Cette grange implantée en bordure d’étang a été sauvée de la ruine grâce à un projet ingénieux. Prolongée par une double extension en bois, elle est devenue une agréable maison écologique…
Surface existante : 40 m²
Surface construite : 60 m² (dont 40 m² sur l’eau)
Durée du chantier : 15 mois
Le cahier des charges était clair : l’ensemble devait être restauré et s’intégrer parfaitement dans l’environnement, être économe en énergie et respecter le plus possible les
principes écologiques. La maison devait en particulier assurer l’eau chaude sanitaire grâce à des panneaux solaires thermodynamiques. La propriétaire confie la réalisation du projet à Gilles Poulain, un des architectes précurseurs de la bioconstruction aux États-Unis.
Plan du projet
Préparation de la structure
Dans un premier temps, le mauvais état de l’existant rend obligatoire une reprise en sous-oeuvre et une consolidation de la grange dont les murs montrent un dévers prononcé. Les parties les plus fissurées sont élargies pour réaliser les ouvertures : fenêtres, baies vitrées et passages entre existant et extensions.
Ensuite, des
renforts en béton sont mis en place pour solidifier les encadrements sans pour autant masquer les pierres de schiste. La charpente, qui date d’une époque où l’on choisissait soigneusement les arbres pour y tailler entraits et arbalétriers, est également conservée et mise en valeur. Quant à l’extension principale, exiguïté du terrain oblige, elle est construite sur pilotis. Pour sa réalisation, l’ossature bois s’impose comme une évidence. Outre sa légèreté, elle assure l’intégration naturelle dans une zone rurale.
Une orientation bien pensée
L'extension forme un angle avec la grange pour profiter au maximum des apports solaires et pour que la toiture – équipée de 10 m2 de capteurs solaires thermiques – soit orientée plein sud. Une plateforme est d’abord installée sur le plan d’eau. Elle est supportée par deux piles en béton armé de 20 cm de diamètre sur lesquelles s’appuient deux poutres en lamellé-collé.
Le plancher est constitué de poutres en I entre lesquelles vient se loger une
isolation en laine de chanvre recouverte de lames en pin sylvestre traité autoclave.
Les panneaux de l’ossature bois, préfabriqués en atelier, sont ensuite montés, et les menuiseries insérées sur place.
L’extension est un simple volume sans cloison intérieure, à l’exception d’un petit espace de toilette. Une mezzanine située au-dessus de la cuisine est réalisée en panneaux de contreplaqué de hêtre. Prévues à l’origine pour n’être qu’une annexe du bâtiment principal (une longère située à quelques dizaines de mètres), la grange et son extension sur l’eau sont vite devenues une résidence à plein temps permettant à la propriétaire de vivre au coeur d’une nature préservée.
Depuis, une seconde extension à ossature bois a été construite côté est. Elle abrite une chambre et une salle de bains. Mais l’histoire de ce chantier n’est peut-être pas terminée…
Ossature bois : combien ça coûte ?
En France, le prix d’une construction à ossature bois est de 10 à 20 \% plus élevé que celui d’une maison traditionnelle en maçonnerie. Une différence due le plus souvent au choix de solutions énergétiques (pompe à chaleur, chauffage solaire…) plus chères à la mise en oeuvre, mais plus économiques à l’usage. Le prix moyen d’une maison à ossature bois livrée clés en main se situe entre
1 000 et 1 400 €/m2 de surface habitable (hors frais annexes comme la viabilisation du terrain), selon l’architecture et les matériaux choisis. Reste une solution plus économique, l’autoconstruction. La vente en « kit » s’est considérablement développée et peut faire économiser jusqu’à 40 \% du prix ! Une telle maison se monte comme un jeu de construction géant… pour peu que l’on soit un bricoleur averti, organisé, et que l’on dispose de quelques bons amis prêts à partager l’aventure.
- La grange a conservé sa charpente et la ferme du pignon nord a été complétée par une verrière réalisée sur mesure. Cette dernière mêle avec bonheur la chaleur du bois et l’éclat du verre.
- Sur la façade attenante, les rares ouvertures répondent aux principes de l’architecture bioclimatique.
- Des ajours carrés animent l’ossature en bois.
- Installés plein sud, les 10 m² de panneaux solaires thermiques sont destinés à l’eau chaude sanitaire.
- Accolée à la façade est, la seconde extension s’ouvre de plain-pied sur une terrasse de graviers.
- Le mur du pignon sud, en partie effondré, est doté, en lieu et place du gousset, d’un châssis vitré triangulaire fait sur mesure allant jusqu’au faîtage.
- L’entrait est protégé de la pluie par un bandeau en zinc.
- L’ossature est montée.
- Le complexe isolant est constitué de 22 cm de laine de chanvre dans les murs et 30 cm en sous-toiture…
- Un bardage horizontal en red cedar lasuré habille le tout.
- La plateforme en pin traité autoclave (soumis à une humidité permanente) repose sur des poutres en I.
- L’ensemble est supporté par deux poutres en lamellé-collé de 12 m de long.
- Sous la pente du toit, la mezzanine est réalisée en panneaux de contreplaqué de hêtre posés sur deux poutres en lamellé-collé.
- Une solution qui permet d’éviter tout solivage dans la cuisine.
À découvrir 5 pas à pas
- Refaire le toit : articles et dossiers à consulter
- Poser les lames d’un bardage extérieur
- Rejointoyer à pierres vues
- Remettre à neuf une rambarde en bois
- Restaurer un mur à colombages
[
]