Concevoir et monter une hotte est un jeu de patience. Jean-Claude Carcy ne voulait pas d’une hotte droite, trop classique. Pour concevoir le modèle souhaité, il a repris à son compte les techniques utilisées pour les bateaux
Une simple scie sauteuse est utilisée pour découper, dans de la planche en sapin, les neuf pièces constituant l’ossature. Le traçage s’effectue à l’aide de deux gabarits en carton : l’un pour les “couples” muraux et intermédiaires, l’autre pour les deux couples d’angle. L’ossature est formée à l’atelier en collant-vissant ses éléments entre deux cadres (de même bois) pour les maintenir en position. L’ensemble prend alors la forme d’une coque de bateau retournée.
L’habillage de la hotte est un peu compliqué en raison de son profil particulier, qui nécessite d’usiner une à une les lattes de chêne pour les ajuster à la courbe. En outre, comme notre lecteur ne souhaitait pas de baguettes d’angle, leurs extrémités sont jointes d’onglet, ce qui implique une grande précision d’assemblage. Les lattes sont ici juste collées par séries de trois et maintenues par des serre-joints. Mais rien n’empêche de les pointer pour simplifier le travail, puis d’enduire les têtes des pointes. Ces petits rebouchages disparaîtront sous la finition cérusée.
Les couples formant l’ossature de la hotte sont pris entre deux cadres de même essence, auxquels ils sont collés et vissés. Ce “squelette” sera habillé avec des lattes de chêne cérusées.
Les moules destinés aux corbeaux sont constitués de parois en aggloméré, fermées en façade par une feuille de plexiglas vissée tous les 15 mm environ pour bien épouser le profil. Pour la corniche, au galbe plus resserré, la face moulurée est délimitée par de fines lattes disposées bord à bord. Une feuille de plastique fixée à l’intérieur permettra d’obtenir une surface lisse lors du coulage.
Les corbeaux sont scellés dans le mur avec la hotte en place, afin de régler au plus juste leurs hauteur et espacement. Ce qui nécessite aussi d’installer l’extracteur sur son plateau support (préalablement évidé au centre) et des planchettes complétées d’une découpe en carton qui reproduisent l’encombrement de la corniche à venir. La hotte n’est que partiellement habillée pour laisser passer les sangles maintenant la structure.
La hotte est déposée pour terminer et céruser son habillage. Elle est ensuite remontée et maintenue par deux câbles métalliques (ø 6 mm) accrochés sur un madrier, lui-même fixé aux solives des combles perdus. La corniche est ensuite assemblée in situ avec de la colle à carreaux de plâtre.