En moins d’un siècle, l’électricité est devenue une énergie mise à la disposition de tout le monde, quel que soit pratiquement l’endroit où l’on se trouve. Un produit devenu si banal qu’on n’imagine même pas demander à un bailleur ou à un vendeur si la maison ou l’appartement que l’on envisage de louer ou d’acheter est bien alimenté en électricité. Un simple appel téléphonique ou l'inscription d'une demande sur internet suffisent généralement aujourd’hui pour qu’une habitation soit, en quelques heures, de nouveau alimentée, lorsqu’une installation, conforme aux normes, est prête à être alimentée.
Production d’électricité
L'électricité que nous consommons est produite par de très grosses génératrices, entraînées par des structures hydrauliques, des centrales nucléaires à gaz ou à fuel, et depuis quelques années, par des éoliennes. Les besoins individuels et industriels ont imposé la mise en service d’énormes centrales hydrauliques (barrage) ou thermiques (charbon, fuel, atome). L'exploitation de petites installations individuelles (chutes d’eau, éolienne, panneaux photovoltaïques) pouvant suffire aux besoins d’un foyer est anecdotique. En France, EDF a longtemps disposé d’un monopole de production et de distribution du courant électrique pour les particuliers comme pour les professionnels, cette production étant assurée pour une très large part de ses grandes unités de production, et pour une part très faible de petites installations individuelles, notamment photovoltaïques, dont le courant est dirigé vers le réseau commun.
Unification européenne oblige,
EDF n’a plus ce monopole depuis 2000 avec l'ouverture du marché à la concurrence, achevée en 2007. La distribution de l'électricité reste le monopole d'ERDF.
Contrats et abonnements
Si EDF reste l'opérateur "historique" en matière de fourniture d'électricité (avec plus de 90% de part de marché), de nombreux autres opérateurs (8 au total) proposent aujourd'hui des offres concurrentielles en matière de tarifs de consommation comme d'abonnements. EDF bénéficie de l'approvisionnement privilégié de son parc de centrales nucléaires. Elle reste en charge de la mission de service public de fourniture de courant à un tarif réglementé. Il est aujourd'hui possible de changer de fournisseur, puis de revenir vers l'opérateur historique, si on le souhaite, pour bénéficier du tarif réglementé.
Mise à disposition du courant électrique
Le courant est acheminé généralement gratuitement par le distributeur jusqu’au lieu d’utilisation, en limite de propriété, mais pas jusqu’à la maison si celle-ci est éloignée de cette limite. Dans certains cas (maison isolée loin d’un point de raccordement), une participation financière peut être demandée à l’usager pour les frais de raccordement à l'installation privée d'un usager. Un système de subventionnement par le syndicat d’électrification local permet généralement d’en atténuer l’impact. Toute demande de puissance supérieure à celle de la ligne ERDF alimentant l'abonné fait l'objet d'une facturation spécifique.
Disjoncteur de branchement
Le courant est mis à disposition aux bornes de sortie d’un disjoncteur de branchement, normalement placé à l’intérieur du local d’habitation. Son acquisition ou sa location sont à la charge de l’abonné, mais son installation ne peut se faire que par un électricien agréé par ERDF. Son réglage est bloqué par un boîtier plombé.
Son rôle est de protéger le réseau contre toute surcharge ou court-circuit pouvant se produire sur l’installation domestique des usagers. Il protège aussi celle-ci (et les appareils qui y sont raccordés) contre les surtensions éventuelles du réseau, les incidents pouvant se produire sur celle-ci (normalement les coups de foudre, par exemple). Il permet aussi la limitation de la puissance délivrée en fonction de l’abonnement souscrit.
Toute installation doit être équipée d’un disjoncteur de branchement moderne (conforme à la norme en vigueur), dont le rôle est de protéger l’installation contre les surtensions en provenance du réseau et ce dernier des incidents pouvant intervenir accidentellement sur l’installation. Il permet aussi de commander l’alimentation de cette dernière.
Compteur électrique
En amont du disjoncteur de branchement se trouve le compteur, normalement accessible aux agents de relève de l’extérieur, sans avoir besoin de pénétrer chez l’abonné. Dans la pratique, beaucoup de compteurs sont encore situés dans les habitations, mais toutes les nouvelles installations se font selon cette règle. Pour palier cette difficulté, ERDF met en place progressivement (depuis 1994) des compteurs électroniques intégrant un relais récepteur de télécommande et un dispositif de téléport permettant le relevé à distance. Le compteur intelligent Linky, fournissant en outre en permanence des informations à l'abonné sur sa consommation devrait remplacer tous les compteurs actuels (soit 35 millions de compteurs) à l'horizon 2020.
Appéciation de la puissance électrique nécessaire
Il appartient à l’usager de « commander » l’abonnement qui correspond à ses besoins. La notion la plus importante est celle d’intensité : elle correspond au débit d’électricité que pourra fournir le compteur. Les besoins dépendent des appareils à alimenter. En théorie, il faudrait ajouter les besoins de tous les appareils. Dans la pratique, ils ne fonctionnent jamais tous simultanément ; d’ou la possibilité de demander un ampérage moindre, donc un abonnement moins onéreux.
À titre d’exemple, 30 A représentent une intensité suffisante pour un appartement de 4 pièces occupé par 4 personnes, non chauffé à l’électricité. L'installation d'un délesteur au tableau permet aussi de prioriser certains circuits et donc de suspendre certains d'entre-eux pour réduire un appel de puissance supérieur à ce que l'abonnement permet d'obtenir.
Courant électrique monophasé et triphasé
La distribution du courant est assurée, on l’a vu, par 2 conducteurs pour les besoins domestiques normaux (monophasé).
En cas de nécessité, il est possible d’obtenir une alimentation par 4 conducteurs pour les puissances importantes (utilisation de gros appareils – chauffage – ou alimentation de machines industrielles ou agricoles). Dans le premier cas, on trouve en sortie de disjoncteur 2 bornes : une borne de conducteur positif (phase) et une borne de zéro (neutre) : c’est le courant monophasé.
Dans l’autre cas, il y a 3 bornes de conducteurs positifs (phases) et une borne zéro (neutre) : c’est le courant triphasé.
La tension entre phase et neutre du monophasé était autrefois de 110 V (arrêté à la fin des années 1980) et de 220/240 V. Avec le triphasé, la tension entre chacune des phases et le neutre est également de 220/240 V. L’utilisation de deux phases et du neutre permet d’obtenir du 380 V entre phases, tension nécessaire au fonctionnement de certains gros appareils.
Depuis quelques années, ERDF généralise l’alimentation monophasée, même pour des puissances relativement importantes. L’installation intérieure est plus simple et donc moins onéreuse, le courant mis à disposition est plus facile à utiliser (les appareils alimentés en triphasé sont rares) et le coût de branchement est plus avantageux.
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