La protection d'un semis permet la germination à une époque ou dans des conditions qui lui auraient été défavorables directement en pleine terre.
Cette protection va du choix judicieux d'un emplacement du semis (côtière, ados) jusqu'à la culture en terrine ou caissette dans une serre, en passant par la protection de cloches et de tunnels, ou le semis en coffres ou sous châssis, sur couches plus ou moins chaudes (couches naturelles ou artificielles).
Semis en place ou en pépinière
La côtière
C'est le moyen le plus simple et le plus naturel pour favoriser la germination des graines en début de saison. Il s'agit simplement d'une plate-bande de terre de largeur variable (environ 1 m), adossée à 40 cm du pied d'un mur (de façon à ménager un passage), exposée au sud, vers lequel elle est inclinée de façon à recevoir les rayons du soleil verticalement aussi tôt que possible dans la matinée (pente moyenne : 20 %). Le semis s'y fait à la volée ou en lignes, le plus souvent en vue d'un repiquage.
L'ados, peu pratiqué aujourd'hui, peut être défini comme une côtière non protégée par un mur.
Les tunnels
En plastique souple translucide, ils permettent de faciliter la levée des graines semées sur côtière, en place ou en pépinière. Ces moyens de protection temporaire, à l'intérieur desquels se produit un important réchauffement dès les premiers rayons du soleil, seront utilisés aussi bien pour les semis précoces que pour la préservation tardive des cultures.
Les cloches
Qu'elles soient en verre ou en plastique, elles sont utilisées pour la recherche des mêmes effets mais elles offrent en plus une facilité de déplacement adaptée à des semis isolés ou unitaires.
Cette cloche en verre, à parois séparables est très pratique car elle permet de laisser un ou deux cotés ouverts selon l'orientation choisie, ce qui est largement aussi efficace que de soulever la cloche pour laisser passer une aération.
Les coffres et châssis vitrés Ils offrent une protection plus efficace des semis car ils constituent de véritables abris pour les plantes. On distingue ici les simples coffres en bois ou à charpente métallique et les châssis maçonnés (de moins en moins répandus dans nos jardins).
Dans tous les cas ils sont constitués d'un entourage et d'une surface vitrée amovible. L'intérieur en est rempli de terre sur laquelle sont pratiqués les semis. La température à l'intérieur de cet abri variera d'abord en fonction de l'ensoleillement. Mais celui-ci est insuffisant pendant l'hiver ou en début de saison pour réchauffer l'atmosphère du châssis et créer les conditions de la germination un appoint de chauffage est donc nécessaire. On l'obtient par la confection de couches ou par la mise en place de résistances électriques.
Les semis sous châssis Ils s'effectuent généralement en lignes, souvent dans le sens de la plus petite largeur du châssis. Là encore les semis sont destinés au repiquage, à l'exception de cultures éphémères (radis) ou de celles de plantes frileuses (cucurbitacées). Les châssis doivent être ouverts dès que le soleil provoque une température excessive, et paillés lorsque le gel se fait sentir. Pour éviter les rayons de soleil trop ardents, on place des claies à ombrer sur les vitres.
Caractéristiques des différents types de couches
Type de couche |
Constituants |
Température
atteinte |
Epoque d'utilisation |
Couche chaude |
Fumier frais (cheval) |
Plus de 20°C |
De novembre à mars |
Couche tiède |
2/3 fumier frais
1/3 fumier vieux |
15 °C |
Janvier |
1/2 fumier frais
1/2 fumier vieux |
Février |
1/3 fumier frais
2/3 fumier vieux |
Mars - Avril |
Couche froide |
Fumier vieux et feuilles |
égale à celle du sol |
De mai à octobre |
Semis en serre au chaud
Les semis en serre Ils se font en principe en caissettes, rares étant aujourd'hui les grandes serres qui offrent des parties de pleine terre disposées au sol (serre adossée). On semait jadis en caissette en bois ou en bac de terre (terrines).
Le
semis en caissette doit se faire dans un mélange terreux riche en humus, léger et très perméable. L'idéal est ici de mélanger terre végétale, tourbe, sable et terreau et de tamiser l'ensemble avant remplissage de la caissette. On place au fond de celle-ci une couche de drainage composée de tessons de pots et de gravier, puis on l'emplit du mélange de terre.
Après nivellement de surface et tassement de la terre, on peut semer les graines à la volée, opération suivie d'un plombage et éventuellement d'un tamisage de terreau. L'humidification de l'ensemble se fait d'abord par
bassinage, c'est-à-dire par trempage de la caissette dans quelques centimètres d'eau de façon à permettre une remontée de l'eau par capillarité. Pour limiter l'évaporation, on place une vitre sur la caissette, calée de telle sorte qu'elle laisse cependant passer l'air.
Il existe aujourd'hui dans le commerce des
mini-serres, qui se présentent sous la forme de caissettes surmontées d'une cloche en plastique transparent dotées d'orifices de ventilation, dans lesquelles les semis sont pratiqués comme indiqué ci-dessus.
Les cucurbitacées pourront être semées en godets de tourbe qui se désagrègent après mise en place, ce qui évite le choc de transplantation fatal à ces plantes. Leur semis peut se faire très tôt en serre, à condition que celle-ci soit chauffée, ou que les godets soient placés sur des tablettes chauffantes (par résistances électriques) dont sont dotées aujourd'hui les serres modernes. On peut aussi les mettre dans une
mini-serre chauffante.
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