Accoutumé au confort apporté par les équipements électriques, l’homme moderne est souvent désemparé quand l’un d’eux refuse tout service, encore plus quand il se retrouve complètement privé d’électricité. L’emploi de quelques moyens de contrôle facilite beaucoup la localisation de la cause d’une panne.
Les équipements de contrôle
Le tournevis testeur de phase (ou de tension)
Ce petit tournevis contient une ampoule qui s'allume lorsque l'extrémité de la lame entre en contact avec une borne ou un composant sous tension. Il faut généralement appuyer avec le pouce sur la borne d'extrémité du manche pour que l'ampoule puisse s'allumer. Il est à manier avec prudence puisqu'on l'utilise sur une installation ou un appareil sous tension.
Le contrôleur de continuité ou "sonnette"
Il comporte une ampoule ou une sonnette, alimentées par une pile, et s’insère en série dans le circuit à contrôler. Un simple boîtier de lampe de poche peut se transformer facilement en contrôleur de continuité. Si l’ampoule ne s’allume pas (ou que la sonnette reste muette), le circuit est coupé. Sur une installation, pour localiser la partie coupée, répéter l’opération tronçon après tronçon.
Le contrôleur universel ou multimètre
Il regroupe plusieurs fonctions :
- voltmètre permet de vérifier la valeur de la tension d’alimentation (normalement 220 à 240 V);
- ampèremètre donne la valeur du courant effectivement consommé par un appareil;
- ohmmètre qui sert à mesurer la résistance d’un circuit. Il s’utilise hors tension de plusieurs façons:
- mesure de la continuité d’un conducteur (particulièrement la ligne de terre et le conducteur de protection) : la résistance mesurée doit être minimum.
- mesure d’isolement, entre phase et neutre, ou entre phase ou neutre (d’une part) et terre (d’autre part) : une résistance inférieure à 250 000 Ohms indique un défaut d’isolement.
La procédure de recherche de la panne
Quand survient une panne, rien ne sert de s’affoler. Surtout, ne pas se mettre à manipuler les interrupteurs et disjoncteurs avant d’avoir cerné la cause de l’incident!
Le logement n’est plus alimenté:
S'assurer d’abord qu’il ne s’agit pas d’une panne de secteur, en examinant l’éclairage public et les logements voisins. Si c’est le cas, couper les appareils gros consommateurs, afin d’éviter un appel de courant brutal quand le secteur sera rétabli.
Rechercher le circuit fautif en procédant dans l'ordre suivant :
- vérifier le disjoncteur d’abonné, après ou sous le compteur
- s’il est en position d’arrêt, votre installation est en cause;
- identifier le circuit en cause, en procédant par éliminations successives
- commencer par délester en coupant l’appareil de protection (disjoncteur divisionnaire, interrupteur différentiel ou coupe-circuit) du plus gros consommateur, puis réenclencher le disjoncteur d’abonné ;
- s’il redisjoncte, délester un autre circuit, et ainsi de suite.
Le circuit fautif étant localisé, rechercher l’appareil en cause, en procédant encore par tests successifs :
- arrêter tous les appareils du circuit en cause, puis les rebrancher, chacun séparément des autres.
- l’appareil en défaut provoque la coupure de l’appareil de protection (coupe-circuit ou disjoncteur divisionnaire) chaque fois qu’on le remet en marche.
- la surcharge du circuit se décèle quand aucun des appareils qu’il alimente ne provoque de déclenchement à lui seul.
Les pannes les plus courantes
La panne peut provenir du circuit proprement dit (conducteurs, protection, raccordements et connexions), ou bien d’un des équipements électriques.
Les défauts des circuits :
Ils proviennent rarement des conducteurs proprement dits, sauf dans une installation hors norme.
Les connexions sont à l’origine de nombreux défauts d’isolement et de coupures d’alimentation. L'origine de la panne peut srésider dans :
- une borne desserrée, incident très courant, parfois dans un boîtier de raccordement, plus souvent dans un interrupteur, une prise ou un bornier d’entrée;
- la rupture du fil au ras de la borne, qui peut provoquer des étincelles à la mise sous tension, résulte souvent du cisaillement partiel de l’âme du conducteur au dénudage.
Les appareils de coupure sont la seconde cause d’incidents:
- un examen visuel permet de déceler un interrupteur ou une prise en mauvais état.
- un test à l’aide d’un contrôleur de continuité permet de déceler un défaut interne au mécanisme d’un interrupteur.
Un appareil de protection qui provoque systématiquement la coupure d’un circuit dénote une inadaptation de son calibre à la consommation de ce circuit. Entreprenez les contrôles suivants:
- mesurer la consommation à l’aide de l’ampèremètre;
- vérifier que la section des conducteurs du circuit est bien adaptée à l’intensité relevée;
- si la section des conducteurs est insuffisante, créer un nouveau circuit pour le plus gros des consommateurs, avec son propre appareil de protection au tableau de distribution;
- si la section des conducteurs est convenable, placer un appareil de protection (coupe-circuit ou disjoncteur) d’un calibre supérieur.
Les défauts des équipements
Ils n’ont pas que des causes purement électriques, surtout quand il s’agit d’appareils à moteur. L'incident peut survenir du fait :
- du blocage d’un moteur qui peut provoquer une surintensité entraînant le déclenchement du disjoncteur.
- d'une usure excessive des balais (les “charbons”) d’un moteur universel, ce qui entraîne une surchauffe et augmente la consommation de l’appareil (avec création de parasites radio-TV).
- de la rupture ou la fusion des lames de l’interrupteur à bouton-poussoir commandant un appareil ce qui peut l’empêche de fonctionner mais également créer un court-circuit.
- de la coupure de la résistance d’un appareil chauffant. Elle se décèle en relevant la valeur ohmique à ses bornes : une valeur infinie indique la coupure.
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