Si on n'ose pas se lancer dans la création d’une gloriette, les fabricants proposent des kits prêts à monter aptes à recevoir une toiture assortie au style de la région.
Niveau : facile
Coût : 7 200 euros TTC tout compris
Temps : 3 week-ends
Matériel mini : Marteau et maillet, scie égoïne, mètre ruban, niveau, auge et truelle.
La gloriette mise en œuvre ici est un kit de belle qualité. La charpente est de type traditionnel, bien que certains assemblages aient été adaptés à une fabrication industrielle moderne. Et la couverture s’apparente à celle d’une vraie maison. À deux personnes, le montage ne devrait guère vous prendre plus de deux week-ends une fois les fondations coulées. Ceux de nos lecteurs qui seraient tentés par la fabrication de A à Z pourront s’en inspirer, à condition de disposer de machines de capacité suffisante.
La charpente est l’élément fondamental du kit, à partir duquel le constructeur propose diverses options. Elle peut même être livrée nue, l’acquéreur concevant alors à sa guise la couverture. L’ensemble utilise des matériaux de forte section, donc lourds. La gloriette doit en conséquence reposer sur de véritables fondations.
L’ossature est constituée de deux fermes triangulaires disposées en croix. Elles reposent à leurs extrémités sur quatre poteaux ancrés sur des dés de béton scellés sur la dalle de fondation. Chaque ferme est composée d’un entrait (les diagonales horizontales), de deux arêtiers (les éléments en pente à la jonction des quatre pans de toiture), de deux contrefiches (les jambes de force rigidifiant la liaison). Un poinçon (la pièce verticale centrale) est commun aux deux fermes. L’un des entraits est en deux parties, assemblées de part et d’autre du premier, d’un seul tenant. Quatre pannes sablières relient les extrémités des fermes. Leur liaison avec les poteaux est renforcée par des liens (autres jambes de force). Un réseau de chevrons, qui supporte la couverture, complète l’ensemble.
Les matériaux de couverture sont ici fournis, conformément à la demande du client. Il s’agit de tuiles mécaniques à emboîtement, auxquelles s’ajoutent des tuiles d’arêtier et un épi de faîtage. D’autres types de couverture sont possibles, en fonction de la région d’implantation. Si le matériau l’exige, le fabricant peut modifier la pente du toit sur commande.
Une sous-toiture en panneaux hydrofuges (type OSB3) est posée au préalable pour dissimuler liteaux et tuiles sous la gloriette. À la place de ce matériau, il est également possible d’utiliser de la frisette (lambris). Un contre-lattage est cloué sur les chevrons à travers la sous-toiture pour favoriser la ventilation. L’ensemble est complété par des liteaux puis des planches de rives qui supportent les gouttières et le bord avant de la première rangée de tuiles (faisant office de chanlatte).
Le terrassement doit accepter le poids de l’ensemble. Il peut s’agir d’une dalle de béton complète ou de plots profonds coulés aux quatre angles. Ici, les fondations se composent d’une dalle dissimulée sous un pavage posé sur lit de sable. On peut également imaginer un carrelage, un plancher en bois, voire même la terre nue.
Quatre dés de béton sont ensuite scellés dans les angles équidistants les uns des autres et réglés de niveau. La distance entre les plots se vérifie par une double mesure : selon les quatre côtés du carré et par les diagonales. Un tube métallique emmanché dans un perçage au centre de chaque plot servira à embrocher chaque poteau de l’ossature.
La charpente ayant été préparée en usine, le montage ressemble un peu à un jeu de construction. Il suffit de suivre le plan ! Les éléments sont numérotés et ajoutés un à un sur l’édifice, sans prémontage de sous-ensembles au sol.
Les poteaux sont les premières pièces mises en place, enfilés sur leur axe métallique. Un premier entrait est ensuite emboîté en diagonale au sommet de deux poteaux, dont l’extrémité est usinée à cet effet d’un tenon en forme de tourillon. Les deux parties du second entrait sont raccordées par tenon mortaise de part et d’autre du précédent. La particularité de ce tenon mortaise est sa forme en “V” ouverte vers le haut et taillée en queue d’aronde pour empêcher tout déboîtement. Une grosse pointe renforce l’ensemble.
Les jambes de force sont fixés de part et d’autre des poteaux. Ils soutiennent les sablières, emboîtées dans les entraits avec des tenons et mortaises à queue d’aronde (similaires à ceux décrits précédemment). L’emboîtement de ces liens dans les sablières et les poteaux s’effectue par des tenons et mortaises de forme plus classique et chevillés.
L’installation du poinçon, des arêtiers et des contrefiches est plus complexe : toutes ces pièces doivent être montées peu ou prou simultanément, l’opération nécessitant au minimum deux personnes. Les assemblages sont tous à tenons et mortaises traditionnels et chevillés.
Le poinçon est tout d’abord présenté puis engagé dans la mortaise de l’entrait. Un premier arêtier peut être installé avec sa contrefiche. Il faut ensuite soulever l’ensemble pour mettre en place l’arêtier et la contrefiche opposés. Même procédé enfin pour les deux derniers ensembles.
Préparés en usine, les chevrons d’arêtier sont cloués sur les arêtiers. Les autres chevrons (biseautés), sont cloués à leurs deux extrémités sur le dessus des pannes et sur le flanc des chevrons d’arêtiers.
Les panneaux de sous-toiture en OSB (Oriented Stand Board), préparés en usine, ont été mis à dimensions et bouvetés (rainures et languettes) sur tous leurs chants. Il suffit de les clouer. Pour retenir les panneaux inférieurs le temps de les fixer, il est possible provisoirement de poser les planches de rive, sans enfoncer complètement les pointes.
Le contre-lattage est cloué au droit des chevrons. Les planches de rive sont ensuite définitivement fixées, débordant vers le haut de l’épaisseur d’un liteau. Avant de clouer le lattage, il est indispensable de mesurer le pureau (l’intervalle entre les tuiles) pour espacer convenablement les liteaux.
Les tuiles peuvent enfin être posées, de bas en haut. Celles proches des arêtes sont retaillées à la meuleuse d’angle équipée d’un disque à matériaux. Le modèle de tuile choisi pour les arêtiers doit être scellé au mortier de chaux ou au mortier bâtard. L’épi de faîtage, également scellé, prend place au sommet du toit. Ne reste plus qu’à fixer les gouttières, et à raccorder leur descente.
Une structure de ce poids ne peut pas être bâtie sans fondations. Une dalle de béton est coulée sur toute la surface, puis pavée sur lit de sable en respectant des réservations pour les dés.
Les dés sont scellés en place au mortier.
Contrôler leur écartement tant latéralement qu’en diagonale.
Il est également important de vérifier qu’ils sont tous les quatre de niveau.
Les tubes métalliques sont enfilés dans les perçages des dés, et les poteaux sont emmanchés par-dessus. Un espace subsiste entre béton et bois pour éviter son imprégnation par la pluie.
Le premier entrait, d’un seul tenant, est hissé et emboîté sur les tenons au sommet des poteaux opposés. L’ensemble est étayé lors de la mise en place des deux parties du second entrait.
Les jambes de force sont fixés de part et d’autre de chacun des poteaux. Les assemblages à tenon mortaise sont immédiatement chevillés. préparée en usine, l’opération est aisée.
Les sablières sont ensuite posées. Les mortaises ouvertes sur le haut et taillées en queue d’aronde facilitent la mise en place, mais il est néanmoins indispensable de travailler à deux.
La préparation en usine des assemblages – mais aussi des chanfreins – est précise et facilite beaucoup le montage par un non professionnel. Quelques pointes restent toutefois à planter.
La mise en place des arêtiers est un peu délicate : neuf pièces doivent être emboîtées simultanément. Le poinçon est installé et un premier arêtier est posé avec sa contrefiche.
Il faut soulever l’ensemble déjà assemblé pour parvenir à insérer le second arêtier et sa contrefiche. De même tout cet ensemble sera soulevé pour mettre en place les suivants.
Tous ces assemblages se font par tenons et mortaises, mais tous ne peuvent pas être chevillés. L’emboîtement à queue d’aronde des demi-entraits est également visible sur ce cliché.
Les chevrons d’arêtier, recoupés et mis en forme en usine, sont cloués au sommet des arêtiers. Les autres chevrons ne reposent que partiellement sur la charpente et seront cloués en place.
Les panneaux hydrofuges (constitué de lamelles minces et longues) sont préparés en usine. Hissés, ils sont maintenus par les planches de rive sommairement fixée le temps de les clouer.
Le contre-lattage est cloué sur la sous-toiture au droit des chevrons. Les premières lattes fixées sont celles des arêtiers, pré-usinées. Les autres sont recoupées in situ à la demande.
Les planches de rive (servant de chanlatte), sont définitivement clouées avant de poser les liteaux. Commencez par le plus bas, réglé en fonction du débord des tuiles envisagé.
Avant de poser les autres lattes, mesurez le pureau (l’écartement des tuiles). Cette valeur donne l’entraxe des liteaux (de bord supérieur à bord supérieur).
La mise en place de la couverture est ensuite simple. Ce type de tuiles est conçu pour s’emboîter impeccablement les unes dans les autres, à quelques millimètres près.
Les tuiles des extrémités sont découpées à la demande pour permettre la pose des tuiles d’arêtier. Des chatières ont été prévues au centre de chaque pan de toit.
Si les tuiles courantes sont simplement posées, celles des arêtiers doivent être scellées au mortier. Et de même l’épi de faîtage qui orne fièrement le sommet de la gloriette.
La dernière opération est la pose des gouttières en zinc. Les crochets sont cloués dans les planches de rive. La descente est raccordée au réseau d’évacuation des eaux pluviales.
La sous-toiture en OSB (ou en frisette) n’est pas indispensable, mais améliore nettement l’esthétique de la gloriette vue de dessous : les liteaux et les tuiles ne sont pas visibles.