Il en rêvait, il l’a fait ! Sébastien Burguet a construit une cave à vins enterrée dans son jardin. Un lieu bien adapté à la conservation de ses différents crus.
Difficulté : Confirmé
Coût : 5 000 € environ
Temps : 1 mois (hors séchage)
Équipement : pelleteuse, outillage de maçon (pelle, truelle, auge, règle, échelle, etc.), outillage de carreleur (carrelette, maillet, etc.), tournevis, pince coupante, poste à souder, étais, perceuse…
Voir le plan de cette réalisation (en pdf) : Une cave à vins dans le jardin : Le plan
Faute de place à l’intérieur de la maison ou en sous-sol, certains se résignent à ne jamais posséder une cave à vins. Sébastien Burguet, lui, a décidé de créer un lieu à part, qui lui permettra de vieillir quelques bonnes bouteilles, pour les déguster sur place et entre amis. La cave de 11m2 (hors tout), pour une hauteur de 2,1m est enterrée dans le jardin. Toutes les conditions pour la conservation des vins sont ainsi réunies: absence de lumière et de vibrations, bonne hygrométrie, température ambiante constante, etc.
Après avoir creusé une excavation et réalisé une semelle filante, quatre murs de soutènement et un mur de refend, en blocs d’agglomérés de 20 x 20 x 50cm, sont élevés. Cet ensemble est ferraillé aux angles, au raccord de murs, et en partie haute (chaînage). La principale difficulté réside dans la construction de la voûte en béton armé de 25cm d’épaisseur, qui repose uniquement sur les murs. Son coffrage en contreplaqué est fortement étayé afin de résister au poids du béton, dont l’épaisseur s’explique notamment par la présence d’une toiture végétalisée conçue par notre lecteur.
L’accès à la cave depuis l’extérieur est assuré par un escalier en pierre de récupération. Abrité par un toit en tuile, le sol du palier présente une pente qui assure l’évacuation des eaux pluviales via un siphon encastré dans le revêtement en tomettes. Invisible de l’extérieur, la porte d’entrée est un modèle classique en chêne, redécoupé à dimensions. Un portail et une barrière en fer forgé enjolive l’accès de la cave.
Blocs de béton aggloméré (standards, de chaînage et d’angle), sable, ciment, gravier, ferraillage (fers plats, poteaux, treillis), bastaings, étais, pierres de récupération, enduit bitumeux, panneaux de contreplaqué, éléments de toiture (solives, lattis, tuiles…), enduit à la chaux, tomettes de récupération, pierres reconstituées, câble électrique et luminaire, grilles d’aération, siphon, porte en bois, portail et barrière en fer forgé.
Après avoir délimité le périmètre de l’excavation (4 x 5 m et 1,60 m de profondeur) avec une bombe de peinture aérosol, la fouille est creusée à l’aide d’une minipelle, puis à la pelle à main en raison du terrain très sablonneux et des risques d’éboulement.
Les murs de soutènement reposent sur une semelle filante en béton armé. Le ferraillage mis en place, les murs sont bâtis à joints décalés. Un enduit bitumeux assure l’étanchéité.
Des barres métalliques sont disposées dans les blocs de chaînage horizontal, puis soudées entre elles. Les fers plats serviront au maintient du treillis de la voûte.
Le ferraillage « maison » du linteau est réalisé dans la continuité de celui du mur de refend. Une « encoche » dans le mur extérieur est destinée à la pose du bloc linteau. Le chaînage horizontal se trouve au couronnement des murs. Dans tous les cas il doit être continu.
L’escalier est réalisé avant la mise « hors d’eau » de la cave. Les marches en pierre de récupération (50 à 55 x 32 x 18cm) sont posées sur de la terre provenant de l’excavation.
Le coffrage de la voûte en béton est réalisé avec 5 bastaings soutenus par 56 étais. Pas question qu’ils fléchissent sous la charge exercée par le béton !
Le fond de coffrage est constitué de larges panneaux en contreplaqué de 21mm d’épaisseur. Chaque panneau est cloué aux bastaings et génère naturellement la forme de la voûte.
Le ferraillage est mis en place (fers plats et fers à béton ligaturés aux treillis), en commençant d’un côté puis l’autre du coffrage, de manière à en épouser la forme.
Le béton est coulé sur 25cm d’épaisseur. Pour qu’il résiste durablement à l’humidité, il est conseillé d’utiliser un béton hydrofuge. Après vingt jours de séchage, le courronnement en pierre de l’entrée peut débuter.
Après séchage, bastaings et panneaux de contreplaqué sont retirés. Deux grilles d’aération assurent l’apport d’air frais et évitent le phénomène de condensation.
Pour que la cave à vins se fonde dans le décor, la voûte est recouverte de terre provenant de l’excavation. Le massif obtenu sera ensuite végétalisé et jouera ainsi le rôle d’isolant thermique.
L’entrée de la cave est protégée de la pluie par une petite toiture en tuiles plates, reposant sur un lattis en bois. Cette toiture est reprise sur les murs extérieurs et un élément maçonné. Un escalier en pierre de récupération permet d’y accéder.
Pour pallier un éventuel risque d’inondation, le sol de l’entrée est recouvert de tomettes et équipé d’un siphon central qui permet l’évacuation des eaux de ruissellement provenant de l’escalier.
Notre lecteur a décoré le plafond en collant des plaquettes de parement en pierre reconstituée. Le jointoiement a permis de dissimuler une gaine électrique pour l’éclairage des lieux.
Les murs sont revêtus d’un enduit à la chaux hydraulique. Le sol est recouvert d’un lit de gravier et de sable pour isoler la cave d’une humidité excessive. Un motif en forme de grappe de raisins a été réalisé avec des tronçons de tube en terre cuite !
Les murs extérieurs sont revêtus de crépis. L’accès à la cave est fermé par une porte en fer forgé, réalisée sur mesure et équipée d’une serrure. Protection de grands crus oblige !