Si différents enduits et revêtements peuvent apporter esthétique et protection aux façades en briques ou en parpaings, côté authenticité, la pierre naturelle reste incontournable. Elle peut faire également office de parement sans grande difficulté de mise en œuvre.
Matériel nécessaire
- Règle
- Niveau à bulle
- Fil à plomb
- Outils de maçon (bétonnière, pelles, truelles, tréteaux et planches d’échafaudage, massette, burins, etc.)
- Brosse métallique
- Balai de chantier
- Échafaudage…
- Pierres de parement
- Mortier traditionnel ou bâtard (sacs prédosés)
Difficulté : 3/4
Coût : de 25 à 30 €/m
Temps : plusieurs mois (166 mde façade)
Avantageux en tant que matériaux de construction et donc très largement employés dans le neuf, parpaings et briques alvéolaires ne sont pas destinés à rester nus. Pour des raisons esthétiques et parce qu’ils ne sont pas imperméables, ils doivent être protégés avec un revêtement pour façades (enduit, RPE, bardage…).
Le parement en pierre, un habillage très naturel
Une autre solution consiste à habiller la façade avec des pierres naturelles. Souvent employée dans le cas des murets de clôtures, cette option est aussi avantageuse que séduisante, car elle est pratiquement impossible à distinguer d’un ouvrage exclusivement monté en pierres et pour un coût bien moindre. Le résultat est d’autant plus réussi qu’il fait appel la plupart du temps à une pierre locale.
Prévoir une assise stable
Maçonner des pierres de parement sur 20 cm d’épaisseur et plusieurs mètres de hauteur revient à monter un mur plein devant une paroi d’appui. Cette charge importante repose exclusivement au sol et implique donc de disposer d’une assise stable : soit les bords de la dalle supportant la construction (laissés libres en prévision de cet habillage), soit comme ici un ouvrage rapporté
de 20 à 25 cm de large réalisé en périphérie de la construction. Cet ouvrage est constitué d’un
hérisson de 10 cm (granulat Ø 20-40 mm), surmonté d’une
semelle en béton armé de 30 cm d’épaisseur. Dépassant du sol de 10 cm environ, elle est coffrée à l’avant et de part et d’autre des appuis de baies ouvrant en rez-de-jardin.
Des détails à prendre en compte
Le montage des pierres fait appel à un
mortier de type conventionnel ou bâtard, pas trop humide. Certains points singuliers sont à traiter tels que le raccordement de l’habillage avec les tableaux de baies, les emplacements des gonds de volets, l’intégration des linteaux rapportés (en bois), des descentes de gouttière et des réseaux vers les robinets et interrupteurs extérieurs…
Travailler en hauteur
Le travail en hauteur commence à partir de 1,50 m du sol, ce qui est toujours le cas sur une façade et impose d’utiliser des moyens adaptés :
tréteaux de maçon et vraies
planches d’échafaudage (pas d’échelle posée en travers). Assez économique (à partir de 30 € le tréteau d’occasion), ce dispositif permet de travailler en sécurité et de façon continue d’une extrémité à l’autre d’un mur et jusqu’à 3 m du sol. En revanche, à partir d’un premier étage, un
échafaudage devient nécessaire. Mieux vaut le louer : à partir de 60 €/jour pour un modèle roulant offrant une hauteur de travail jusqu’à 6 m.
Démarrer le chantier
- Avant d’attaquer la mise en œuvre, trier les pierres en deux ou trois tas selon leur épaisseur et leur forme : plate, cubique, triangulaire… Cela fera ensuite gagner du temps.
- Sur l’assise maçonnée, déposer un lit de mortier de 4 cm.
- Poser une pierre plate dans le mortier encore frais.
- Vérifier que l’avant de la pierre se trouve à 20 cm du mur d’appui.
- Répéter les opérations précédentes avec une pierre aussi régulière, mais à l’autre extrémité du rang.
- Compléter ensuite la rangée en jouant sur la dimension des pierres.
Traiter les points singuliers
- Disposer les pierres suivantes dans l’alignement des premières.
- Il est parfois nécessaire de contourner un obstacle : ici le tuyau de ventilation du vide sanitaire.
- Répandre le mortier autour du tuyau de ventilation.
- Créer une réservation à l’aide d’une pierre plate scellée 15 cm plus haut.
- Des réservations sont à prévoir pour le scellement des gonds de volets.
- Tracer des repères horizontaux 10 cm sous le linteau et 10 cm au-dessus de l’appui de baie.
- Combler au mortier les interstices entre les pierres et à l’arrière.
- Déposer aussi une couche par-dessus.
- Choisir une pierre plate pour arriver sous le repère des gonds du bas.
- Pour réaliser la réservation correspondant au premier gond, monter jusqu’au-dessus du repère supérieur.
- Poser une pierre assez longue en porte-à-faux.
- Pour renforcer l’habillage au niveau du gond, pratiquer une ouverture dans le mur 10 cm au-dessus.
- Déposer du mortier.
- Engager la pointe d’une pierre dans la cavité.
- Tant que le mortier est encore frais, creuser les joints à la brosse métallique ou au balai de chantier. L’objectif est de dégager les arêtes des pierres pour mieux les faire ressortir.
Conseil pratique
Pour un encastrement esthétique des prises et interrupteurs muraux, mieux vaut sceller les boîtes de dérivation lors de la pose de l’habillage… Il faut donc prévoir une bonne longueur de câble pour positionner la boîte plus librement.
Poser le linteau
- Préparer les arases (appuis) du linteau en scellant une pierre très plate de la dimension voulue, de part et d’autre de la baie. Ces deux pierres doivent arriver au même niveau.
- Traité et lasuré, le linteau n’a plus qu’à être mis en place sur le mortier frais des arases.
- Idéalement, cette opération doit se faire à deux.
- Ajuster ensuite son positionnement dans le sens avant-arrière par rapport à la façade.
- Puis contrôler son horizontalité.
- Un ajustement est en général nécessaire pour obtenir l’horizontalité parfaite du linteau.
- Aligner aussi sa partie inférieure avec l’arête du linteau de la baie.
- Le sceller.
- Les pierres positionnées de part et d’autre du linteau doivent affleurer la face supérieure de ce dernier, si l’on souhaite continuer le montage de façon harmonieuse.
Réaliser un seuil de baie
- Pour habiller un appui de baie, choisir des pierres plates et fines.
- Placer les premières à l’arrière et déterminer l’épaisseur de celles de l’avant avec une pente d’au moins 2 cm/m.
- Aligner les pierres avec la partie avant du linteau.
- Puis remplir de mortier les interstices restant entre la rangée de pierres et le mur d’appui.
- Disposer les pierres à blanc.
- À partir des deux rangées initiales (avant et arrière), le jeu consiste à obtenir un appareillage à joints assez étroits.
Astuce
L’appareillage terminé, le prendre en photo et reconstituer le motif sur une surface plane (chute d’aggloméré ou autre).
Déposer un lit de mortier sur l’appui de baie et tremper chaque pierre dans l’eau (meilleure adhérence) avant sa pose.
Recontrôler la pente.
- Inutile d’attendre la prise pour réaliser les joints : déposer du mortier entre les pierres.
- Le lisser au fur et à mesure à la truelle.
- Dès le début de la prise, nettoyer les faces des pierres à la brosse, puis à l’éponge.
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