Quel que soit le type d’installation, les conducteurs doivent être protégés contre les chocs et les agressions chimiques qui pourraient endommager leurs gaines isolantes. Si l’on excepte les baguettes (voir plus loin) et l’enveloppe des câbles multiconducteurs, cette protection est assurée par des conduits, apparents ou encastrés dans la maçonnerie.
Par définition très visibles, les conduits apparents ne conviennent que pour les locaux où l’esthétique de l’installation importe peu : cave, annexe, garage, locaux industriels, etc. Des tubes en acier, à raccords vissés ou emboîtés, furent longtemps utilisés. Les risques de conduction du courant liés à l’utilisation du métal ont entraîné l’abandon de ce métal au profit de conduits en matière plastique (PVC), beaucoup plus sûrs.
• Fixation. Ces conduits se fixent généralement à la paroi à l’aide de colliers à embase vissante, permettant de décoller complètement l’installation du mur. Les traditionnels colliers métalliques de type Atlas tendent à être remplacés par d’autres tout en plastique d’emploi plus commode, à clip ou à lyre. Il existe aussi des attaches en forme de cavalier. On trouve tout une gamme d’accessoires permettant d’assurer la continuité et, si nécessaire, l’étanchéité du conduit : il s’agit notamment de manchons de raccordement, de T de dérivation et de coudes. Une installation de conduits continus permet le passage de fils monoconducteurs à âme massive. Dans certains cas, il se révèle commode de faire cheminer un câble multiconducteur dans ce type de conduit. Il est alors possible de se dispenser de l’utilisation de J de dérivation et de coudes, la continuité du conduit n’étant pasindispensable. Un coude peut également être pratiqué par cintrage en chauffant le PVC avec la flamme (douce) d’une lampe à souder. Il est indispensable de placer alors un ressort de cintrage à l’intérieur du conduit, pour éviter son écrasement lors de l’opération. Que le conduit soit continu ou non, il ne doit pas approcher de moins de 3 cm une canalisation d’eau.
L’encastrement des conducteurs constitue la technique d’installation la plus couramment pratiquée dans les locaux d’habitation. Elle permet de faire totalement disparaître les fils dans la maçonnerie, et de rendre ainsi les appareils (interrupteurs, prises) aussi discrets que possible. Il est rigoureusement interdit d’encastrer directement les conducteurs uniques à âme massive ou les câbles multiconducteurs. Ils doivent être, dans tous les cas, protégés par un conduit.
Le métal a longtemps été utilisé pour préserver les conduits de la perforation. Là encore, la matière plastique (PVC) tend à se généraliser. Ces conduits se distinguent les uns des autres par :
– leur degré de souplesse et de résistance ;
– leur couleur.
La couleur orange désigne un matériau qui, pouvant être conducteur de flamme, doit être noyé dans la maçonnerie (béton ou plâtre). Seule l’extrémité du conduit, sur 11 cm au plus, peut sortir (ce qui peut se révéler nécessaire en cas de doublage décoratif d’un mur). Le raccordement des conduits entre eux doit obligatoirement se faire à l’aide d’accessoires de raccordement, tels que des boîtes, des manchons, etc.
Les conduits doivent, bien sûr, être installés de façon à éviter toute introduction d’eau, toute accumulation de condensation, où que ce soit sur leur parcours.
Partout ailleurs, et notamment dans les vides de construction (briques creuses, espaces derrière doublage, isolant, etc.), utilisez des conduits gris ou noirs. L’appellation des conduits vendus dans le commerce correspond à un code précis, qu’il faut connaître pour choisir le matériel en fonction des contraintes qu’il risque de subir.
Le passage des conducteurs dans les conduits doit obéir à un certain nombre de règles strictes pour garantir une parfaite sécurité. Tous les circuits passant dans un même conduit doivent, d’une part, être protégés individuellement contre les surintensités et, d’autre part, être issus du même disjoncteur de branchement. On doit pouvoir les tirer facilement après la pose des conduits. C’est le cas si le parcours comporte peu de coudes, et si la section totale des conducteurs, isolants compris, ou des câbles, isolants et gaine compris, est au plus égale au tiers de la section intérieure du conduit.
Attention : Les règles d’encastrement des conduits obéissent à un certain nombre de contraintes liées, en particulier, à la nature du matériau du mur, de la cloison ou des planchers définis par la norme C15-520. Il est prudent de s’y reporter.