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Restaurer une maison entre tradition et modernité

Entre la restauration « à l’ancienne » et la rénovation du « tout béton », il existe des solutions qui mêlent tradition et innovation. Vous profitez ainsi des avantages de l’une et de l’autre.

Restaurer une maison entre tradition et modernité

La maçonnerie : apparente ou cachée ?

Les maisons d’hier charment par la diversité de leurs matériaux, la qualité des maçonneries et la justesse de leurs proportions. Moins visibles que les restaurations extérieures, les aménagements intérieurs ne sont pas à négliger pour autant.

L’habitat rural présente des maçonneries qui peuvent être apparentes. D’autres sont protégées par un enduit (à la chaux ou en plâtre). Au pire, elles sont recouvertes d’une gangue de ciment qu’il vaut mieux piqueter : ce revêtement imperméable entraîne divers désor­dres (fissures, humidité, éclatement des pierres…). Pour les restaurer, les murs seront enduits à la chaux (aérienne ou hydraulique naturelle) ou mis en valeur par un rejointoiement à pierres vues. Résistant sans être rigide, microporeux, ce liant offre maintes qualités : il adhère au support, laisse respirer les murs sans emprisonner l’humidité, ne se fissure pas… On peut aussi le formuler en badigeon (un volume de chaux dilué dans deux volumes d’eau, auquel on peut ajouter des pigments) que l’on applique sur un enduit frais ou sec, pour donner une finition colorée.


Si des reprises de maçonneries sont nécessaires (et qu’elles restent visibles), utilisez les mêmes matériaux que ceux mis en œuvre (tuffeau, grès, silex, brique…) et inspirez-vous du mode de pose d’origine. Les sources pour s’approvisionner dépendent de votre situation géographique : récupérateurs de matériaux, carrières de pierre, tuileries-briqueteries ou industriels. Si ces reprises disparaissent derrière un enduit, le recours à des matériaux modernes ne pose pas de problèmes : préférez des matériaux isolants comme la brique, le béton cellulaire ou un conglomérat de chanvre et chaux.

Fenêtres : performances et harmonie

Changer les fenêtres à simple vitrage est l’une des priorités en rénovation. Bois, PVC, aluminium… l’offre est vaste. Pour autant, il ne faut pas se déterminer uniquement en fonction des critères de prix et de performances affichées (isolation thermique et phonique, mention « sans entretien »…). Portez votre choix sur des fenêtres capables de s’intégrer – en façade comme à l’intérieur – à votre habitat sans en rompre l’unité. Observez vos fenêtres d’origine et celles des maisons environnantes (proportions, matériau, teintes, structure à grands ou petits carreaux…). Préférez les menuiseries en bois et privilégiez les teintes douces en rapport avec les couleurs traditionnelles.


Si vous créez des ouvertures pour gagner en clarté, respectez le rapport traditionnel entre les « pleins » (maçonneries) et les « vides » (fenêtres). Les baies doivent être plus hautes que larges (pas de format carré), encadrée de tableaux (sections d’enduit saillantes) ou de jambages (pierres, briques…).

Aménager les sols

Les bâtiments ruraux présentent souvent un sol en terre battue. Plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre pour le remplacer par un sol isolant : chape flottante, dalle de chanvre ou de béton. La première solution consiste à couvrir le sol (dressé de niveau) avec un film polyéthylène et des panneaux de polysty­rène, recouverts d’un treillis métallique puis d’une chape de béton (5 à 7 cm d’épaisseur). L’avantage de cette chape flottante est de désolidariser le sol des parois (polystyrène et bandes résilientes) pour offrir une meilleure isolation thermique et phonique qu’une dalle de béton classique.


Plus écologique, la dalle de chanvre et de chaux est un conglomérat (8 kg de granulats de chanvre, 20 kg de sable et 30 kg de chaux naturelle environ), de 8 à 10 cm d’épaisseur, dressée sur un radier de pierre, gravier et matériaux concassés. Sain, résistant et microporeux, le chanvre s’utilise sous forme de chènevotte (cœur de la tige extrait par défibrage). Après séchage (une semaine), on obtient une dalle résistante et isolante que l’on recouvre d’une chape de mortier de chaux pour y poser des terres cuites ou un carrelage.

Consolider le plancher des combles

Aménager les combles demande souvent de mettre à niveau le plancher existant, voire de le renforcer. Les planchers anciens (sur poutres et solives) dont les lames sont disjointes et de niveau irrégulier gagnent à recevoir une chape sèche isolante. Légère, pro­pre et simple à mettre en œuvre, la chape est formée de granules d’égalisation que l’on recouvre de plaques de sol comprimées à haute pression (gypse et cellulose, ou plâtre, chez Fermacell, Xella…).
Si le plancher est nivelé par une couche de plâtre, de briques ou d’argile, ne l’évacuez pas : vous risqueriez de créer un phénomène de rétractation des poutres et des solives. Procédez par travées et remplacez la couche de plâtre soit par une chape de mortier de chaux, soit par une dalle de chanvre ou de béton léger.


Si le plancher doit être renforcé, il faut prévoir de couler une dalle de béton dont le ferraillage s’ancre dans les murs périphériques. Le poids du béton, qui associe sable et gravillons, peut toutefois occasionner des problèmes de surcharge. Mieux vaut alors placer des poteaux de reprise au rez-de-chaussée. Plus simple : utilisez un béton léger formulé avec des billes de polystyrène ou d’argile expansée. Le poids se trouve réduit de 40 à 60 % tandis que l’isolation thermique et phonique est améliorée.


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