D’une étonnante diversité, les lames de bardage se marient aussi bien avec les vieilles pierres qu’avec les constructions neuves. Tour d’horizon pour faire les bons choix.
Le bardage est un revêtement de façade fixé mécaniquement sur une ossature. Il permet de dissimuler un isolant thermique. C’est sous forme de lames, juxtaposées dans le sens de la hauteur ou de la largeur, qu’il est le plus répandu.
Comprendre les classes d’emploi
La durabilité des bois est évaluée en fonction de contextes d’utilisation précis et, le cas échéant, du traitement le plus approprié (norme NF EN 335).
Cette norme définit cinq classes d’emploi : 1 et 2 pour les bois intérieurs, 3 à 5 pour les bois extérieurs. Les bardages relèvent de la classe 3 (exceptionnellement de la classe 4). Depuis juin 2011, le « fascicule de documentation FD P20 651 » distingue deux catégories d’emploi pour la classe 3 : l’un en conditions favorables (3a), l’autre en conditions défavorables (3b).
Ces conditions découlent de certains paramètres et de leur combinaison : pluviosité (3 zones climatiques), exposition au vent dominant, « massivité » du bois (3 plages d’épaisseurs), conception de l’ouvrage (plus ou moins apte à évacuer l’eau).
Bois massif et résineux : question de classe
La plupart des lames de bardage sont issues de résineux massifs, parfois aussi aboutés ou lamellés-collés.
Épicéa, mélèze, pin rouge et sapin du Nord proviennent de Scandinavie ou de Russie. Canada et États-Unis fournissent le red cedar et le sapin de Douglas.
Ce dernier pousse aussi en France où l’on trouve également pin maritime, épicéa et peuplier.
Les essences les plus fragiles sont le pin rouge du Nord, le sapin du Nord et le pin des Landes : ils doivent être traités pour résister à un emploi extérieur, même en conditions modérées.
Naturellement durables (jusqu’à 100 ans, en classe d’emploi 3a), Douglas et mélèze peuvent être mis en œuvre tels quels, s’ils ne contiennent pas d’aubier*. Sinon, ils doivent être traités spécialement. Même chose, sans aubier, pour un emploi en conditions plus sévères (classe 3b).
Seul le red cedar peut être utilisé sans traitement et sans dommage en classe 3b.
En classe 3a, sa durabilité naturelle atteint 100 ans. Enfin, seules les essences les plus perméables (comme le pin), associées aux traitements les plus performants, permettent aux bois d’être classés 4.
Toutes se transforment en lames de 70 à 200 mm de largeur utile, pour des épaisseurs comprises entre 19 et 40 mm. Les longueurs, elles, varient de 2,45 à plus de 6 m.
Origine géographique des bois de bardage
L’origine géographique des bois a une incidence sur leur durabilité.
Ainsi, les bois du Nord sont naturellement plus résistants que les résineux qui poussent sous un climat plus favorable. Mais les traitements appliqués peuvent largement compenser ce handicap, ce qui élargit le choix.
À noter que plus un bois vient de loin, plus son impact sur l’environnement risque d’être défavorable.
Le bardage bois : un succès récent mais grandissant
Réservé aux constructions légères, hangars et chalets, il est aujourd’hui présent dans de nombreuses régions dont le Sud-Est et l’Ile-de-France.
Sa popularité tient aussi, en partie, à l’aspect écologique du matériau, désormais reconnu par tous (politiques compris).
Aujourd’hui, il est de plus en plus associé aux constructions neuves traditionnelles ou à ossature en bois, ainsi qu’aux extensions et isolations thermiques par l’extérieur en rénovation. Nul besoin d’en habiller toutes les façades : dans bien des cas, il n’est utilisé que pour marquer la différence entre l’extension ou la surélévation et la maison d’origine.
En rénovation, le succès du bardage s’explique aussi par l’essor de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), dont il reste le complément naturel.
Sa palette n’a d’ailleurs rien à envier à celle des enduits. De la mono-teinte à plusieurs dizaines de coloris, elle se décline parfois en une infi nité de nuances personnalisées, toujours sous forme d’acrylique microporeuse, de lasure opaque ou translucide.
Des tonalités plus sombres et plus urbaines sont apparues ces dernières années, en résonance avec l’architecture contemporaine. Elles ont toutefois tendance à vieillir plus vite que les teintes claires.
Quels profils et types de pose ?
Comme les lames de lambris, beaucoup de lames de bardage disposent de chants à rainure et languette, conçus pour un assemblage à emboîtement. Mais on trouve aussi de plus en plus de lames à feuillure et languette.
Assemblées à chevauchement, elles offrent des largeurs utiles plus importantes, mais sont déconseillées à la verticale - tout comme les clins.
Conçues pour un assemblage à recouvrement, ces lames à bords droits ou à profil en biseau présentent un aspect final assez rustique, de type cabane de trappeur. Mais ce ne sont pas les modèles les plus recherchés actuellement.
La tendance est plutôt à l’aspect « claire-voie », idéal pour donner du relief aux façades.
Quels que soient le fabricant et le style des lames, il existe en général une gamme d’accessoires plus ou moins étendue nécessaires à leur mise en oeuvre : tasseaux d’ossature, cornières et profi ls d’angle rentrant ou sortant, d’encadrement de baie, planches d’habillage pour linteaux et tableaux…
* L’aubier est la partie tendre du tronc, qui se forme chaque année sous l’écorce autour du cœur de l’arbre. Chaque essence en contient un plus ou moins fort pourcentage.
Un classique d’aujourd’hui : le bardage imitant la pose à claire-voie. Ses lignes très graphiques le destinent particulièrement à l’architecture contemporaine.
Une mise en œuvre dans les règles de l’art
Plus technique qu’elle n’en a l’air, la mise en oeuvre d’un bardage est régie par le DTU 41.2 (NF P 65-210-1/A1).
Elle impose de démarrer à plus de 20 cm du sol fini, et exige la présence d’un pare-pluie (sauf sur des parois en béton banché ou étanches). C’est en effet l’association parepluie et bardage qui garantit l’étanchéité d’une façade. Au-dessus du pare-pluie prennent place les tasseaux (parfois appelés « liteaux »). Ils constituent l’ossature et permettent la fixation des lames du bardage.
De classe 2, voire 3a, les tasseaux ont aussi pour fonction d’assurer la ventilation de la façade et de la sous-face des lames. Ouvertes en parties haute et basse, les parois permettent ainsi un flux d’air permanent qui évite à la chaleur et à l’humidité de s’accumuler au dos du bardage.
Quatre critères à retenir pour choisir des lames de bardage
Si les garanties sont valables quelle que soit la région, plusieurs facteurs conditionnent la durabilité d’un bardage et de sa finition : humidité ambiante, rayonnement solaire, teinte (sombre, elle vieillit plus vite)… Tous les fabricants insistent sur le soin à apporter à la pose (respect du DTU 41.2).
Grâce au profil à feuillure et languette, l’assemblage à recouvrement permet un gain de temps lors de la pose par rapport à des lames à rainure et languette (emboîtées). En contrepartie, il est moins rigide et impose des lames plus étroites, donc plus nombreuses à surface égale. Pour faciliter la pose, certaines lames disposent d’une rainure asymétrique qui offre la rigidité de l’emboîtement et la rapidité du recouvrement. Surtout lorsqu’elles se complètent d’une ligne de clouage.
D’une seule pièce, une lame en bois massif est plus sujette aux déformations. D’où la présence, parfois, de rainures de contre-balancement en face cachée, pour plus de stabilité. Une lame massive se différencie d’une lame en bois lamellé-collé ou abouté, constituée d’une dizaine de pièces étroites, juxtaposées et collées puis usinées.
Tous les bois de cette sélection – sauf l’Ageka – sont issus de forêts gérées durablement et labellisés PEFC (Programme de reconnaissance des certifi cations forestières). Toutefois, sur demande, les bois fabriqués par Ageka peuvent être labellisés FSC (Forrest Stewardship Council). Ils proviennent dans ce cas d’exploitations forestières évaluées selon des critères sociaux, économiques et écologiques.
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