Cheminées, terres cuites, portes, fer forgé… Le marché de l’occasion compte près de trois cents adresses et autant de types de matériaux et éléments d’architecture. Comment les trouver, les identifier et évaluer leur valeur ? Des conseils et des adresses pour vous aider à dénicher de beaux objets.
Comment les trouver ?
En consultant les pages jaunes (rubrique : matériaux de construction anciens) et Internet (mots clés : antiquaires du bâtiment, matériaux anciens…).
Seules les entreprises importantes disposent en général d’un site (www.labrouche.com, www.quentin-materiaux.fr, www.materiaux-anciens-lenfant.com, www.portesanciennes.com, etc.).
Si la plupart des récupérateurs et des antiquaires sont ouverts en semaine, d’autres reçoivent uniquement sur rendez-vous. Il est prudent de téléphoner avant de se déplacer !
Brocantes, vide-greniers, entrepôts… Nous sommes nombreux à les arpenter pour dénicher tout ce qui porte l’empreinte des ans. Quels sont les acteurs de ce marché et quels types de matériaux proposent-ils ?
Depuis les années 1970, les récupérateurs stockent matériaux et éléments d’architecture livrés aux démolisseurs. S’intéressant surtout au gros œuvre, ils les entreposent dans des hangars ou à ciel ouvert. Entre palettes de briques, caisses de tommettes et bois d’œuvre, l’acheteur trouve son bonheur ! Des services de livraison sont souvent proposés. Comme les stocks évoluent au gré des opportunités de démolitions, il faut arpenter régulièrement ces lieux.
Les antiquaires du bâtiment, diplômés d’une école d’art ou autodidactes férus de vieilles pierres, sont généralistes ou spécialistes (cheminées, boiseries, ornements de jardin…). Jusque dans les années 1990, ils se différenciaient des récupérateurs par la nature des marchandises et un travail de restauration, mais cette différence s’est atténuée. Quel qu’il soit, le bon professionnel doit vous aider à distinguer l’authentique de la copie, à dater une cheminée ou une porte et signaler les éventuels défauts… L’ancienneté de l’enseigne est aussi un critère d’appréciation.
L’engouement pour le passé ne faiblit pas, mais les démolitions deviennent rares : certains éléments viennent à manquer. Nombre d’antiquaires proposent des rééditions de portes, boiseries, encadrements en pierre de taille, cheminées… Le recours à ces copies a des avantages : disponibilité de l’objet, qualités esthétiques, performances mécaniques (résistance, porosité, densité…). Toutefois, elles sont souvent aussi coûteuses que les originaux en raison du prix de la main-d’œuvre. Le domaine de la pierre est cependant plus abordable.
On trouve la pierre (parements, dallages…) chez les récupérateurs. Si vous restaurez une maison, privilégiez la pierre locale. Pour les dallages, de grandes dalles (de 80 à 200 €/m2) peuvent être sciées dans leur épaisseur pour en donner une ou deux nouvelles. Examinez les arêtes qui doivent présenter le même degré d’usure. Les mentions “vieillie” ou “adoucie” signalent des dalles façonnées récemment à partir de calcaires durs extraits de carrière.
Tommettes et carreaux sont souvent triés et nettoyés. Les prix dépendent de la conservation et de la qualité de patine (35 à 90 €/m2). Dans un lot, vérifiez que les différences de tons ne soient pas trop marquées pour obtenir un beau panachage. Tapotez les carreaux. S’ils sonnent creux, ils sont fissurés d’où des risques de cassure à la pose. Prévoir une mise en œuvre artisanale tenant compte des irrégularités de surface.
Les tuiles sont abondantes. Les prix varient de 0,3 à 1 € la tuile canal et de 0,2 à 0,8 € la tuile plate. Avant achat, mesurez les formats qui diffèrent d’une région à l’autre. Testez leur porosité en les plongeant dans une bassine. Rejetez celles qui se gorgent d’eau. Prenez garde aux déformations (crevasses, ergots abîmés…). Surévaluez la quantité car le transport et la pose peuvent occasionner de la casse.
Le bois d’œuvre (poutres, solives, charpente) est fréquent même s’il tend à se raréfier en raison de sa réutilisation pour la fabrication de parquets et de boiseries. Le prix d’un m3 de chêne varie de 450 à 750 €. Évitez les poutres fléchies ou vrillées, dont les extrémités sont fissurées et sonnent creux.
Les cheminées sont le domaine de prédilection des antiquaires. Rustique ou richement sculptée, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses (de 1 000 à 20 000 €). Les modèles courants en marbre noir et blanc et ceux en bois commun se négocient autour de 1 200 €. Les cheminées en bois fruitiers ou en chêne sculpté xviie et xviiie siècles débutent vers 3 700 €. Ajoutez les coûts de transport et de la pose (à effectuer dans les règles de l’art).
Certains professionnels possèdent leurs équipes d’âtriers. Attention aux copies ! Parfois, seul le manteau ou les jambages sont d’origine ; les parties manquantes ou endommagées ont été reconstituées.
Les portes en chêne, châtaignier ou sapin tiennent une place de choix. Les prix restent accessibles. On trouve des pièces ciselées et patinées pour 150 à 300 € environ. Les copies sont nombreuses et de belle facture. Elles peuvent être réalisées sur mesure.
Les parquets anciens, en l’état ou restructurés, sont rares et révèlent souvent leur véritable état de conservation une fois posés ! Pour pallier la pénurie, des récupérateurs fabriquent des modèles à partir de planches de chêne anciennes qui ont l’avantage de ne pas se déformer. Les plus prestigieux (les panneaux Versailles ou Chantilly) sont si rares qu’ils se négocient entre 250 et 300 €/m2 ! Mieux vaut opter pour une réédition (environ 160 €/m2).
En ferronnerie se côtoient rampes d’escalier, marquises, balcons d’immeuble, grilles de château… La fourchette des prix est large : de 50 € pour une grille d’appui de fenêtre à 3 500 € pour une balustrade haussmanienne.
Puits, fontaines, vasques, réverbères… personnalisent le jardin. Assez abordables, ces ornements ne nécessitent pas de mise en œuvre contraignante. Les vasques, pierres d’évier, auges… coûtent 150 à 2 000 € environ. Les fontaines et les bassins en pierre de taille varient de 2 500 à 9 000 €. Vous pouvez également opter pour des copies.