Créatif, Guillaume Belledent s’est lancé dans la fabrication d’une fontaine pour égayer le jardin de ses parents. De la conception à la mise en oeuvre, son projet est aujourd’hui une réussite totale.
À17 ans, Guillaume n’est pas un néophyte du bricolage puisque, depuis l’âge de 3 ans, il a été initié aux outils et aux techniques du bâtiment par son oncle Michel. Avec passion, il s’est lancé seul dans la conception de cette fontaine en béton chargée d’agrémenter le jardin familial. Il en a imaginé la forme, dessiné les plans et établi la liste des fournitures avant de partir en quête des divers matériaux pouvant être réutilisés sur son chantier.
" Au final, cette fontaine ne m’aura coûté qu’un peu de temps et 200 €, ce qui correspond à l’achat du béton et des pierres de pays ". Pour l’habillage de la fontaine, Guillaume a choisi la pierre de Blavozy réputée dans la région (Haute-Loire) pour sa couleur jaune orangée.
" Je suis allé sélectionner directement à la carrière les 6 m de croûtes* de pierres qui m’intéressaient. Pour donner plus de charme à cette fontaine traditionnelle, j’ai cherché des pierres avec des nuances et des tailles différentes mais qui faisaient toutes à peu près la même épaisseur. »"
* Les " croûtes " sont les faces extérieures du bloc de pierre restant après la découpe en plaques.
Le coffrage extérieur est réalisé avec des planches de contreplaqué (170 x 70 x 65 cm).
Astuces : deux sangles l’entourent pour éviter tout écartement lors du coulage.
Le coffrage intérieur est également fabriqué en contreplaqué (150 x 50 x 55 cm).
Quatre chevrons renforcent les angles et deux liteaux permettent de le suspendre au coffrage extérieur.
La partie haute du coffrage se compose de deux planches de contreplaqué (70 x 70 cm).
Sa forme en chapeau de gendarme est dessinée au compas puis découpée à la scie sauteuse.
Un trou est prévu pour le passage du robinet.
L’ensemble de la fontaine repose sur une dalle en béton.
Le coffrage intérieur retiré, un grillage coupé aux dimensions est posé.
Le chapeau de gendarme est quant à lui renforcé par quatre tiges filetées.
Le tube en cuivre d’alimentation est soudé au robinet et centré dans l’épaisseur du coffrage haut.
Une fontaine sur dalle au jardin
Pour stabiliser la structure, une dalle de béton dosé à 350 kg/m³ a été préalablement réalisée. Après l’avoir laissée sécher, l’ensemble de la fontaine est coulé en une fois pour garantir la solidité et l’étanchéité du bassin.
Un soin tout particulier est apporté à la pose des pierres de Blavozy.
" Elles sont préalablement montées à blanc une par une sur la structure maçonnée. Leur contour est dessiné au crayon et toutes les pierres sélectionnées sont numérotées avant le collage. "
Cette étape aide à visualiser l’aspect final.
" De nombreuses croûtes de pierre ont dû être retaillées au fur et à mesure de l’habillage pour obtenir le rendu souhaité. " La pose traditionnelle des pierres en opus incertum contribue à donner à cette fontaine un style ancien au charme d’antan.
Lors du coulage, le béton est d’abord introduit en petite quantité sur le pourtour pour que les coffrages ne se déplacent pas.
Réparti ensuite dans tout le coffrage, le béton est vibré régulièrement pour éliminer les bulles d’air à l’aide d’une tige de fer ou d’un tasseau.
Les premières pierres sont collées au mortier- colle, spécial extérieur.
Elles sont découpées à la meuleuse puis fixées par double encollage.
Des cales et piges en bois assurent leur maintien le temps de la prise de la colle.
Un tuyau en acier (Ø 26/34 mm) est découpé pour l’aspiration de l’eau depuis le bac de la fontaine.
Plongé dans l’eau, il traverse la partie haute du bac en béton puis il est raccordé sur un tuyau en cuivre (Ø 32 mm), provenant du caisson technique.
Une ancienne pompe de piscine et un programmateur sont installés dans le caisson technique.
Les tuyaux d’aspiration et de rejet sont raccordés sur les tubes de cuivre. Ils sont garnis de téflon sur 5 cm et serrés à l’aide de collier pour une bonne étanchéité.
Une alimentation électrique est raccordée sur un boîtier étanche.
La gaine électrique est ensuite enfouie dans une tranchée jusqu’à la fontaine.
Après séchage, un mortier de jointoiement est réalisé dans la foulée.
Deux heures après, les joints sont creusés à l’aide d’un bâton à l’extrémité arrondie pour faire ressortir les pierres.
Les coulures sont ensuite nettoyées à la brosse métallique.
Bon à savoir
Il existe trois façons d’étanchéifier durablement un bassin.
- On peut ajouter des additifs d’étanchéité (adjuvants) au béton.
- On peut aussi appliquer des produits spécifiques à la brosse ou à la spatule sur la face interne du bassin après la réalisation de la maçonnerie (voir Système D, n° 831, avril 2015, p. 51). Ceux-ci s’appliquent souvent en une seule passe, de manière continue et uniforme puisqu’ils durcissent très rapidement.
- Enfin, il existe des revêtements d’étanchéité en membrane synthétique qu’il suffit de plaquer sur les parois et le fond du bassin.
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