Coup de foudre sur une brocante ou héritage chargé d’histoire, certains objets ont une valeur sentimentale et l’on envisage difficilement l’abandon… tout comme cette malle en bois et en métal ! Or, il a suffi d’un brin d’imagination et d’un peu de peinture pour lui redonner sa place dans la maison. Valeur ? Inestimable !
Quelle peinture ?
Plusieurs types de produits peuvent s’appliquer sur le fer et le choix est souvent guidé par la facilité de mise en œuvre.
Les peintures “spécial fer avec antirouille” (Julien, Dulux Valentine, Nuance…) permettent de se passer d’une sous-couche et se déclinent sous des couleurs de plus en plus attrayantes. Elles sont à la fois traitantes, protectrices et décoratives en deux couches. Un gain de temps et une économie de produits très appréciables !
Cette triste malle des années 30, arbore sans complexes un habillage de fer blanc, abondamment et grossièrement cloué sur une structure en sapin. Ce doublage métallique est issu de boîtes de conserve diverses en taille et en couleur. Disparate et de peu valeur, le parement a subi les assauts de la rouille. Un traitement de base pour l’assainir, de la peinture pour fer et quelques touches de couleur vont permettre de la retrouver fière et pimpante, apte à recevoir les objets nomades de la maisonnée.
Son aspect la rend peu attrayante, pourtant notre malle n’est pas en si mauvais état ! La structure est solide, les décorations métalliques et le bois de parement sont relativement bien conservés et sa contenance autorise bien des projets !
Préalable indispensable, un nettoyage général à la lessive de soude permet un dégraissage de fond et un rinçage abondant élimine les résidus de détergent. Puis, un traitement insecticide est appliqué au pinceau sur les parties en bois.
La préparation des ferrures exige un grattage minutieux des parties oxydées. Ce nettoyage, à la brosse métallique, suffit à supprimer les écailles de rouille profonde. La totalité de la malle est ensuite poncée pour éliminer les aspérités et égaliser les surfaces. Un bloc mousse abrasif s’avère un outil très performant, surtout dans les angles. Au final, dépoussiérer soigneusement.
Le choix du blanc cassé et du bleu apportera au meuble fraîcheur et lumière. La décoration s’inspire des carreaux anciens, peints à la main.
La mise en peinture s’effectue en deux couches. Les bordures des pans sont d’abord traitées à la brosse plate, pour préserver les parements de bois. Le remplissage de la surface s’effectue dans la foulée, évitant toute démarcation disgracieuse, et de bas en haut pour l’unité visuelle. Les ferrures sont ensuite minutieusement peintes en bleu. Vingt-quatre heures de séchage sont nécessaires.
Ce délai est mis à profit pour peindre l’intérieur de la malle, inutile de changer de produit ! Diluée à 10 % de white-spirit, la peinture perd de sa brillance et pénètre parfaitement le bois. Une seule couche suffit : elle laisse le veinage du matériau apparent, contribuant à lui conserver un aspect “rustique” tout en recouvrant les clous qui ont été grossièrement rabattus sur les lames.
Entamez la deuxième couche extérieure. Sur du métal, pour un rendu très lisse, il est essentiel de croiser le sens d’application par rapport à la première passe. Utilisez un pinceau plat et large, spécial “glycéro”, pour bien tirer le film, et un écran en inox ou un large couteau de peintre afin de préserver les boiseries.
La peinture des motifs ne requiert que prise de mesures et patience, mais elle a pour effet de détourner le regard des imperfections de la malle tout en lui apportant relief et originalité.
Sur les flancs et le dos, une première rangée de fleurs espacées de 10 cm est dessinée au crayon à papier (facile à effacer sur la peinture). Pour la seconde rangée, 5 cm plus bas, décaler les motifs de 5 cm. Répéter la procédure sur toute la surface de la malle, excepté sur les pans centraux et le couvercle. Les angles ne délimitent pas la fin du motif, il se prolonge, tout en continuité. Les fleurs sont reliées par des losanges.
Les pans de façade et du dessus reçoivent un motif simplifié. Un cadre aux angles arrondis accueille en son centre une fleur faite de simples pétales.
Un pinceau “langue de chat” est indispensable pour peindre à main levée sans trop de bavures : sa pointe effilée dose parfaitement la quantité de peinture nécessaire. Evidemment, jamais les traits ne seront rigoureusement droits et les fleurs identiques… c’est là tout le charme de ce décor ! Ce même pinceau servira à appliquer la seconde couche sur les ferrures pour un fini impeccable. Les boiseries sont simplement cirées pour un effet naturel.
Des plaques de fer blanc de tailles et couleurs diverses sont abondamment clouées sur la structure en sapin de la malle. Des ferrures simples et des lattes de bois constituent les seuls ornements.
Démarrer par un grand nettoyage à la lessive de soude pour bien dégraisser les matériaux.
Rincer soigneusement, laisser sécher et appliquer un traitement insecticide sur toutes les boiseries.
Une brosse métallique permet de gratter et d’éliminer la rouille avec précision.
Poncer les surfaces avec un abrasif fin et un bloc souple pour les angles.
Dépoussiérer à l’éponge légèrement humide.
Pour la mise en peinture, rechampir d’abord à la brosse fine les bordures d’un pan, puis combler la surface, immédiatement après, sur la hauteur, au spalter plat.
La couche doit être fine et bien tirée.
Pendant le séchage du blanc, peindre les ferrures en bleu.
Pour peindre les têtes de clous en évitant tout débordement, placer le pinceau à 90° sans appuyer et le faire tourner du bout des doigts.
L’intérieur en volige de sapin reçoit une unique couche de la peinture blanc cassé, diluée à 10 % de white-spirit.
Le résultat en sera mat et translucide pour lui conserver son aspect rustique.
La deuxième couche extérieure, croisée par rapport à la première pour une couverture uniforme, demande régularité et minutie.
L’utilisation d’un écran à peinture permet de protéger les boiseries.
Prendre les mesures au crayon pour les motifs en débutant par un angle.
Placer une fleur tous les 10 cm et décaler la rangée suivante de 5 cm.
Vérifier les écartements et tracer les losanges réunissant les fleurs.
Peindre à main levée implique des irrégularités.
L’aspect “fait main” doit être flagrant.
En cas d’erreur trop grossière, nettoyer immédiatement avec du papier absorbant imbibé de white-spirit.
Les pans centraux reçoivent une autre décoration.
Tracer les lignes en appuyant le corps du crayon sur les boiseries.
Ébaucher la fleur centrale, sans chercher à la reproduire exactement.
Pointe dirigée vers le centre de la fleur, exercer une légère pression sur le corps du pinceau : le pétale se dessine automatiquement grâce à la forme en langue de chat. Après séchage, gommer les traits de crayon.