Se déplacer sans contrainte et pouvoir, au gré des balades en VTT, se poser au calme et bénéficier d'un minimum de confort : tel était le projet de nos lecteurs. Ces derniers l'ont concrétisé avec l’aménagement cosy d’un petit utilitaire.
Vététiste aguerri, Sébastien Roux souhaitait prendre confortablement la route avec sa compagne Eléa. Un projet longuement mûri, avec un cahier des charges précis :
"Partir à deux avec nos vélos, avoir la possibilité de les ranger à l’intérieur du véhicule, en sécurité, dormir dans un lit de 1,20 m de large, pouvoir cuisiner et disposer d’espaces de rangement, y compris pour la caisse à outils."
Plutôt que d'investir dans l'achat d'un camping-car neuf ou d'occasion ou de louer un mobilhome, le couple a décidé d'acheter un véhicule utilitaire, type Renault Trafic, Ford Transit, Peugeot Boxer, et de l'aménager pour le rendre habitable.
Première étape : trouver le véhicule adapté au projet. Ce sera un utilitaire Volkswagen Transporter, muni d’un hayon et d’une porte latérale droite.
Deuxième étape : penser et concevoir les aménagements du fourgon.
"Nous avons trouvé plein d’idées sur Internet." Pour les mettre en ordre, notre lecteur, ingénieur en conception mécanique, utilise le logiciel Solidworks, qui lui permet, avec des vues 3D, de concevoir et visualiser l’emplacement des vélos à l’arrière du fourgon, les espaces de rangement et les aménagements intérieurs en mode jour et nuit.
Troisième étape : démonter les cloisons et le plancher existant, trouver des sièges rabattables et nettoyer. L’aventure peut commencer.
- Pour notre lecteur, le Volkswagen Transporter est le véhicule utilitaire qui présentait le meilleur volume utile pour les aménagements intérieurs. "Il était baptisé le Bulli, on a gardé ce nom pour notre projet."
- Le démontage de la cloison entre l’avant du véhicule et le volume arrière est une formalité : "Ce ne sont que des vis à enlever, facile !"
- Une fois les cloisonnements et habillages des parois intérieures retirés, les supports de cloisons, soudés par point dans la carrosserie, sont supprimés à l’aide d’une disqueuse.
- Moins facile, l’enlèvement du sol d’origine : "Le sol avait été siliconé sur tout le pourtour du van : pas simple à enlever."
- Après un traçage précis – "J’ai vérifié plusieurs fois les cotes" – et une découpe à la scie sauteuse – "J’étais content de la précision" –, une vitre, installée dans la porte latérale du fourgon et maintenue avec une colle à pare-brise classique, permet de bénéficier de la lumière naturelle.
"Après avoir longtemps discuté et réfléchi pour savoir à quoi ressemblerait le projet de nos rêves, sa conception et sa réalisation ont pris quatre mois, dont trois semaines complètes pendant les vacances."
Isolation, habillement et cloisonnement de l'intérieur du fourgon
Le fait d’avoir choisi un fourgon sans trop d’ouvertures facilite les aménagements intérieurs du van, tout en permettant d’augmenter le confort, puisque davantage de surface peut être isolée. Cette opération est réalisée à l’aide d’un
isolant mince multicouche :
"Nous avons choisi un produit haut de gamme."
Au sol, pas d’isolant, mais une
sous-couche habituellement utilisée lors de la pose de parquets flottants qui assure une coupure thermique et un amortissement des bruits de choc. Cette couche est recouverte par un
plancher rigide :
"J’ai opté pour un contreplaqué en bois exotique de 15 mm d’épaisseur."
Le
cloisonnement entre la partie arrière, où se trouve le rangement des vélos, et l’espace à vivre est réalisé comme le reste, à l’aide de contreplaqué :
"J’ai utilisé plusieurs épaisseurs en fonction de l’emplacement." Par exemple, pour habiller les parois du véhicule, qui sont légèrement courbes, notre lecteur emploie un contreplaqué souple de 5 mm d’épaisseur.
- La sous-couche est posée, la plaque de contreplaqué découpée aux dimensions et… "Oui ! Il manquait un bout à l’arrière. La feuille de contreplaqué n’était pas assez large, 1530 mm, alors avec le Bulli à 1600 mm de largeur, j’ai préparé un rajout avec rainure et languette."
- Les parois du fourgon étant un peu arrondies, notre lecteur prend son temps pour réaliser des découpes qui assurent une bonne adaptation des panneaux de contreplaqué à la carrosserie : "Je me suis fait des gabarits pour les parties compliquées."
- Notre lecteur prépare toujours des gabarits, afin que les ajustements soient le plus précis possible.
- Puis, il ajoute l’étagère à vélos à l’arrière, ainsi que la cloison séparative. Et c’est le temps des premiers essais. "Yes ! Ils rentrent ! Je peux même diminuer l’espace prévu, je laisse juste la place pour deux vélos et leurs roues, plus une paire de roues supplémentaires."
- Une fois le sol posé, l'étape suivante consiste à poser l’isolant, qui trouve sa place dans les interstices de la carrosserie.
- Puis à préparer les feuilles de contreplaqué pour habiller les parois du fourgon.
- Le maintien des parois est assuré par de petites fixations en plastique blanc qui sont solidarisées dans les lumières de la carrosserie.
- Notre lecteur soigne l’alignement afin que l’ensemble soit esthétique.
- Important, l’habillage des roues : "Il soutient la banquette et la cloison de séparation entre l’habitacle et les vélos. Construire un cube par-dessus aurait été plus simple, mais il fallait qu’il soit à la bonne hauteur pour l’assise et là... les coupes sont compliquées !"
Aménagement intérieur de l'utilitaire
Toutes les cloisons sont en place, les vélos ont leur rangement à l’arrière du véhicule, reste à aménager l’intérieur. Comme l’espace est petit, Sébastien et Eléa déploient des trésors d’ingéniosité pour l’organiser. Sachant qu’il y a des incontournables comme le
petit frigo :
"Cela a été compliqué d’en trouver un de 12 V bien isolé et adapté à notre projet." Finalement, ils dénichent la perle rare, mais il faut y mettre le prix :
"600 euros, c’est le plus gros budget pour le Bulli."
Il y aura aussi de quoi cuisiner avec un
réchaud à gaz peu encombrant et un
petit évier. Une véritable cuisine intégrée.
Pour que le confort soit à la hauteur, il ne faut pas oublier la
banquette : c’est là qu’ils se reposeront avant de partir en randonnée. Banquette maison rabattable s’entend, puisqu’il faut que l’espace soit dégagé pour les repas.
Petit aménagement à l’extérieur également avec, par exemple, la mise en place d’une réglette à jonc pour fixer un
auvent :
"Nous l’avons choisi très ouvert pour avoir de la lumière et assez grand pour manger dehors."
- Le sol est habillé avec un revêtement PVC. Pour bien en épouser les formes, il faut savoir manier les ciseaux.
- La banquette est placée contre la cloison. "J’ai mis des renforts pour reprendre les efforts de flexion de la banquette."
- Le meuble de cuisine, équipé d’un tasseau, la maintient lorsqu’elle est ouverte.
- Découpes des panneaux de contreplaqué pour fabriquer les meubles. À l'instar de ce meuble de cuisine notamment qui intègre le réchaud, un petit évier, un espace pour la réserve d’eau, deux jerricanes de 19 litres et de multiples rangements.
- L’évier est un saladier cul-de-poule" (6 €) – robinet (32 €) et pompe (12 €). Pour le vider, il suffit de jeter le contenu dehors, en veillant à utiliser du savon biodégradable bien sûr !
- Le frigo se place dans sa niche (ventilée pour évacuer la chaleur du moteur). "Pour consommer moins d’énergie, même s’il semblait isolé (mousse polyuréthane sans CFC), j’en ai rajouté une couche."
- Une façade en contreplaqué fermera l’ensemble "pour faire propre".
- Prêts pour le départ. Mais avant, tout a été démonté, puis peint : "J'ai bouché les trous et j'ai tout poncé ! Ensuite, c'est parti pour la peinture." Peinture bi-composant époxy en trois couches.
"Il a fallu cinq jours pour tout peindre. Nous nous sommes installés dans un atelier pour que ça sèche à température ambiante."
Bon à savoir
Depuis mai 2018, les véhicules n’ayant pas sur leur carte grise les mentions VP (véhicule particulier), VASP autres que caravane ou CTTE (camionnette) avec un aménagement type camping-car sont refusés au
contrôle technique car leur carte ne correspond pas au véhicule présenté. Seule la
mention VASP caravane est désormais acceptée pour ce type de véhicule. La seule solution :
faire homologuer le véhicule aménagé par un organisme agréé par l’État. Pour obtenir l'habilitation, le fourgon aménagé devra répondre aux normes en vigueur, sinon opter pour des modules démontables à déposer avant le contrôle technique.
* Pour en savoir plus : www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/RTI03.5.1_ 01.11.2017_autocaravane.pdf
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