Les ciseaux utilisés pour le béton ou la pierre n’ont pas besoin de présenter un tranchant aussi parfait que leurs équivalents destinés au travail du bois… Néanmoins, comme n’importe quel outil de coupe, ils exigent un entretien régulier pour rester efficaces et sûrs.
N’attendez pas qu’une pointe ou un tranchant soit complètement émoussé pour réaffûter l’outil… L’opération serait nettement plus longue qu’un simple affûtage d’entretien.
● Même si vous portez des lunettes correctrices, ajoutez des lunettes de protection chaque fois que vous utilisez un touret. Le verre est en effet sensible aux projections de métal et de toute façon, les vôtres sont moins couvrantes.
Fabriqué dans un alliage résistant, comme l’acier forgé au chrome manganèse et silicium, un ciseau de maçon s’use autant par sa tête que par son tranchant, ou sa pointe s’il s’agit d’une broche… Même trempé, pointe ou tranchant finit par s’émousser au contact de la pierre et du béton. Quant à la tête, elle est par définition plus tendre que la panne d’une massette, afin de réduire les risques d’éclatement et les vibrations excessives. Aussi, à moins d’avoir subi un traitement particulier appliqué par certains fabricants, la tête est un jour ou l’autre atteinte de “champignonnage” : elle s’arrondit et le métal est repoussé sur son pourtour. Il forme alors des barbes coupantes qui peuvent se détacher et blesser l’utilisateur… Par ailleurs, la panne de la massette tend à déraper sur une tête arrondie, ce qui présente également des risques. Raison pour laquelle les burins peuvent être munis d’une protection caoutchoutée qui améliore le confort de travail. Il est aussi prudent d’enfiler un gant épais sur la main qui tient l’outil.
Quelle qu’en soit la marque, ciseaux et broches de maçon sont généralement proposés avec ou sans protection caoutchoutée… Cette dernière vaut largement son (petit) supplément de prix !
Pour rectifier une tête qui “champignonne”, procédez face par face, en présentant l’outil perpendiculairement à la meule. Celle-ci, de type courant (au corindon) et d’un grain relativement gros (36 par exemple). Chacune des faces du ciseau est rectifiée l’une après l’autre jusqu’à présenter un aspect uniformément lisse. Les faces rectifiées sont ensuite légèrement poncées avec un abrasif fin.
Pour redonner au tranchant de l’outil un profil parfait, il faut tout d’abord éliminer le biseau d’origine (ou ce qu’il en reste !), en meulant les deux faces de l’extrémité jusqu’à les rendre complètement plates. Contrairement à la précédente, cette opération s’effectue avec une meule à grain moyen (60 par exemple), en présentant chacune des faces à plat contre le flanc de la meule. Le tranchant est ensuite rectifié en deux fois afin d’obtenir le nouveau biseau. Ces diverses opérations s’effectuent en douceur, en veillant à refroidir l’outil régulièrement. Faute de quoi, la partie meulée aura tendance à chauffer et bleuir (détrempe), perdant ainsi sa dureté originelle. Il est alors inutile de faire suivre l’affûtage par un ponçage fin car vous risqueriez d’abîmer le fil du tranchant.
L’outil le plus pratique est sans doute la meule rotative, manuelle ou, mieux, électrique (touret à meuler). D’une puissance de 600 à 1 000 W, il entraîne des meules de ø 150 ou 200 mm (ép. 20 ou 25 mm), à une vitesse de 2 800 à 3 000 trs/mn. Ces meules sont proposées en plusieurs grains : de 16 à 120 et plus. Les plus courantes (grises) sont au corindon et disponibles en grains 36 et 60. La meule est protégée par un carter métallique et par un écran transparent (pare-étincelles). Réglable vers le haut ou vers le bas, il ne dispense pas des lunettes de protection. Réglable et gradué, le porte-outil placé devant chaque meule permet d’obtenir l’angle d’affûtage désiré.
Voilà un ciseau qui a bien servi : son tranchant est complètement émoussé et sa tête, atteinte de champignonnage avancé… Bref ! Il est grand temps de lui redonner une nouvelle jeunesse !
Rien de mieux qu’un touret équipé d’une meule ordinaire pour rectifier rapidement un outil tel qu’un ciseau. Malgré la présence de l’écran de protection, portez toujours des lunettes adaptées.
Mettez le touret en marche puis présentez la tête du ciseau perpendiculairement afin de commencer à meuler son pourtour. Prenez appui sur le porte-outil mais sans trop appuyer.
À l’issue du meulage, la première face doit être devenue complètement lisse, et légèrement rugueuse compte tenu du grain employé. Répétez l’opération pour chacune des autres faces.
Lorsque chacune des faces aura été meulée, fignolez leur rectification à l’aide d’un abrasif à grain fin (une toile émeri par exemple) afin de les rendre impeccablement lisses.
Faites reposer l’outil à l’horizontale sur le porte-outil, et présentez son tranchant sur le flanc de la meule. Travaillez en douceur d’un côté puis de l’autre, pour éliminer le biseau d’origine.
Plongez la pointe de l’outil régulièrement dans l’eau froide : vous lui éviterez ainsi de trop chauffer. Mais attention de ne pas retremper le métal. S’il a bleui, attendez quelques secondes.
Pour une parfaite remise à neuf de l’outil, dégraissez-le sur toute sa longueur et appliquez-lui une couche de peinture pour métaux (en bombe), à l’exception du tranchant et de la pointe.