Les anciens bâtiments agricoles comme les granges ou les hangars souffrent souvent d’un manque d’entretien. Certaines réparations extérieures finissent, comme ici, par s’imposer, surtout lorsque la corrosion s’est largement répandue.
La réalisation des pièces en tôle galvanisée est une solution économique pour protéger l’extrémité des pannes exposées aux intempéries. Il est possible d’utiliser du zinc qui se travaille de la même manière, et d’employer des clous à tête habillée de zinc.
L’élimination de la rouille des tôles par brossage mécanique est un moyen. Mais si on peut les sabler, le résultat n’en sera que meilleur. Un traitement avec un produit destructeur de rouille à base d’acide phosphorique est aussi une exellente méthode (à manipuler avec précaution !).
Ce pignon de hangar habillé de planches et recouvert de tôles ondulées (initialement galvanisées) n’assure plus l’étanchéité requise. Au fil du temps, la rouille s’est installée, procédant à une destruction lente de la surface. Autre symptôme de la dégradation : l’extrémité des pannes exposé aux intempéries et dépassant la toiture se trouve fortement effrité. Mais cette atteinte n’a pas encore d’incidence sur la solidité de la construction. Pour rénover ce pignon et le rendre plus esthétique, il faut donc protéger le bois et traiter le métal.
Les pannes sont les pièces horizontales reposant sur les arbalétriers. Elles dépassent d’environ 30 cm. À l’origine, elles auraient dû être protégées (en partie extérieure) des infiltrations qui pourrissent le bois. Et ce phénomène peut gagner les arbalétriers. Dans ce cas, la réparation s’avèrerait plus importante.
● Au stade de détérioration actuel, on ne peut envisager de reconstituer le bois. Mais il est temps de le traiter énergiquement et de le protéger par une couverture métallique.
● En premier lieu, le bois pourri et spongieux est entaillé à la hachette afin d’atteindre les parties saines. Le traitement commence par un badigeonnage copieux au pinceau d’un produit curatif à haut pouvoir pénétrant (comme par exemple V33 charpente).
● Après séchage, l’action de ce produit est renforcée par deux applications de Carbonyl. De teinte brune, à odeur persistante, ce second produit (huileux) protège efficacement les bois enterrés ou immergés. Il lutte contre la pourriture et les insectes xylophages. Appliqué au pinceau sur bois sec, il donne de bons résultats.
La seconde étape consiste à fabriquer des pièces de protection en « U » (tôle de 1 mm) pour coiffer le bout de chaque panne abîmé (section 170 x 65 mm). Un morceau de tôle galvanisée de 350 x 180 mm est plié à 14 cm d’une extrémité en pinçant la tôle entre deux cornières serrées par des pinces-étau. Pour effectuer un deuxième pli à 65 mm du premier, on utilise une chute de bastaing de même épaisseur, ce qui facilite le formage. Trois trous de 3 mm de diamètre sont ensuite percés sur les deux ailes de la pièce : ils serviront à la fixation par clouage en bout de panne.
Certaines tôles ondulées du pignon présentaient une corrosion importante. Toutes les zones atteintes ont été passées à la brosse cloche rotative, montée sur l’axe d’une petite meuleuse. La peinture antirouille glycérophtalique (gris foncé) rappelle la couleur des toits d’ardoises des bâtiments environnants. Elle s’applique au pinceau, en deux couches et à vingt-quatre heures d’intervalle.
Installez l’escabeau de façon à pouvoir travailler des deux mains. Pour chaque extrémité de panne, détachez les parties friables et retirez les lichens à la brosse métallique.
Traitez le bois avec un produit spécifique (insecticide et fongicide). Après séchage, badigeonnez deux couches de Carbonyl : un produit brun huileux pour bois extérieurs.
Les pièces de protection sont découpées à la scie sauteuse (lame à métaux). Comptez 345 mm : 140 mm (arbitraire) pour les rabats (ou joue) + 65 mm pour les pannes.
À défaut de plieuse, bloquez la tôle entre deux cornières serrées par des pinces-étau. Rabattez à la main puis avec le plat de la massette. Le deuxième pli est à 65 mm du premier.
Placez la protection à cheval sur un morceau de bastaing (de même ép. que les pannes) et percez trois trous sur les ailes (Ø 3 mm). Situez les trous là ou le bois est de bonne qualité.
Coiffez l’extrémité des pannes : les protections doivent entrer sans trop de jeu sur les pièces de bois. Clouez de chaque côté avec des pointes Ø 3-40 mm à tête large.
Éliminez le maximum de rouille sur la tôle ondulée. Utilisez une petite meuleuse équipée d’une brosse cloche mais attention aux rebonds ! Portez gants et lunettes de protection.
Appliquez directement sur la tôle une peinture antirouille glycéro de bonne qualité qui assure protection et décor. La présence d’un additif (Rustol) renforce le pouvoir antirouille.