Une fois résolu le problème du pompage, il faut bien sûr acheminer l’eau jusqu’au point d’arrosage. Le matériel utilisé sera fondamentalement différent suivant qu’il s’agira d’un arrosage de surface ou d’un arrosage enterré.
Les arroseurs
• Arrosage de surface L’arrosage de surface, qui repose sur l’utilisation de
tuyaux souples, se fait au moyen d’
arroseurs de différents types, dont la fonction est de répartir l’eau par aspersion, de façon équitable. On trouve ici différents systèmes :
- les arroseurs-
fontaines pour les petites surfaces ;
- les arroseurs
oscillants, qui permettent une répartition précise de l’eau sur un secteur donné ;
- les arroseurs
rotatifs (tourniquets, canons), qui assurent l’arrosage de grandes surfaces (jusqu’à 600 m2) de façon circulaire ;
- enfin, les arroseurs
mobiles, ou trains d’arrosage, qui progressent eux-mêmes le long du tuyau, la pression de l’eau assurant la motricité de l’appareil (leur prix est très élevé).
• Arrosage enterré
L’arrosage enterré repose sur l’utilisation de points d’eau répartis sur la pelouse d’une façon judicieuse, en fonction de la nature des arroseurs à raccorder. Dans le cas le plus courant (pipeline Gardena par exemple), il s’agira d’un simple boîtier protégeant un raccord automatique sur lequel on peut brancher soit un arroseur rotatif soit le raccord d’un tuyau souple. Pour les installations fixes élaborées (Toro, Rainbird, etc.), l’arrosage est assuré par des tuyères, généralement escamotables, qui sortent de terre sous l’effet de la pression de l’eau. On peut même les rendre complètement invisibles en replaçant, après utilisation, une plaque de gazon à l’emplacement des tuyères. L’aspersion se fait toujours de façon circulaire, au moyen de jets fixes ou rotatifs (ce dernier type de tuyères étant directement issu des techniques d’arrosage agricole).
Les tuyaux en plastique rigide aboutissent à des bouches d'arrosage, où s'adaptent les appareils.
Les bouches d'arrosage sont enterrées, ici dans du sable, jusqu'à l'affleurement du couvercle protégeant le boîtier de la bouche.
La programmation
La mise en service de toute installation d’arrosage implique l’ouverture d’une vanne. Le cas le plus élémentaire est l’ouverture d’un simple robinet, système le plus courant pour un arrosage avec tuyau souple. L’idéal est évidemment que cette ouverture ou cette fermeture se fasse automatiquement. Il existe aujourd’hui des minuteurs qui, se branchant sur le robinet, peuvent être raccordés au tuyau souple. Un réglage permet de limiter automatiquement la durée d’arrosage de quelques minutes jusqu’à deux heures environ. Ce type de matériel peut sans difficulté être associé à un système d’arrosage enterré élémentaire.
Les installations enterrées sophistiquées sont en général associées à un programmateur plus ou moins élaboré qui permet non seulement le déclenchement et l’arrêt de l’arrosage de façon automatique, mais aussi la mise en marche sélective des différentes tuyères (une dizaine de directions pour les modèles moyens). Ce genre de programmateur permet aussi le démarrage automatique d’une pompe électrique. Les modèles les plus récents sont électroniques à microprocesseur (programmes enregistrés pour deux semaines environ).
Quand arroser ?
Tout bon jardinier sait qu’il ne faut pas arroser les fleurs et les légumes en plein soleil : les gouttes d’eau qui se déposent sur les feuilles risqueraient de former loupe et de brûler la plante. Avec le gazon, les risques de brûlure sont nettement moindres, les gouttelettes d’eau ayant naturellement tendance à couler du brin d’herbe pour atteindre directement la terre. Il est cependant bien évident que l’évaporation en plein soleil impose d’arroser plus longtemps une pelouse. Il est donc préférable d’arroser hors des périodes d’ensoleillement, le matin ou le soir, avant ou après le coucher du soleil. On penchera plutôt pour un arrosage matinal, période de la journée pendant laquelle débute l’activité chlorophyllienne.
Régions |
Terre siliceuse |
Terre franche |
Terre argileuse |
Calendrier du début des arrosages*
Côte d'Azur |
15 avril |
15 mai |
1er juillet |
Provence
Vallée du Rhône
Midi-Pyrénées |
1er mai |
1er juin |
15 juillet |
Languedoc
Aquitaine |
15 mai |
15 juin |
1er août |
Charentes
Massif cenral
Alsace |
1er juin |
1er juillet |
1er août |
Région lyonnaise
Bourgogne
Orléannais |
15 juin |
15 juillet |
1er août |
Région parisienne
Nord
Picardie |
15 juin |
15 juillet |
1er août |
Régions de montagne |
1er juillet |
1er août |
15 août |
Normandie |
15 juillet |
15 août |
1er septembre |
Bretagne |
1er août |
15 août |
1er septembre |
*Données à titre indicatif
Combien de temps arroser ?
C’est là un problème toujours délicat, la durée d’arrosage dépendant des besoins de la pelouse, qui sont eux-mêmes liés à la nature du terrain, à la densité du semis et au climat.
D’une façon générale, il ne faut pas oublier que l’arrosage n’est pas une opération de surface.
C’est évidemment la terre qui doit être mouillée en profondeur pour assurer l’alimentation des racines.
Le degré de perméabilité du sol sera donc ici un facteur déterminant. On devra savoir, d’autre part, qu’il est préférable d’arroser souvent plutôt que beaucoup en une seule fois. Les programmateurs équipant les installations d’arrosage enterré sont toujours réglés dans ce sens, et entraînent une économie certaine des dépenses en eau.
Comment arroser ?
Malgré le grand nombre d’arroseurs disponibles dans le commerce, l’arrosage ne se fait que sous deux formes : circulaire ou rectangulaire (les arrosages enterrés étant tous du premier type).
L’aspersion circulaire présente l’avantage de couvrir une zone importante avec un seul arroseur et d’être peu sensible au vent du fait de la puissance du ou des jets. Elle comporte cependant le risque d’une répartition inégale entre les différentes parties de la pelouse, les cercles décrits devant s’entrecroiser et non se toucher comme c’est trop souvent le cas : des zones entières restent alors non arrosées. L’implantation d’un arrosage enterré devra tenir compte de ce phénomène.
L’arroseur oscillant, en revanche, élimine ce risque puisqu’il permet d’irriguer sous forme de rectangles de taille plus ou moins grande. Parfaitement réglable, il peut, par exemple, étant placé le long d’une façade, arroser au pied de celle-ci, ce qui est impossible avec un arroseur circulaire. Il est cependant très sensible au vent, et le mécanisme relativement complexe sur lequel il repose interdit de l’utiliser dans un système enterré (où on lui préfère les arroseurs circulaires).
L’eau d’arrosage
La
qualité de l’eau peut influer directement sur l’aspect d’un gazon. L’eau de
ville convient bien sûr dans la plupart des cas. En revanche, l’eau issue d’un
puits peut poser certains problèmes. Sa
température peut nuire aux plantes (plus aux fleurs qu’au gazon), et sa
composition engendrer certaines perturbations : une eau
trop calcaire peut avoir les mêmes conséquences sur la plante que celles qu’on observe sur les appareils sanitaires, en l’occurrence le bouchage des pores qui permettent au végétal de respirer. Il en résultera un dessèchement de la plante et à fortes doses, un durcissement du sol. Mais il est aussi possible que l'eau du puits convienne parfaitement et vous permette d'arroser à un coût bien moindre qu'avec l'eau du réseau.
L’eau issue d’une
rivière peut être
polluée. Attention donc aux agglomérations ou aux industries qui peuvent déverser leurs effluents en amont. Mais il arrive également qu'elle aussi, puisse parfaitement convenir. D'où , là encore d'importantes économies.
Enfin, l’eau d’une
mare peut être nuisible à une pelouse, surtout en été lorsque la concentration en micro-organismes (mousses, lichens, cryptogames) est très importante. Le risque y est plus probable.
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