélèrent donc le temps de mise en œuvre, mais on les réserve le plus souvent aux travaux de rénovation ou de ravalement de façade.

Enduit monocouche ou multicouche

Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser penser, ce type d'enduit s’applique le plus souvent en plusieurs passages d'un même produit, mais avec la particularité d’être prêt à gâcher. C’est le plus souvent un enduit qui se présente sous la forme de poudre prête à gâcher avec de l’eau ou sous la forme d’une pâte fraîche, prête à poser. L’application de l’enduit monocouche se fait en deux passages :
  • le premier passage remplaçant le gobetis ;
  • le second passage assurant la finition.
Il peut être renforcé par un treillis d’armature (en fibres de verre ou en acier galvanisé) si le mur de support est trop abîmé. Ce type d’enduit ne peut pas être appliqué sur un support en pierre naturelle, mais il s’adapte très bien à une application sur un sous-enduit fibré, dans le cas de travaux d’isolation par l’extérieur. En fonction de leur composition et du support de destination, l’enduit monocouche comme l’enduit multicouche peuvent être posés à la taloche ou projetés mécaniquement (à l’aide d’une machine à projeter).

Les enduits améliorés

Parmi les nouveaux enduits de façade, certains produits offrent des performances améliorées en matière d’isolation thermique, d’imperméabilisation et de durabilité.

Enduits autonettoyants

Les façades des maisons sont particulièrement exposées aux risques de colonisation par des mousses, des algues ou des salissures liées à l’écoulement des eaux de pluie. Les enduits autonettoyants combinent les effets d’un additif hydrofuge et d’une microstructure qui empêchent que la saleté n’adhère en surface. Dans ce type de revêtement, c’est le mouvement de l’eau de pluie elle-même qui est mis à profit pour assurer un nettoyage régulier de la façade.

Enduits renforçant l'isolation

En complément de l’isolation par l’extérieur ou par l'intérieur, certains enduits offrent des performances thermiques intéressantes. Certaines formules "naturelles" incorporent un isolant végétal comme le chanvre ou le liège et contribue à assainir les fissures, déshumidifier la maçonnerie et à protéger la façade contre les moisissures. Leur coefficient thermique est supérieur à celui des enduits traditionnels et ils possèdent également certaines propriétés d’isolation phonique. Le dosage de ces enduits se fait en fonction de la région et du support de destination (principalement la pierre et la brique). Certains enduits de ce type intègrent des microbilles de verre ayant pour objectif de repousser le rayonnement solaire, donc d'améliorer le confort d'été. Un enduit à base d’aérogel de silice a fait récemment son apparition sur le marché. Même s’il exige un pré-traitement du support (l’étape du gobetis doit être réalisée avec un enduit traditionnel à base de mortier à la chaux ou au ciment). Il peut être appliqué sur tous les types de support et présente des performances thermiques intéressantes. Le principe de l’aérogel repose sur l’emprisonnement d’un gaz (de l’air) dans des micro-pores. La structure, presque à 100% composée d’air, qui en résulte est un isolant incomparable (et c’est le matériau solide le plus léger au monde). Il est tout particulièrement adapté aux travaux de rénovation énergétique ou de ravalement de façade. Il peut être appliqué à la taloche ou à la machine à projeter. Sa structure minérale élimine les risques de moisissures.

Aucun de ces produits ne peut cependant revendiquer une performance thermique permettant de les utiliser seuls, en substitution des isolants conventionnels.
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