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Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ?

L’arrosage est indispensable pour avoir un jardin en bonne santé. Mais pour éviter de voir sa consommation d’eau et donc sa facture exploser, il faut arroser intelligemment. Explications…

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ? Climat, type de végétation, nature du sol, orientation du jardin... sont autant de facteurs à bien appréhender avant de choisir une solution d’arrosage. Il faut également prendre en compte les périodes de forte chaleur ou venteuses qui accélèrent le processus d’évaporation.

Quand arroser ?

Au printemps, alors que le sol commence à se réchauffer mais que les nuits sont encore fraîches, les apports en eau sont préférables le matin pour préserver le plus longtemps possible l’humidité du sol.
En période estivale, il faut éviter d’arroser en plein soleil, car jusqu’à 50 % d’eau s’évaporent avant même de pénétrer dans le sol. Mieux vaut privilégier l’arrosage en soirée ou très tôt le matin et compter en moyenne 5 à 7 mm d’eau par jour. Mais ces valeurs ne peuvent être qu’indicatives car tout dépend de la nature du sol, du climat, de l’exposition du terrain.
En revanche, pour entretenir une pelouse et favoriser son enracinement, il vaut mieux opter pour un arrosage copieux une à deux fois par semaine plutôt que de faibles apports d’eau journaliers.
Enfin, selon l’adage : un binage équivaut à deux arrosages. Biner consiste à ameublir le sol en brisant la croûte de terre en surface sur deux centimètres environ. Cela augmente la perméabilité du sol, réduit la présence de la végétation concurrente et diminue l’évaporation. La méthode manuelle à l’arrosoir est indispensable aux pieds des massifs et pour des pots de fleurs en suspension, sur une terrasse ou un balcon. Cet arrosage localisé limite la perte en eau et permet de doser correctement les apports. Il s’effectue au goulot au pied des végétaux (technique de la cuvette) ou à la pomme pour les semis au potager. Plus contraignant, il oblige plusieurs allers/retours au point de puisage (robinet, récupérateur).

De la micro-irrigation au goutte-à-goutte

L’arrosage au tuyau limite ces déplacements. Associé à un pistolet multi-jet, il permet d’arroser différemment selon les végétaux. L’aspersion utilise des appareils escamotables à jet fixe ou rotatif (tuyère, arroseur, canon…) qui projettent de l’eau en hauteur pour reproduire l’effet de la pluie. La micro-irrigation, par diffusion ou par goutte-à-goutte, achemine l’eau de façon localisée au pied du végétal avec un faible débit (tuyaux poreux, goutteurs, micro-asperseur) pour l’alimentation en eau à proximité des racines, sans perte et avec une faible consommation.
Une autre méthode qui se développe est la subirrigation. Elle assure l’alimentation en eau des jeunes arbres, au niveau de leurs racines, par des tuyaux poreux enterrés. La pression est basse (1 bar) et le débit très faible (1 l/m). Essentielle pour alimenter correctement un réseau qui comporte différents systèmes d’arrosage (asperseur, goutteur, tuyère…) plus ou moins gourmands en eau, la pression influe sur le débit d’eau et nécessite d’adapter le diamètre des tuyaux d’alimentation.
Pour connaître précisément la pression délivrée (généralement 3 bars, mais on peut trouver dans certaines régions des débits inférieurs), il faut estimer le débit d’eau à l’heure. Pour le calculer, il suffit d’ouvrir le robinet de jardin au maximum et de compter le temps nécessaire pour remplir un seau d’eau. Le seau plein, la contenance (exemple : 10 litres) est multipliée par 3 600 (une heure étant composée de 3 600 secondes), puis le résultat obtenu est divisé par le nombre de secondes nécessaires pour remplir le seau (18 secondes par exemple). Ici, le débit d’eau maximal est de 1 200 l/h, soit : (10 x 3 600) / 18 = 1 200 l/h.
Tuyère micro asperseur Arrosage goutte à goutte
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Gérer la distribution de l’eau

Selon la surface, il peut être judicieux de multiplier les points de puisage pour alimenter en eau les différents végétaux présents dans le jardin. Comme les équipements d’arrosage sont différents et ne sollicitent pas les mêmes débits en eau, la distribution peut être séparée pour arroser la pelouse, le potager ou les massifs.
Si un robinet de jardin est installé sur l’un des murs de la maison, il peut alimenter plusieurs tuyaux d’arrosage. Pour une distance inférieure à 10 m, un tuyau peu encombrant suffit (modèle rétractable ou extensible), alors que pour une distance supérieure à 20 m, un dévidoir mural à proximité du robinet facilite la manipulation et son rangement. Au-delà de 40 m, il s’avère utile de creuser une tranchée (environ 1 m de profondeur) et d’y enterrer une canalisation posée sur un lit de sable (tuyau en polyéthylène semi-rigide de diamètre extérieur d’environ 20 ou 25 mm) branchée directement sur l’arrivée d’eau principale. À son extrémité, une vanne accessible depuis un regard encastré dans le sol permet d’y raccorder toute sorte de systèmes d’arrosage.

Recycler l'eau pour économiser

Certaines eaux usées domestiques peuvent être réutilisées sans danger pour arroser les plantes. Par exemple, on peut utiliser l’eau de rinçage des légumes et de la salade ou l’eau de cuisson des légumes (sauf celle des pommes de terre qui est toxique) et des œufs (riches en éléments nutritifs).

A noter aussi que l’eau de vidange des aquariums est riche en déchets organiques et que l’eau de dégivrage du réfrigérateur est une eau douce parfaite pour vaporiser les plantes.

Connaître la nature du sol dans son jardin

Il existe principalement trois types de sol en France. Les sols argileux, dits lourds, conservent très bien l’eau. Ils ne sont pas drainants et se dessèchent lentement. Les sols sableux, dits légers, sont au contraire très perméables. Ils sèchent donc rapidement. Les limoneux se situent entre les deux. Ils retiennent bien l’eau et sont parfaits pour les plantations. Bien entendu, les sols ne sont jamais totalement sableux, limoneux ou argileux mais contiennent des proportions variables de ces trois types de sol. Ils peuvent être complétés par du calcaire (terre alcaline de couleur blanchâtre) ou de l’humus (terre acide de couleur foncée avec des restes de débris végétaux). Pour se faire une idée du type de sol de son terrain, il suffit d’examiner la flore existante sur le terrain (par exemple, chardons et laiterons en sol lourd ; pensées des champs ou anthémis en sol léger).

Programmer l’arrosage

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ? Un réseau modeste se satisfait d’un programmateur à piles (voire à capteurs solaires) branché sur le robinet de puisage. Doté de programmes préétablis, il permet de sélectionner la durée, et parfois l’heure de démarrage et la fréquence de l’arrosage. Pour gérer plusieurs circuits, il faut un programmateur capable de piloter indépendamment les électrovannes nécessaires aux heures enregistrées. Selon les modèles, la transmission des ordres s’effectue par câble très basse tension, infrarouge ou radiofréquence. Il propose des départs multiples et plusieurs programmes indépendants adaptables aux besoins des zones à irriguer. On l’associe souvent à une sonde hydrométrique et à un pluviomètre électronique.

Répartir les circuits d'arrosage

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ? Raccordé à un robinet extérieur, un sélecteur multi-circuit facilite la répartition de l’eau dans les différents secteurs du jardin en permettant de connecter plusieurs tuyaux d’arrosage. Il est aussi possible d’y installer un programmateur et même de remplir un arrosoir.

Arroser en fonction de la météo

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ? En complément d’un pluviomètre, la sonde météo mesure la température, la luminosité et le taux d’humidité à la racine des plantes. Les informations sont transmises sur tablette ou smartphone via une application dédiée.

Utiliser une pompe

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ? Immergée dans un puits ou raccordée à un récupérateur d’eau de pluie, une pompe délivre la pression nécessaire à l’arrosage du gazon par des asperseurs escamotables ou pour brancher une lance ou un pistolet d’arrosage via un tuyau.

Récupérer l'eau de pluie

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ? Simple et rapide à installer, un collecteur est une solution efficace pour récupérer l’eau de pluie depuis une descente de gouttière. Une fois le réservoir plein, l’eau pluviale rejoint automatiquement le réseau d’assainissement ou le réseau spécifique (hors réseau domestique qui alimente la maison). Sur certains modèles, il est même possible de connecter plusieurs récupérateurs pour augmenter la capacité de stockage.

Les systèmes d’arrosage pour moyennes et grandes surfaces

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ?

Système d’arrosage statique

  • Composition du jardin :   massifs fleuris, parterres de fleurs
  • Mise en place : à piquer en terre ou à poser sur le sol
  • Surface : < 70 m²
  • Pression nécessaire : < 1 bar
  • Consommation : Environ 40 l/h/m²
    

Système d’arrosage rotatif

  • Composition du jardin : Pelouse, massifs…
  • Mise en place : à planter ou à poser sur le sol (ou sur un trépied)
  • Surface : de 50 à 300 m²
  • Pression nécessaire : 1,5 bar
  • Consommation : environ 12 l/h/m²

Système d’arrosage oscillant

  • Composition du jardin : pelouse, potagers, jardins structurés avec massifs
  • Mise en place : à poser sur le sol ou sur un trépied
  • Surface : de 70 à plus de 700 m²
  • Pression nécessaire : 2 bars
  • Consommation : 15 à 20 l/h/m²

Système d’arrosage canon

  • Composition du jardin : grande pelouse, arbustes
  • Mise en place : à poser sur le sol ou sur un trépied
  • Surface : Jusqu’à 700 m²
  • Pression nécessaire : 3/4 bars
  • Consommation : 20 à 70 l/h/m²

Les systèmes d’arrosage pour petites surfaces

Arrosage : quelles techniques pour économiser l’eau ?

Système d’arrosage tuyère

  • Composition du jardin : petite pelouse, arbustes, massifs fleuris
  • Mise en place : enterrée dans le sol
  • Surface : de 0,6 à 5,5 m² /buse/angle
  • Pression nécessaire : de 1 à 2,1 bars
  • Consommation : 0,05 à 1,2 m³/h

Système d’arrosage micro-asperseur

  • Composition du jardin : potager, plante "gourmande" en eau
  • Mise en place : en surface à proximité du pied de plantation
  • Surface : de 0,5 à 2 m
  • Pression nécessaire : 1 à 2 bars
  • Consommation : jusqu’à 120 l/h

Système d’arrosage goutte-à-goutte

  • Composition du jardin : potager, arbuste, jardinière, plante en pot
  • Mise en place : en surface en pied de plantation
  • Surface : localisée
  • Pression nécessaire : 1,5 bar
  • Consommation : 2 à 4 l/h

Système d’arrosage tuyaux microporeux

  • Composition du jardin : potager, bordures, haies
  • Mise en place : en surface ou enterré en pied de plantation
  • Surface : localisée
  • Pression nécessaire : 0,2 à 0,8 bar
  • Consommation : 1 à 8 l/m

L’avis de l’expert sur les méthodes d'arrosage

"La conduite de l’arrosage est très différente entre un asperseur et un goutte-à-goutte. L’asperseur doit faire pénétrer l’eau jusqu’à 30 cm de profondeur (ce qui correspond à 30 ou 40 mm d’eau) pour disposer de quatre à cinq jours de réserve utile. Le goutte-à-goutte doit en revanche entretenir une poche d’eau dans le sol, ce qui conduit à ouvrir le goutte-à- goutte dix minutes, deux fois par jour".
* Jean-Pierre Estivals, agronome, enseignant au lycée agricole d’Albi-Fonlabour (81).
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