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5 questions sur les toitures contenant de l’amiante

Interdite dans les matériaux de construction depuis 1997, l'amiante reste néanmoins très présente, notamment dans les couvertures (plaques ondulées ou ardoises en fibre-ciment) construites avant cette date. Faut-il les déposer, les recouvrir, les repeindre, les encapsuler ? Le point sur le sujet en 5 questions-réponses.

5 questions sur les toitures contenant de l’amiante

Une toiture contenant de l'amiante présente-t-elle un danger ?

La toiture d'une maison datant des années 1980 contient de l'amiante. Est-ce dangereux pour des enfants en bas âge ? 

La toiture est soit constituée de plaques ondulées en fibre-ciment (fibrociment), soit d'ardoises de synthèse, qui contiennent une petite quantité d'amiante si la maison est antérieure à 1997 (ce qui est manifestement le cas). Cela ne constituerait un risque majeur que si ces matériaux étaient très friables ou si l'on était conduit à les percer, à les poncer, à les gratter, autrement dit à émettre de la poussière que l'on risquerait de respirer. Le diagnostic est fait pour prévenir ce risque. On peut cependant en tirer partie pour discuter le prix d'achat de la maison, au motif que si l'on doit un jour ou l'autre faire refaire la toiture, le coût de cette rénovation risque d'être fortement majoré du fait de la nécessité de recycler le matériau déposé.

Peut-on repeindre une couverture en plaques fibre-ciment amiantée ?

Un professionnel propose d'appliquer 2 couches de peinture (Oré) sur une toiture en fibre-ciment (Éternit). Est-ce judicieux ?

La remise en peinture d'une couverture peut présenter un intérêt si la couverture est décolorée ou si les éléments de couverture ne sont plus suffisamment étanches à la pluie (une couverture en fibre-ciment peut se décolorer, mais reste en général étanche durant des décennies). Enfin, si la couverture est antérieure à 1997 (date d'interdiction de l'amiante), cela peut présenter aussi l'intérêt d'encapsuler la fibre-ciment qui contient une petite proportion d'amiante.

En revanche, ce genre de produit devient cassant avec le temps. Il faut donc être très prudent lors d'une intervention sur ce type de couverture, le remède pouvant être alors "pire que le mal".
Si la couverture d'un bâtiment est antérieure à 1997, attention de ne pas en scier ou râper les plaques pour éviter toute diffusion de poussières contenant de l'amiante !

Certaines peintures sont spécialement conçues pour l'encapsulage de l'amiante (qui ne disparaîtra pas pour autant). Ce travail est à confier à une entreprise agréée.

Y a-t-il un risque d'inhaler de l'amiante avec un toit en Fibrociment ?

Dans un immeuble ancien, le diagnostic amiante préalable à la vente a révélé la présence de plaques en fibrociment amiante sous la toiture, laquelle est, par ailleurs, en bon état. Au niveau de l'appartement du dernier étage, y a-t-il un risque de transmission de poussières d'amiante par les VMC simple flux installées dans la salle de bains et les toilettes et dont les bouches sont situées dans les combles ?

Dans l'absolu, comme dans beaucoup d'autres domaines, l'absence totale de risque ne peut être garantie. Néanmoins, jamais les autorités sanitaires n'ont considéré ce risque comme suffisant pour justifier l'éradication ou l'encapsulage des toitures en fibrociment. Il faut savoir que leur teneur en amiante est faible et qu'elle ne pose un problème qu'en cas de sciage, perçage, râpage ou dégradation tels que des fibres d'amiante pourraient être libérées et inhalées. Quand ces plaques sont en bon état de conservation, il y a très peu de risques de voir les fibres d'amiante, noyées dans le ciment à hauteur de 10%, se disperser dans l'atmosphère. Il faudrait être prudent si elles étaient dégradées, cassées, fissurées, des fibres pouvant alors s'échapper de façon ponctuelle. De surcroît, concrètement, il y a assez peu de risques que la VMC les véhicule.
Pour un risque zéro, il faudrait envisager un démontage très coûteux et la réfection de la toiture avec un autre matériau de couverture, ou bien l'encapsulage des plaques existantes.

Peut-on recouvrir une couverture en fibre-ciment contenant de l'amiante ?

Pour refaire une toiture réalisée en Éternit, est-il possible d'utiliser un système de tôles ondulées à poser sur les plaques existantes ? Ce procédé est-il viable dans le temps ? 

Les couvertures constituées de plaques ondulées en fibre-ciment peuvent être recouvertes de sur-toitures de différentes compositions, complétées le plus souvent par un isolant. Cette opération est intéressante car elle évite de devoir déposer la toiture.
En revanche, si l'ancienne toiture est antérieure à 1997, elle contient probablement des fibres d'amiante et la conservation de ces plaques, bien qu'autorisée par la réglementation peut à terme représenter une moins-value en cas de revente du bien.
Enfin, il faut veiller à ne pas scier ni à ne pas percer ces plaques sans être protégé par un masque à fitration de niveau P3. Il est préférable de laisser ce genre de travail à un professionnel agréé "amiante".

Quelles sont les règles et la loi en matière de désamiantage des toitures ?

Le toit d'une maison est en fibrociment amianté. La propriétaire peut-elle démonter sa couverture elle-même et remettre des plaques neuves, sans avoir recours à une entreprise spécialisée ? Quelle est la réglementation pour le désamiantage des toitures par des particuliers ? Est-ce que les normes de dépose sont les mêmes que pour les professionnels ?

Depuis février 1996, le décret n° 96-97 (relatif à la protection de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l’amiante) oblige tout propriétaire à s’assurer que sa maison ne contient pas d’amiante sous diverses formes, notamment en cas de mise en vente ou de mise en location. Mais il n'y a pas d'obligation de remplacement des toitures, des canalisations ou des dalles de sol contenant de l'amiante, tant que les matériaux considérés sont en bon état.
En revanche, si l'on fait des travaux sur des parties constructives contenant de l'amiante, les déchets doivent être déposés en déchèterie par une entreprise spécialisée ou, si on le fait soi-même (ce qui est fortement déconseillé), en informant dûment celle-ci (article R1334-14 à 29 du Code de la santé publique).


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