Pour relever le défi lancé par ses enfants avec un budget de 500 €, Laurent Jourmet a fait jouer son imagination et ses compétences de bricoleur confirmé. Dans le jardin, un beau noyer se prêtait à l’aventure.
Une cabane dans les arbres
Quel enfant (y compris celui qui sommeille en chaque adulte) n’en a pas rêvé ? Pour la famille Jourmet, en Haute- Marne, c’est désormais une réalité.
"Nous avons la chance d’avoir au milieu de notre terrain un noyer avec une belle fourche, sur laquelle il était possible de poser une cabane", explique Laurent Jourmet. Après quelques recherches sur Internet ("J’ai regardé ce qui se faisait dans les parcs acrobatiques forestiers"), il se lance : "Comme je suis agriculteur, j’avais un peu de bois de grosse section pour le plancher et l’outillage nécessaire."
Première étape : la base.
Une plateforme enserre le tronc et la branche formant la fourche. C’est sur cette assise que sera construit le plancher – "avec des planches épaisses de 34 mm pour ne pas passer au travers" – La structure à ossature bois repose sur cette assise solide composée de pièces de bois boulonnées.
Précision importante de notre lecteur : "
Tout est solidarisé par serrage autour du tronc. Aucune pointe n’a été enfoncée dans l’arbre. J’ai juste donné un petit coup de tronçonneuse pour préparer la base".
Laurent Jourmet a réalisé les bases du plancher avec une structure de chevrons (6 x 6 cm) cloués à la plateforme.
L’entraxe entre les chevrons varie pour s’adapter au tronc.
La cabane s’adapte à l’arbre, qu’il s’agisse de la structure de la plateforme, réalisée avec des chevrons en chêne (10 x 10 cm), ou de la charpente.
Pour l’assemblage et le serrage des chevrons de la plateforme autour du tronc, notre lecteur s’est fait aider par un ami : "Il aurait été impossible de le faire seul." Les éléments sont solidarisés entre eux par des tiges filetées boulonnées. Elles assurent le serrage des chevrons autour du tronc et le maintien de la structure.
La structure de la cabane est réalisée avec le même type de chevrons que ceux utilisés pour le plancher.
Les éléments horizontaux et verticaux sont maintenus avec des sabots et des équerres.
Là encore, c’est la structure qui s’adapte à l’arbre et non l’inverse. Comme pour le plancher, l’entraxe des chevrons de la toiture varie pour s’adapter aux branches, dont certaines passent à travers la couverture.
Une fois la structure terminée, parois et charpente sont habillées d’un bardage de planches achetées dans une scierie.
La mise en place et le découpage sont effectués à l’avancement.
Pour travailler en hauteur, notre lecteur a utilisé une nacelle : "Avec une échelle, cette intervention aurait été trop dangereuse."
En couverture, les quatre pans (le tronc de l’arbre est en plein milieu) sont étanchés avec des bardeaux bitumés, collés et vissés sur le platelage.
L’escalier a été façonné dans un tronc d’acacia, réputé imputrescible.
Il servira aussi pour les limons et pour les marches.
Les volets sont réalisés avec des chutes de lames du bardage : "J’ai tracé l’emplacement des ouvertures, installé les ferrures et les gonds à l’extérieur, préparé et mis en place les Z à l’intérieur. Puis j’ai découpé à la tronçonneuse."
L'arbre dicte la forme de la cabane
Comme la plateforme, la cabane est construite à l’aide de chevrons : "Pour la structure, j’y suis allé à l’intuition."
On l’a compris, notre lecteur n’a pas fait de plan, mais il sait improviser et adapter son chantier au fur et à mesure : "On ne peut pas travailler avec un plan précis sur ce genre de projet. Il faut s’arranger avec l’arbre : c’est lui qui dicte la forme de la cabane."
Résultat : cette dernière est en L et dispose de deux petites terrasses de chaque côté. Cette configuration bien équilibrée a un peu compliqué les choses : "La charpente et la couverture ont été un peu plus complexes à réaliser que prévu. J’ai dû faire une noue, ce qui m’a demandé un travail d’équerrage plus important. Ce n’est pas si simple, il a fallu se gratter un peu la tête."
Pour le reste, Laurent Jourmet laisse son imagination parler, qu’il s’agisse des frises, de l’escalier débité dans un tronc d’acacia ou des ouvertures : "J’ai découpé les volets directement dans le bardage, après avoir fixé les gonds et les ferrures."
"Tout le monde profite de la cabane, il reste un souci d’étanchéité à l’eau à l’intérieur et autour du tronc. Si un lecteur a la solution, je suis preneur !"
"Comme la cabane se voit de loin, il fallait qu’elle soit jolie. »
Les rambardes ou la frise en rive ont donc demandé un peu de temps : « J’ai effectué les découpes à la scie égoïne."
Astuce pour la construction d’une cabane dans un arbre
Lors de la construction d’une cabane dans un arbre, il faut veiller à ce que la plateforme soit assez solide pour soutenir l’ensemble, mais aussi assez souple pour
"bouger
" avec le vent.
Autre difficulté : ne pas abîmer l’arbre en solidarisant la plateforme avec des pitons (méthode la plus utilisée, malheureusement). Trois techniques sont alors possibles : le
serrage (utilisée ici), les
pilotis (la plus douce) ou la
suspension, avec des cordes ou des chaînes. Dans ce cas, il faut s’assurer de la solidité des branches et prévoir une structure légère.
Touche finale : l’application au pistolet d’une lasure extérieure. Les fillettes de notre lecteur n’ont plus qu’à pendre la crémaillère !
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